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25 août 2011 4 25 /08 /août /2011 21:14

Cette conférence de Pascal Picq, un paléoanthropologue français travaillant au Collège de France, est un peu ancienne (2005), mais elle synthétise bien la question de nos origines. En effet, je suis encore effaré d'entendre des proches avoir des idées aberrantes sur les premiers hommes et sur notre lien avec les chimpanzés commun et les chimpanzés nains (ou bonobo). L'homme ne descend pas du singe, c'est un singe et, plus précisément, il appartient à l'arbre phylogénétique des Grands singes, c'est-à-dire avec les Orangs-outangs, les Gibbons, les Gorilles et donc les Chimpanzés (commun et bonobo). Nous avons même un ancêtre commun direct avec les Chimpanzés. Ceux-ci sont bien mis dans la case « singes », donc, si nous sommes leurs cousins, nous sommes aussi des « singes »... Bref, ceux qui douteraient encore, écoutez cette conférence de Pascal Picq, expliquant mieux que moi cette complexe histoire de nos origines.

 

 


 

 

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26 juin 2011 7 26 /06 /juin /2011 14:39

Les origines de l'homme passionnent scientifiques et amateurs. Jean Baechler se demande comment nous pouvons fonder une étude du règne humain en se reposant sur deux concepts, celui de civilisation et celui de matrice culturelle. Il pense que le propre de la nature humaine est d'être virtuelle car nous devenons humain dans des cercles culturels de tailles variables. La langue est programmée à la naissance car nous sommes fait pour parler mais, seulement, parler nécissite un plus... ce plus c'est l'apprentissage. Pour éviter toute fausse interprétation Baechler rappel que l'enfant n'est pas prédisposé à apprendre telle ou telle langue.

 

Pascal Picq, paléoanthropologue français, dans ses nombreuses interventions publiques, rappel, non sans un certain ironisme, que la culture humaine n'est pas la nature humaine si l'on schématise. Pourtant, comme l'explique Baechler, l'un ne va pas sans l'autre. De fait, la culture, la civilisation et la matrice (= aire) culturelle sont des réalités et des échelles différentes. Selon les époques et l'évolution du genre Homo, il y a eu des cercles culturels de dimension variables parmi lesquels nous pouvons distinguer les cultures dites “primitives”, c'est-à-dire avec des cercles étroit de 500 à 1 000 individus dont la “vie historique” est courte (idée d'évolution historique !).

 

Les civilisations, comme celle chinoise, par exemple, se traduit par un vaste territoire et une durée de vie à l'échelle des millénaire (5 000 ans dans le cas de la Chine). La civilisation romaine, en la prolongeant jusqu'en 1453, a eu une vie historique de plus de 2 000 ans. Quant à la civilisation occidentale actuelle elle a déjà une vie historique, en considérant le XVe siècle comme un tournant (ce que fait Baechler), d'environ 400 ans. Elle est donc jeune. Toutefois, en considérant la césure du XIIe siècle et la “naissance du village”, nous trouvons finalement une “vie historique” qui a déjà plus de 800 ans. Bref, la civilisation occidentale est jeune de toute les manière et, contrairement à ce que l'on pense, elle n'est pas près de s'éteindre puisque le “modèle” s'exporte dans le monde. Les Américains, les Asiatique et les Africains veulent vivre comme les Européens, à leurs manières.

 

Baechler estime donc qu'il y a de ce fait un nombre impressionnant de cultures, mais que les civilisations sont beaucoup moins nombreuses. Il en compte, à l'aube du XXIe siècle, au moins 5, c'est-à-dire celle indienne, celle européenne, celle de l'amérique précolombienne, celle africaine et celle chinoise. Il note un développement particulier et inédit au sein de l'espèce humaine (du moins en l'état des connaissances historiques actuelles). Il y aurait eu un bouleversement de la condition humaine elle-même même s'il semble que les productions culturelles ont alors été affecté en profondeur.

 

De façon plus ingénieuse, Baechler nous propose la notion de “matrice culturelle” qui a la particularité d'être une notion universelle. Il distingue une matrice primitive, c'est-à-dire les “sociétés primitives” dont l'échelle est locale. Ensuite, il distingue une matrice tradtionnelle qui apparaît dix mille ans après la première dans l'espèce humaine et s'observe sur une échelle continentale (ce sont les fameuses grandes civilisations). Enfin, nous avons la matrice moderne, c'est-à-dire la modernité à l'échelle planétaire. Dans un future plus ou moins proche l'espèce humaine assistera t-elle à une nouvelle matrice, cette fois à l'échelle spatiale ? Vous l'aurez toute fois compris, il y a un changement d'échelle au fur et à mesure du temps. Une matrice remplace intégralement une autre mais cela ne veut pas dire que le changement soit uniforme. En histoire, par exemple, si on peut parler de Moyen-Âge en Europe au XIIIe siècle, on ne pas en parler concernant le Japon ou la Chine.

