François Hollande n'est de gauche, il fallait s'y attendre, uniquement dans les intentions. Pour le reste, il ne faut pas trop chercher le socialisme tel que professé par un Jaurès, ou y chercher une politique volontariste telle celle de Clemenceau. Le nouveau traité européen sera ratifié par les parlementaires, car, comme notre système est celui de la représentation, nous élisons des représentants, c'est-à-dire des personnels politiques qui, a notre place, vont voter et décider des lois. Le Sénat, en terme de représentation, il ne sont pas élus par les électeurs, mais nommé par les représentants élus à l'échelle locale. Ils appellent ça le suffrage universel indirect. Moi, je dis, vive la démocratie !
Où est donc le fameux « pouvoir du peuple » ? Nul par, et pourquoi ? Parce que depuis 1795 les hommes politiques sont ceux qui ont profité de la Révolution, des biens nationaux, et ce n'est pas le peuple. Ce sont des « bourgeois », ceux qui finiront par arriver au pouvoir sous la Monarchie de Juillet. Ceux qui réprimeront dans le sang les révolutions de 1848 et de 1871. La « peur du rouge » a poussé les notables à tirer, et sans scrupule, pour sauver la patrie en danger. La violence du discours, nous pouvons la lire dans les documents. Fécamp (Seine-Maritime) envoya un contingent de volontaire pour réprimer les « mafieux » et les « séditieux » lors de la commune de 1871. Thiers, premier président de la IIIe république fut un ministre sous la Monarchie de Juillet. Du peuple, il n'en a cure. Il faudra attendre l'arrivée au pouvoir de la gauche, avec notamment Clemenceau, pour avoir véritablement une politique populaire.
Bien sûr ne nous voilons pas la face non plus.
Néanmoins, Ferry porta une réforme de l'école, héritée de ses prédécesseurs, mais il construisit les principes scolaires jusqu'à nos jours : école gratuite, laïc, obligatoire. Bien sûr, ce sont des principes que la Ve république n'a pas respecté. La loi Debré de 1959 énonce que l'enseignement privé, « qui a acquis ses lettres de noblesse républicaine », pourra conclure avec l'État des contrats d'association. Cela, c'est renier la laïcité scolaire. Dès l'article premier, nous lisons : « L'État proclame et respecte la liberté de l'enseignement et en garantit l'exercice aux établissements privés régulièrement ouverts. Il prend toutes dispositions utiles pour assurer aux élèves de l'enseignement public la liberté des cultes et de l'instruction religieuse. » Et voilà, c'est lancé ! Depuis, les programmes mettent l'accent sur la religion, puisque, en histoire, l'histoire religieuse a une place non négligeable, même s'il ne s'agit plus que du christianisme.
Tout cela, l'avons-nous choisi ? Ont-ils, ceux qui nous représentent, ne serais-ce qu'émit l'idée de nous consulter ? Non ! Et pourquoi ? Tout simplement parce que cela leur volerais leur pouvoir, pourrait aller dans le sens inverse de leurs intérêts. Nous sommes humains, et donc, la plupart du temps, nous n'allons pas faire une action qui risquerait à coup sûr de nous nuire. Au contraire, si nous donnons aux députés la possibilité de rédiger une constitution, et bien ils le feront dans leur intérêt. Ainsi, au lieu de donner du pouvoir au peuple, ils vont consolider le leur, tout en respectant et mettant en avant certaines libertés, qu'ils concèdent au peuple. C'est cela la souveraineté de l'État. L'État, incarné par le Président et par le Parlement, agit comme le Roi précédemment, il concède au peuple. D'ailleurs, Hollande porte le titre de président de la république française, la république incarnant l'État, et non de président du peuple français ou de président des Français. Conclusion : il est le représentant de l'État et non du peuple, auquel il n'a aucun compte à rendre, si ce n'est lors des élections à échéance de 5 ans.
