Comment Cameron, représentant du peuple d'un pays démocratique, peut-il justifier la disproportion entre les faits commis par les “délinquants” et les peines sanctionnant ses faits ?
Il ne peut légitimement pas, surtout lorsqu'il fait appel à un spécialiste américain de la lutte anti-gang. Quel que soit le rôle de cet individu, il n'est pas admissible et l'Union européenne s'est montrée préoccupée par cette attitude répressive des autorités britanniques. Après les incidents en Allemagne, Merkel a fait remarquer que dans son pays ce sont des actes gratuit, contrairement aux violences en Angleterre et au Pays de Galles. En effet, les pillages qui ont eut lieu à Londres, notamment, sont l'expression du ras-le-bol d'une population noire, déjà considéré comme dangereuse et source de délinquance, face à des stigmatisations quotidiennes.
En France, les revendications étaient globalement les mêmes. Seulement, Cameron veut amalgamer ces violences urbaines aux manifestations étudiantes et aux perturbations anti-G20. Ces évènements ont été suivie par des vitrines cassées et des débordements. Or, comme le rappel Roger Graef dans The Guardian, « il n'est pas toujours simple de faire la distinction entre la loi et la justice, en particulier lorsque le désordre est en lui-même une forme de protestation contre ce que les citoyens considèrent comme des lois injustes ». Il est là le problème. C'est une « rupture » entre le gouvernement et une partie de la population qui ne se reconnaît pas dans la politique menée.
La comparaison avec la France est enrichissante, car que constatons-nous ? La répression par la force de manifestations, certes illégales, mais pacifiques. Ainsi, les dirigeants français et britanniques sont les premiers à dénoncer Kaddhafi parce qu'il tire avec des chars sur la population manifestant pacifiquement, mais, dans une moindre mesure, ils font la même chose. Cela amena, comme le rappel aussi Roger Graef, a un rapport critique de Denis O'Connor, inspecteur général de la police, quant à la dispertion des manifestations pacifiques contre le G-20. En France, l'attitude du maire du Havre et des autorités nationales contre les anti-G8 de Deauville est inadmissible. Il y avait plus de militaires (CRS) mobilisés qu'il n'y avait de manifestants. Beaucoup de gens ne sont d'ailleurs pas venus à ces manifestations du fait d'une trop grande présence policière et de la peur de finir en garde à vue pour un rien.
Aujourd'hui, il apparaît un manque totale de « tolérance » à l'égard de ces manifestations interdites, ayant lieues quand même, et se déroulant fort bien, dans le calme et la bonne humeur, accompagnées de musiques et de chants la plupart du temps. 24 heures de garde-à-vue pour avoir osé protester est scandaleux. Il est dans les principes démocratiques d'avoir le droit de contester une institution qui nous semble aller à l'encontre du bien commun. Le peuple n'est pas écouté, et c'est cela qui est grave. Lorsque l'on voit des images de citoyens, de personnes supposés responsable, détruire des deventures de magasins sous le regard impassible de policiers, cela laisse songeur. Qui est responsable des pillages ? Les casseurs certainement, mais pourquoi la police n'est-elle pas intervenue tout de suite et durement afin de montrer qu'elle ne laisserait pas faire ? Cela, c'est aussi une attitude irresponsable quoi qu'on en dise.
De plus, Cameron et son gouvernement, en répondant à la violence par cette attitude passive puis, voyant que cela prend de l'ampleur, par une violence des plus extrêmes, se montre à la fois impuissant face aux évènements et bien incapable de prendre ses propres responsabilités de Premier ministre. En fait, ce qu'il veut cacher, faire passer, c'est son incapacité à réagir. Il a été dépassé par les évènements et veut se donner bonne conscience en faisant de la répression son cheval de bataille. Après l'affaire des écoutes illégales, il ne peut pas ajouter une humiliation supplémentaire à son palmarès déjà bien remplie. Sa crédibilité à l'échelle européenne est en jeu. Par son action dans la guerre en Libye, il voulait faire passer les faux pas du début de l'année. Avec la survenue des émeutes, c'est raté. Il est étonnant que des britanniques, pourtant opposé à la violence, est expliqué avoir compris l'attitude des pilleurs, même les plus concernés. En France, ce fut la même chose en 2005. Il y a l'idée que c'était « inévitable », que ça devait arrivée. Pour que les gens en est conscience c'est qu'il ne s'agit pas d'une simple manifestation criminelle, mais qu'il y a derrière cela ce fameux « malaise social » dont tout le monde parle en se refusant de l'analyser et d'en percevoir la portée.
