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26 septembre 2012 3 26 /09 /septembre /2012 10:50

Les institutions de la cinquième République en France mettent en place une démocratie dite, de nos jours, « représentative ». Le citoyen vote pour élire ses représentants, à l'échelle nationale, comme à l'échelle territoriale1 et municipale. La loi de décembre 2010 créant les élections territoriales est assez ambiguë. D'un côté, elle apparaît comme un moyen de lutter contre le cumul des mandats, les personnels politiques étant élu désormais que pour un seul mandat. D'un autre côté, cette réforme va unifier des élections à des conseils que le pouvoir central ne contrôlait pas assez à son goût. En conséquence, l'activité démocratique va s'en trouver amoindrie, éloignant les citoyens d'une élection dont les candidats risque d'être, pour leur grande majorité, des « inconnus au bataillon ». Chercher les mutations politiques, sociales et économiques de notre époque n'est pas simple. Les sociologues et surtout les historiens, ont souvent étudiés les structures politiques du passé, essayant d'analyser les idées qui les sous-tendent, les indices de changement et les traces d'une forme nouvelle de société et d'organisation humaine. Le plus difficile est de percevoir l'événement fondateur, s'il en existe un. Une transformation de l'ampleur de celle que nous vivons n'apparaît pas du jour au lendemain. Il n'y a pas de rupture brutale, mais une période que les contemporains vont souvent qualifier de « crise ». Les incohérences de notre système économique, la crise de 1929 les a déjà douloureusement montrées. Le changement social est une transformation sur le long terme.

Quel événement peut servir de point de rupture ? La chute de l'Union soviétique en 1989/1990 semble une période de rupture toute choisie. Pourtant, les années 60, dont le point culminant sont les années 1967/1968, marquent un tournant idéologique dans le monde. L'idéologie libérale prend le dessus, que ce soit dans le domaine des modes de vie, de l'éducation ou de l'économie. Les citoyens réclament plus de liberté d'expression. Le regard sur la place des femmes dans la société évolue, même si la misogynie politique reste un obstacle à la conquête d'une égalité sociale avec les hommes. Il s'avère qu'en France, depuis une dizaine d'années, une propagande silencieuse d'intellectuels de la droite conservatrice et chrétienne, cherche à revenir aux fondamentaux nationalistes du début de la troisième République. Il convient de lutter contre cette néo-idéologie royaliste et vichyste allant à l'encontre des principes républicains de la laïcité et de la nation une et indivisible.

La discrimination positive est un exemple parfait de ce retour au paternalisme d'autrefois. Le but des élites est de signifier aux « minorités » leurs différences et surtout leur infériorité. La confrontation qui avait lieue sous la monarchie constitutionnelle (1815-1848) entre républicanisme et monarchisme refait dangereux surface, incarné par des académiciens, universitaires et politiciens tels que Gallo, Casali, Zemmour ou Deutsch. L'ambiguïté de ces personnages de la droite conservatrice se retrouve dans les propos tenu à l'occasion de l'actuelle polémique sur les caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo. La droite brouille les pistes volontairement et l'extrême-droite y trouve manière à controverses en appelant à interdire dans les lieux publics le voile et la kippa. De manière globale, nous assistons en ce moment à une « réaction » politique totalement nauséabonde.

Parsons distingue le changement d'équilibre et le changement de structure. Dans le premier cas, le système global ne change pas, mais les équilibres au sein d'un espace, que ce soit un pays, un continent ou le monde, vivent un bouleversement. C'est pour le moment cela que nous vivons depuis une vingtaine d'années. Dans le second cas, les changements sont durables, repérable dans le temps et le produit d'un phénomène collectif. À l'échelle mondiale, les « révolutions arabes » peuvent être perçues comme un changement de structure. Reproduire le passé est une illusion, mais cette idéologie des extrêmes est un fait assez dangereux. L'idéal démocratique perd du terrain au profit du retour à la nation, à la discrimination et à un esprit colonial des européens qui n'est plus du tout adaptée à notre début de XXIe siècle.

 

___Note___


1Par une réforme de 2010, les conseillers régionaux et généraux seront élus au cours d'une même élection pour élire les conseillers territoriaux. Les premières élections de ce type devraient avoir lieu en 2014.