 

Baechler nous dit que l'espèce humaine est une espèce comme les autres – comme les autres – mais... elle est libre concernant son code génétique. Par exemple, un lion rugit, mange de la viande... oui, c'est une banalité mais un lionceau va rugir et va manger de la viande. Bref, un lion se comporte en lion depuis que l'espèce existe tel que nous la connaissons. Il y a une programmation génétique. Même dans le cas de ces corbeaux qui apprennent à leur petit à devenir corbeau, il y a apprentissage certes, mais celui-ci est observable de façon très limité et dans des cas relevant davantage de cette programmation que d'autre chose. Qu'est-ce que “autre chose” ? Cet autre chose, dans l'espèce humaine, c'est ce simple fait, également d'une banalité extrême, qui est que l'enfant doit devenir humain. Chaque enfant doit apprendre à devenir humain et chaque enfant devient un humain différent tant sur le plan génétique que sur le plan culturel. Il y a de fait plusieurs manières de devenir humain. Or, une question qui apparaît simple dans l'immédiat s'avère d'une complexité magistrale tant sur le plan scientifique que métaphysique.

 

Reprenant la fameuse question kantienne Baechler se demande : mais qu'est-ce, être humain ? Être humain cela signifie être parmi une foultitude d'autre être humain tous différent. Finalement, ce que Baechler définit et nous montre c'est cette merveilleuse diversité culturelle qui existe au sein de l'espèce humaine. Par exemple, nous sommes capable de résoudre nos problèmes en nous donnant des buts à poursuivre. De là, Baechler en vient à penser que nous, les humains, somme les membres d'une espèce à la fois libre, finalisée, rationnelle et faillible. Oui, faillible... En revenant un peu en arrière, dans le temps, nous allons tenter de comprendre. Tout à l'heure nous parlions de modernité, de matrice moderne. Qu'est-ce que la modernité ? En fait, c'est une hypothèse car le recul manque à l'observateur.

 

Baechler, qui s'appuie sur de nombreuse analyse et travaux scientifiques (et moins scientifiques) il montre qu'il se passe quelque chose d'inédit en Europe vers la fin du XIVe siècle. En effet, les européens développent la science sur des bases que nous connaissons aujourd'hui (apparition de l'astrologie, de la géologie, des sciences naturelles et des sciences de l'homme...), théorise la démocratie “moderne”, invente le concept d'individuation, la différence entre “ordres sociales” (ça fonctionne mal souligne Baechler) et développent l'économie en inventant notamment – et je dirais malheureusement – le capitalisme (les vénitiens ou les protestants peuvent faire office de précurseurs).

 

Sur une échelle temporelle plus réduite c'est à un développement interne de la civilisation européenne à laquelle assiste (sans le savoir) les contemporains. Ils ont conscience qu'ils vivent dans un monde nouveau dans lequel tout le monde est ou doit être heureux (en opposition au Moyen-Âge). Le phénomène, historiquement parlant, n'a été observée qu'en Europe et plus précisément en Italie avant de s'imposer à toute la planète. Baechler note, mais c'est moins pertinent selon moi, que la civilisation américaine serait né précisément de ce changement et formerait une nouvelle civilisation. Certes... seulement, les américains sont avant tout des européens, ne l'oublions pas et ils ont exportés des idées et des modèles qui ont donné naissance à une forme originale de démocratie, mais il ne faut pas aller chercher plus loin à mon avis. Finalement, le processus de la “modernité”, la modernisation, ressemble, d'un point de vue théorique, à la néolithisation car elle met en place un nouveau champ de possibles culturels. Dans le futur nous ne pouvons pas savoir comment évoluera la modernité et nous ne sommes pas non plus dans une période de décadence mais dans une phase de changement de matrice.