Il apparaît que beaucoup de cadres de la police, comme l'explique Roger Graef, qui sont responsables de leurs agents, ont eut peur de répondre aux violences par la violence car ils avaient peur que cela se retourne contre eux. Il ne faut pas oublier que l'élément déclencheur est la mort d'un individu après un échange de coup de feu. Ainsi, ajoute Roger Graef, « les citoyens ordinairement respectueux du droit ont souvent l'impression que l'injustice fait partie intégrante de la loi et protestent donc – souvent illégalement – contre elle (...) ». Certaines lois, comme Hadopi en France, légalise l'injustice. Ainsi, en Iran, les autorités viennent de criminaliser les batailles d'eau. Ce n'est plus injuste, c'est l'absurdité injustement légalisé en criminalisant le plus banal des jeux. Tout cela va forcément, quel que soit le régime, provoquer des manifestations de colère, plus ou moins violente. Dans les pays arabes révoltés, le peuple a agit de la même manière qu'en France et aujourd'hui au Royaume-Unis. Finalement, ce que le droit préconise n'est pas nécessairement juste. Cette conception, si elle n'est pas nouvelle, permet de dissocier le droit de la justice et de mettre en avant l'idée qu'un gouvernement, quel que soit sa légitimité, n'a pas à imposer des lois contre la volonté du peuple.
Le problème de la politique aujourd'hui c'est que nombre de ministres croient que, une fois élu, ils peuvent faire ce qu'ils veulent, même faire le contraire de ce qu'ils ont promis. Cette conception est largement répandue et doit être largement combattue car elle va à l'encontre de pas mal de principes démocratiques. Près de 90 000 arrestations, des audiences tenues la nuit, des placements en détention préventive pour des simples vitres brisées et des emprisonnements de quatre ans pour des voitures brûlées. Non, tout cela n'est pas normal et tout cela n'a rien à faire dans une démocratie, si nous pouvons d'ailleurs appeler cela ainsi en pareil circonstances. Ce ne sont pas des méthodes dignes d'un gouvernement occidental et cela ne montre pas l'exemple, surtout après avoir fait la guerre à un dictateur et discouru contre ses méthodes, qui ne sont pas très éloignés de celles employées par la justice britannique actuellement. Des audiences la nuit, qui plus est éxpéditives, au mépris des procédures et se soldant par des peines extrêmes. Certes, ces propos sont violents, mais il faut dire ce qui est. La justice britannique, en pareil cas, n'est pas du tout équitable et juste et il est curieux de constater que des magistrats, censé être indépendants, cautionnent ces mesures répressives. Non, il y a un sérieux problème et je dois le dire, qui fait froid dans le dos.