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7 septembre 2012 5 07 /09 /septembre /2012 14:27

Concernant la Hodopi, lors de la campagne, Hollande avait prévu la suppression de la loi. Devant les revendications de la présidente de la Haute Autorité, certains membres du gouvernement évoque un gèle ou une suppression du budget. Une façon de signifier que la Hadopi n'est pas défendu par le nouveau président, même si, comme sur d'autres sujets, il semble jouer la carte de la conciliation et fait plusieurs pas en arrière. La fermeté attendue dans ses choix ne vient pas. Toujours est-il que nous allons revenir sur une loi qui a fait polémique, notamment lorsque le site Megaupload avait été fermé par le FBI en janvier 2012.

Les Français connaissent t-ils la loi Hadopi ?

La constatation est unanime sur les sites des grands quotidiens : les sondages révèlent une sérieuse méconnaissance de la loi Hadopi dans l'opinion publique. Ensuite, il apparaît que techniquement, il est pour le moment, malgré les intentions affichées, très difficile de s'en prendre aux internautes qui utilisent des sites de streaming, même si, nous l'avons vu, s'attaquer aux sites est tout à fait possible lorsque le pays a un droit de regard sur les noms de domaine. Concernant le téléchargement direct (donc hors P2P) les moyens du gouvernement sont encore obsolète et pose certains problèmes juridiques, que les articles ne développent pas.

Concernant les sanctions, il faut recevoir trois avertissements pour risquer de se voir couper sa connexion Internet. Cela ne concernent pas plus de 500 personnes en France depuis la création de la Hadopi. Certes, plus de 1 millions de français ont déjà reçut un avertissement, une centaine de millier un second avertissement. Cela ne touche que des individus qui ont téléchargés en P2P. La Hadopi n'est pas compétente pour surveiller les sites de stockage, comme MegaUpload, les sites de streaming et de téléchargement direct. La publicité faite autours de la loi induit en erreur beaucoup de gens et lors de sa discussion à l'Assemblée, nombre de parlementaires ont dénoncés l'inefficacité de la loi face aux personnes qui téléchargent énormément, critiquant le fait que la plupart des usagers utilisent les fichiers vidéos pour un usage privée, alors que d'autres, moins nombreux et mieux au fait de l'informatique, téléchargent pour faire de la revente.

En revanche, certains site de streaming faisant payer leurs abonnés pour une offre plus large, peuvent laisser penser que l'offre est légal, ce qui est également une illusion. L'offre légale est donc minoritaire et minoritaire sont ceux qui se tournent vers elle. Or, derrière cette loi, ce qu'il faut comprendre, c'est qu'elle protège des intérêts et ces intérêts sont ceux des éditeurs, des maisons de disque et non des artistes. Les petits artistes sont parfois les premiers à revendiquer que cela leur fait de la publicité et que les gens qui aiment un groupe de musique finissent par acheter un disque. Pour autant, c'est l'industrie du disque que l'on cherche à préserver par la Hadopi. Hollande lui-même, en janvier 2012, avait déclaré qu'il était pour une amélioration de la Hadopi, voir sa suppression car elle ne prend pas assez en compte l'évolution du web.

Dès lors, c'est la guerre des chiffres et la Hadopi résiste face aux menaces de coupure de son budget par le gouvernement socialiste, dont certains membres ont parfois été très hostiles à la loi lors de son passage à l'Assemblée. Autorité indépendante dans ses statuts, elle n'en reste pas moins une création parlementaire, et non gouvernementale, ce qui n'empêche pas sa suppression par la même voie. Acta ou Loppsi, ainsi que d'autres projets de lois américaines liberticides avaient été vivement critiqué par les internautes. Le site Avaaz avait récolté plusieurs millions de signatures contre le projet qui avait été largement épuré de certains articles lors de son passage devant le Congrès américain, sous la pression notamment de députés démocrates.