 

D'ailleurs, l'espèce humaine est une espèce qui a toujours su se débrouiller. À l'échelle de la décennie, nous trouvons la fureur, le meurtre et la bêtise. À l'échelle du siècle nous dégageons déjà un sens. À l'échelle du millénaire l'espèce est admirable. La première décennie du XXIe siècle aurait eu le moins d'individus tués de morts violente depuis deux siècles au moins. Alors que le XXe siècle est considéré par les historiens et les statisticiens comme le plus meurtrier de l'histoire de l'humanité (n'en déplaise aux “modernistes” et aux “progressistes” !), la XXIe sera t-il celui de la paix à l'échelle de la planète ? Une découverte pourrait bouleverser cette tendance... Dans plusieurs articles publiés dans Science nous pouvons lire que nous entrons dans le sixième extinction de masse connue. Des chercheurs montrent aussi que les bouleversements climatiques pourraient avaoir des incidences non négligeables sur les bouleversements historiques. “Ce genre d'information, explique le paléoclimatologue Ulf Büntgen, n'est pas seulement pertinente pour les anciennes sociétés agraires, il pourrait également avoir un impact sur les sociétés modernes”.

 

En fait, l'étude de l'équipe de Büntgen vient en partie confirmer ce que les historiens et les archéologues connaissent des sociétés anciennes. Il montre, par exemple, que la montée en puissance de Rome au IIIe siècle avant notre ère coïncide avec une période durant laquelle l'Europe a connue des étés chauds et humides propice à l'agriculture. Ce sont les mêmes condiditions climatiques qui ont favorisé la naissance du village aux XI et XIIe siècles. De plus, l'étude montre que, à l'inverse, les sécheresses à répétition au cours du IIIe siècle, ont poussés des peuples à franchir le limes romain. De plus, au XIVe siècle, avec une vague de froid et des étés humides, les famines se multiplient et la peste refait son apparition en 1348. Il note aussi que les défrichements sont plus importants en période favorable qu'en période défavorable. Les défrichements des XI au XIIIe siècle sont significatifs. Et tout cela a été prouvée par les sciences dures... n'est-ce pas prodigieux ?

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12 mars 2011 6 12 /03 /mars /2011 17:04

L'histoire de la culture de l'espèce humaine fascine les homo sapiens que nous sommes. La préhistoire et la paléontologie enchantent, d'où le succès du film L'Odyssée de l'espèce. Dans une période régressive pour la pensée humaine, comme celle dans laquelle nous sommes, la théorie de l'évolution de Darwin est remis en cause, jugé impensable et fausse... Certains prétendent encore, et gagnent de l'argent en vendant leurs idioties, que les epèces animales n'ont pas évolués depuis des milliards d'années.

 

Que cela déplaisent ou non aux créationnistes et autres anti-évolutionnistes, mais de curieux comportements sont observés chez nos cousins Paninés (chimpanzés et bonobos). Des mâles chimpanzés lancent parfois des attaques surprise dans les terres de leurs voisins, tuant les mâles, afin de récupérer le territoire. C'est une véritable invasion en règle telle que nous, humains, savons très bien en mener. Jane Goodall observe les singes depuis des années et a souvent constatés pareil phénomène.

 

La raison de la violence est beaucoup moins clair. Les primatologues ne sont pas encore assurés d'une éventuelle influence humaine sur les agissements de ces chimpanzés. Une explication possible serait la suivante : un groupe nourris par les primatologues d'une réserve naturelle aurait été attaqué par un autre groupe qui ne l'était pas... Le processus de l'attaque est le même. Le groupe attaquant forme une patrouille, comme il y en a chez les chimpanzés pour surveiller leur territoire, s'enfonce silencieusement dans la fôret et tendent une ambuscade à un mâle solitaire afin de lui prendre ses terres.

 

John Mitani, primatologue à l'université de Michigan, pense que l'objectif principal est détendre le territoire de recherche de nourritures. Un autre argument, complémentaire, est de penser à une forme toute humaine de domination. Un groupe, celui Ngogo dans le cas présent, fort de 150 individus, va attaquer ses voisins pour élargir leur terres de nourritures, pour renforcer leur groupe et favoriser leur développement, notamment en prenant les femelles du voisin. Nous savons que pour mener une guerre, pour la gagner et pour étendre un territoire et être capable de l'administrer, le pays attaquant doit avoir une population nombreuses, des jeunes vigoureux, et la certitude que le pays attaqué est faible et ne sera pas en mesure de résister. De manière plus primaire et moins élaboré, c'est ce que font les chimpanzés Ngogo.

 

Si j'étais un chimpanzé, je ne voudrais pas partager une frontière avec eux. explique Mitani.

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