Ainsi, des démocrates vont aussi dans l'ignomonie, fier de leur droit de violence « légitime ». Et voilà, encore le « droit ». Parce qu'ils ont le « droit » de répondre à la violence par la violence, cela leur donne la possibilité de tout faire. Il serait temps qu'ils comprennent que non. Ainsi, pourquoi les autorités n'ont pas réagi avec flegme ? Pourquoi n'ont-ils pas simplement appliqués les peines prévus par la loi pour ceux qui ont véritablement pillés ? Il ne s'agit pas de cautionner les pillages, en aucune manière, mais il s'agit d'apporter des solutions. La réponse la plus sûre et la plus diplomatique c'est le dialogue. Cameron aurait dû affirmer sa volonté de punir les casseurs – la clémence n'étant pas non plus la solution – tout en expliquant comprendre les revendications des émeutiers. À la limite, il leur aurait expliqué que la situation de crise étant ce qu'elle est, il est inévitable que leur niveau de vie baisse, qu'il faille faire des sacrifices. Or, depuis le début, Cameron a fais passer ses réformes le plus brutalement possible, sans concertations préalable. Fillon, en France, a été plus intelligent puisqu'il joue sur le calendrier, faisant passer son plan de rigueur à une semaine de la rentrée, sachant fort bien que lorsque les gens prendront conscience de l'absurdité et de l'injustice de ce plan, il sera trop tard pour reculer. Les Français sont favorables à ce plan martèlent les médias. Mais quels Français ? Tout est dans la communication. Jamais Sarkozy concèdera que les résultats obtenus par Chirac, parce qu'il en avait obtenue de conséquent comme la réduction du chômage, le faisant passer en dessous des 8,5%, il les a fais volés en éclats. Aujourd'hui, nous sommes plus que largement au-dessus des 9,5%, malgrès les dires du gouvernement. Beaucoup de personnes sans emplois ne sont pas comptabilisées et cela nous le savons.
Roger Graef, en parlant des émeutiers et évoquant la répression, conclu en disant que « une chose est certaine : cela ne risque pas de les inciter (les casseurs) à respecter la loi davantage. » Pour finir, donnons cet exemple, tiré d'une brève du journal The Times : « Ils avaient appelé sur Facebook à lancer des émeutes dans leur ville de Northwich et de Warrington, dans le comté de Cheshire (centre-ouest). Alors même que personne n'avait répondu à leurs sollicitations, deux Britanniques de 20 et 22 ans ont écopé le 16 août de quatre années de prison chacun. » N'est-ce pas là l'exemple d'une justice expéditive et injuste ? Pour avoir poster des messages, deux jeunes vont perdre quatre ans de leur vie, et les plus belles années encore. C'est, je suis désolé, scandaleux et révoltant. Je le répète car il faut en avoir conscience. La réaction du gouvernement britannique et l'attitude des magistrats n'est pas « normal », n'est pas admissible dans une démocratie. Que l'on punissent des individus ayant brisés des vitrines, brûlés des voitures, est tout à fait « juste », mais le faire de cette manière là, non ! « Alors s'il n'existe aucun chemin qui permette de revenir en arrière, écrivis le romancier norvégien Jens Nesbø après la tragédie du 22 juillet, il y a par contre moyen d'aller de l'avant vers la quiétude naïve de ce qui n'a pas pas été souillé. D'être courageux. De continuer comme avant. De tendre l'autre joue, tout en posant la question : « C'est tout ce que vous avez trouvé ? » De refuser que la peur modifie la façon dont nous avons bâti notre société. »
Il est aujourd'hui une évidence : la peur dicte la conduite des hommes politiques et influence la pensée de certains individus qui, pourtant, ne sont pas des monstres et peuvent mêmes se montrer sensible à l'injustice. La peur entraîne des réactions instinctives difficilement controlables. Souvent, ces réactions ne sont pas conscientes. L'individu ne sait pas comment il a fait pour échapper à se chien qui lui courait après. Il peut ainsi faire des choses que jamais ils n'auraient fait consciemment. La peur l'a poussé à faire ce qu'il a fais. Or, comment expliquer autrement que par la peur ces attitudes de défiance à l'égard d'autrui pour des raisons qu'il est difficile d'expliquer. Il n'est pas certain que Cameron soit capable d'expliquer pourquoi il veut une répression si violente. Il dira qu'il ne peut pas laisser passer des actes criminels. Certes, mais les peines n'étaient pas obliger d'être aussi lourde. En fait, s'il se réveillait, il serait mis devant l'absurdité de son attitude, et cela est en soi révoltant. L'absurdité de la répression, l'incohérence des peines par rapport aux actes, n'est pas justifiable par la volonté de punir des criminels. On ne puni pas des criminels en leur infligeant une peine qui n'est pas prévu pour l'acte qu'ils ont commis.