Bien sûr, il apparaît que les « bons » en informatique ont toujours eu une longueur d'avance sur les gouvernements et que ce sont toujours les plus naïfs et les moins méfiants qui paient pour les plus « gros » consommateurs de films téléchargés qui parfois revendent les films piratés. Toujours est-il que le streaming n'est pas surveillé par la Hadopi et qu'un internaute ne risque pas de recevoir le sympathique avertissement. Pour le moment, du moins, mais les rapports entre le nouveau gouvernement et la Hadopi risque de compliquer encore le travail de cette dernière. Du coup, si pour le P2P le risque n'est pas négligeable d'être épinglé, il touche une minorité de personne et un avertissement ne fait pas encourir de sanction pénale, encore moins la suppression de la connexion. C'est ce qu'ils appellent l'échelle graduée des sanctions et que la présidente de la Hadopi défend, affirmant que c'est « pédagogique ».

 

Liens Internet :

Le Huffington Post

Le Figaro

GL Connection

 

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27 août 2012 1 27 /08 /août /2012 13:55

François Hollande n'est de gauche, il fallait s'y attendre, uniquement dans les intentions. Pour le reste, il ne faut pas trop chercher le socialisme tel que professé par un Jaurès, ou y chercher une politique volontariste telle celle de Clemenceau. Le nouveau traité européen sera ratifié par les parlementaires, car, comme notre système est celui de la représentation, nous élisons des représentants, c'est-à-dire des personnels politiques qui, a notre place, vont voter et décider des lois. Le Sénat, en terme de représentation, il ne sont pas élus par les électeurs, mais nommé par les représentants élus à l'échelle locale. Ils appellent ça le suffrage universel indirect. Moi, je dis, vive la démocratie !

 

Où est donc le fameux « pouvoir du peuple » ? Nul par, et pourquoi ? Parce que depuis 1795 les hommes politiques sont ceux qui ont profité de la Révolution, des biens nationaux, et ce n'est pas le peuple. Ce sont des « bourgeois », ceux qui finiront par arriver au pouvoir sous la Monarchie de Juillet. Ceux qui réprimeront dans le sang les révolutions de 1848 et de 1871. La « peur du rouge » a poussé les notables à tirer, et sans scrupule, pour sauver la patrie en danger. La violence du discours, nous pouvons la lire dans les documents. Fécamp (Seine-Maritime) envoya un contingent de volontaire pour réprimer les « mafieux » et les « séditieux » lors de la commune de 1871. Thiers, premier président de la IIIe république fut un ministre sous la Monarchie de Juillet. Du peuple, il n'en a cure. Il faudra attendre l'arrivée au pouvoir de la gauche, avec notamment Clemenceau, pour avoir véritablement une politique populaire.

 

Bien sûr ne nous voilons pas la face non plus.

 

Néanmoins, Ferry porta une réforme de l'école, héritée de ses prédécesseurs, mais il construisit les principes scolaires jusqu'à nos jours : école gratuite, laïc, obligatoire. Bien sûr, ce sont des principes que la Ve république n'a pas respecté. La loi Debré de 1959 énonce que l'enseignement privé, « qui a acquis ses lettres de noblesse républicaine », pourra conclure avec l'État des contrats d'association. Cela, c'est renier la laïcité scolaire. Dès l'article premier, nous lisons : « L'État proclame et respecte la liberté de l'enseignement et en garantit l'exercice aux établissements privés régulièrement ouverts. Il prend toutes dispositions utiles pour assurer aux élèves de l'enseignement public la liberté des cultes et de l'instruction religieuse. » Et voilà, c'est lancé ! Depuis, les programmes mettent l'accent sur la religion, puisque, en histoire, l'histoire religieuse a une place non négligeable, même s'il ne s'agit plus que du christianisme.

 

Tout cela, l'avons-nous choisi ? Ont-ils, ceux qui nous représentent, ne serais-ce qu'émit l'idée de nous consulter ? Non ! Et pourquoi ? Tout simplement parce que cela leur volerais leur pouvoir, pourrait aller dans le sens inverse de leurs intérêts. Nous sommes humains, et donc, la plupart du temps, nous n'allons pas faire une action qui risquerait à coup sûr de nous nuire. Au contraire, si nous donnons aux députés la possibilité de rédiger une constitution, et bien ils le feront dans leur intérêt. Ainsi, au lieu de donner du pouvoir au peuple, ils vont consolider le leur, tout en respectant et mettant en avant certaines libertés, qu'ils concèdent au peuple. C'est cela la souveraineté de l'État. L'État, incarné par le Président et par le Parlement, agit comme le Roi précédemment, il concède au peuple. D'ailleurs, Hollande porte le titre de président de la république française, la république incarnant l'État, et non de président du peuple français ou de président des Français. Conclusion : il est le représentant de l'État et non du peuple, auquel il n'a aucun compte à rendre, si ce n'est lors des élections à échéance de 5 ans.