Donc, que Hollande fasse voter le nouveau traité européen par 925 personnes, dont 348 élus au suffrage universel indirect, n'a rien de surprenant. Il est fort peu probable que le texte ne soit pas ratifié, car il est plutôt intéressant pour les dirigeants, puisqu'il va leur permettre, en disant que le texte fut voter démocratiquement, de faire de la rigueur à plein régime en toute légalité en se défaussant de leur responsabilité. Finalement, au lieu d'assumer son rôle, Hollande se cache derrière un semblant de socialisme pour faire la même politique que Sarkozy. Comment donner plus de preuve aux électeurs de Marine Le Pen que PS et UMP c'est la même chose ?
Lutter contre Le Pen pour lui donner raison, c'est pitoyable. L'économie, c'est quelque chose abstrait, contrairement au commerce. Aujourd'hui, nous confondons souvent les deux termes. Le commerce, ça existe depuis des milliers d'années. L'économie, en tant que discipline, est récente. Or, la richesse d'un pays est quelque chose de concret. Dès lors, dire aux créanciers que nous gardons leurs dettes et que nous ne remboursons plus, n'aura pas une conséquence catastrophique à long terme. À court terme, certainement. Donc, aucun président, élu pour cinq ans, n'aura le courage de le faire. Seulement, étant la 5e puissance mondiale, la France n'a pas grand chose à craindre en disant qu'elle ne rembourse plus sa dette. Le Brésil l'a fait, ainsi que l'Argentine. Certes, ce fut très dur pour se remettre, mais ce n'était pas des pays riche à l'époque, donc les conséquences seraient largement moindre pour la France.
Curieusement, il est facile de penser que la richesse du pays fera rentrer dans le range les créanciers qui chercheront à sympathiser avec l'État. Il en va de même avec les entreprises récalcitrantes. Il faut les réquisitionner, sans pour autant les nationaliser, car l'État y perdrait, mais les forcer à ne pas licencier. Ce n'est pas quelque chose de compliquer, puisqu'il suffit d'interdire les licenciement économique et d'interdire les délocalisations. Bien sûr, à droite, ces mesures seraient perçues comme des lois liberticides. Peut-être, mais liberticide pour le capitalisme financier a outrance. Ce que le traité européen va permettre. Les victimes seront les citoyens – nous – et les bénéficiaires ceux à cause de qui nous sommes en crise – les États irresponsables, les banques et les actionnaires.
Les jeunes sont les plus durement touchée par la crise, avec les retraités, et le traité européen n'arrangera rien. C'est ma génération qui va globalement payer les pots cassés des gens au pouvoir. Ils sont totalement inconscient et pour eux, c'est comme un jeu excitant. Or, ce n'est pas un jeu. Or, en France, d'après l'INSEE, 8 400 000 personnes environ vivaient sous le seuil de pauvreté en 2007. La moitié des Français vivent avec moins de 1 500 euros par mois. En 2012, toujours selon l'INSEE, ce sont 12 600 000 environ qui vivent sous le seuil de pauvreté en France. Soit une augmentation de 4 000 000 de personnes au moins. Ajoutons, que parmi ces gens vivant sous le seuil de pauvreté, nous comptons 3 700 000 personnes de moins de 18 ans, c'est-à-dire, au regard du droit, des enfants. Au-delà, les plus touché sont les 18-24 ans, avec 1 700 000 personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Après cela, Sarkozy a eut le culot de nous dire que l'impact de la crise a été moins importante en France que dans le reste de l'Europe...
Hollande ne va pas faire mieux que d'augmenter ces chiffres en faisant ratifier le traité par la voie parlementaire. Par référendum, il sait que le traité serait rejeté parce que les Français ne sont pas stupide. Beaucoup ne croit plus en l'Europe du progrès et à gauche, les gens ne veulent pas d'un traité qui favorisent le capital économique au détriment du capital culturel et du capital social.