 

Donc, que Hollande fasse voter le nouveau traité européen par 925 personnes, dont 348 élus au suffrage universel indirect, n'a rien de surprenant. Il est fort peu probable que le texte ne soit pas ratifié, car il est plutôt intéressant pour les dirigeants, puisqu'il va leur permettre, en disant que le texte fut voter démocratiquement, de faire de la rigueur à plein régime en toute légalité en se défaussant de leur responsabilité. Finalement, au lieu d'assumer son rôle, Hollande se cache derrière un semblant de socialisme pour faire la même politique que Sarkozy. Comment donner plus de preuve aux électeurs de Marine Le Pen que PS et UMP c'est la même chose ?

 

Lutter contre Le Pen pour lui donner raison, c'est pitoyable. L'économie, c'est quelque chose abstrait, contrairement au commerce. Aujourd'hui, nous confondons souvent les deux termes. Le commerce, ça existe depuis des milliers d'années. L'économie, en tant que discipline, est récente. Or, la richesse d'un pays est quelque chose de concret. Dès lors, dire aux créanciers que nous gardons leurs dettes et que nous ne remboursons plus, n'aura pas une conséquence catastrophique à long terme. À court terme, certainement. Donc, aucun président, élu pour cinq ans, n'aura le courage de le faire. Seulement, étant la 5e puissance mondiale, la France n'a pas grand chose à craindre en disant qu'elle ne rembourse plus sa dette. Le Brésil l'a fait, ainsi que l'Argentine. Certes, ce fut très dur pour se remettre, mais ce n'était pas des pays riche à l'époque, donc les conséquences seraient largement moindre pour la France.

 

Curieusement, il est facile de penser que la richesse du pays fera rentrer dans le range les créanciers qui chercheront à sympathiser avec l'État. Il en va de même avec les entreprises récalcitrantes. Il faut les réquisitionner, sans pour autant les nationaliser, car l'État y perdrait, mais les forcer à ne pas licencier. Ce n'est pas quelque chose de compliquer, puisqu'il suffit d'interdire les licenciement économique et d'interdire les délocalisations. Bien sûr, à droite, ces mesures seraient perçues comme des lois liberticides. Peut-être, mais liberticide pour le capitalisme financier a outrance. Ce que le traité européen va permettre. Les victimes seront les citoyens – nous – et les bénéficiaires ceux à cause de qui nous sommes en crise – les États irresponsables, les banques et les actionnaires.

 

Les jeunes sont les plus durement touchée par la crise, avec les retraités, et le traité européen n'arrangera rien. C'est ma génération qui va globalement payer les pots cassés des gens au pouvoir. Ils sont totalement inconscient et pour eux, c'est comme un jeu excitant. Or, ce n'est pas un jeu. Or, en France, d'après l'INSEE, 8 400 000 personnes environ vivaient sous le seuil de pauvreté en 2007. La moitié des Français vivent avec moins de 1 500 euros par mois. En 2012, toujours selon l'INSEE, ce sont 12 600 000 environ qui vivent sous le seuil de pauvreté en France. Soit une augmentation de 4 000 000 de personnes au moins. Ajoutons, que parmi ces gens vivant sous le seuil de pauvreté, nous comptons 3 700 000 personnes de moins de 18 ans, c'est-à-dire, au regard du droit, des enfants. Au-delà, les plus touché sont les 18-24 ans, avec 1 700 000 personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Après cela, Sarkozy a eut le culot de nous dire que l'impact de la crise a été moins importante en France que dans le reste de l'Europe...

 

Hollande ne va pas faire mieux que d'augmenter ces chiffres en faisant ratifier le traité par la voie parlementaire. Par référendum, il sait que le traité serait rejeté parce que les Français ne sont pas stupide. Beaucoup ne croit plus en l'Europe du progrès et à gauche, les gens ne veulent pas d'un traité qui favorisent le capital économique au détriment du capital culturel et du capital social.

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12 août 2012 7 12 /08 /août /2012 01:19

L'élection du président de la république donna lieu à une morne campagne. Les idées n'étaient point puissantes au point de soulever l'enthousiasme des foules. Les citoyens préféraient se détourner de la politique en prenant une position radicale. Les uns allaient vers le candidat socialiste, Hollande, et les autres vers le conservateur, Sarkozy, celui qui remet aux voix son mandat. Ils n'étaient point les seuls candidats à la fonction suprême. Une femme, Marine Le Pen, pour le Front national, parti des ultra-conservateurs, briguait la place avec des chances d'être au second tour de scrutin. Son père, Jean-Marie, avait été second en 2002 et avait échoué face au conservateur du moment, Jacques Chirac, le président sortant, qui l'emporta avec plus de 80% des suffrages exprimés. En 2007, la stratégie de l'ancien ministre de l'Intérieur, président du parti au pouvoir, l'Union pour un mouvement populaire, Nicolas Sarkozy, fut de ramener le vote des électeurs nationalistes sur son nom. Cela réussit de manière admirable et il l'emporta face à Ségolène Royal, candidate pour le parti socialiste, avec 53% des suffrages.

 

Il nomma comme premier ministre, c'est-à-dire comme chef du futur gouvernement, François Fillon. Il fut conforté par une majorité absolue, à l'Assemblée nationale, de représentants de la nation (et non du peuple) fidèle au parti du président nouvellement élu. Lors de son discours de politique générale en 2010, il énonce : « C’est un gouvernement d’action, qui a un double mandat : le premier, c’est de mettre en œuvre l’engagement de 2007 de bâtir une France moderne ; le second, nous ne l’avons pas recherché, mais c’est celui que nous avons reçu de l’histoire : gérer la pire crise économique depuis la grande dépression de 1930. » Il ajoute, après avoir énumérer ce qu'il considère comme des « réformes » : « Quand on sert l’intérêt général, on ne s’excuse pas pour son courage ».

 

Pourtant, son gouvernement n'a pas servit l'intérêt général, mais il a évité aux actionnaires et aux banquiers de payer les conséquences d'une crise qu'ils ont eux-mêmes déclenchée. Les Américains ont payés pour renflouer leurs banques incapables, comme les Français ne sont pas près de rembourser le grand emprunt de 2007 qui a affaibli l'économie de la France simplement parce que le président de la république veut laisser son nom dans l'Histoire avec son projet d'un grand Paris. Sarkozy rejoue Haussmann, mais en plus grand et en plus utopique. Idée de riches pour permettre aux architectes en vues et aux dirigeants des entreprises proche du pouvoir de se faire facilement de l'argent. Des entreprises qui n'hésitent pas à licencier des employés alors que les bénéfices augmentent chaque année, arguant les effets d'une crise que l'on ne voit pas. Il n'y a une crise que parce que les financiers du Fond monétaire international ont décidé d'appliquer leurs théories stupides et dont nous connaissons la contre-productivité et l'échec à court terme.

 

Le premier des ministres avancent ensuite que les puissances émergences rejoignent peu à peu nos payse européens. Il omet de dire que la Chine et le Brésil, l'Inde et l'Afrique du Sud, bénéficient de la vente des brevets par les entreprises européennes et américaines, soucieuses de se faire de l'argent sans aucune perspective à long terme sur les conséquences pour l'industrie et les petites et moyennes entreprises françaises. Le gouvernement ne prend pas en compte la population qu'il est censé protégée et dont il doit assurer la prospérité et l'équilibre. Au lieu de cela, il préfère vendre des technologies militaires et nucléaires aux pires régimes de la planète, tout en laissant entrer des capitaux Qatari ou Chinois dans des entreprises françaises. Celles-ci deviennent dépendantes d'individus qui ont encore moins de moralité que les capitalistes européens.

 

En 2012, le vote des citoyens de France vers la candidate nationaliste peut tout a fait s'expliquer par cette impression d'insécurité liée à l'intrusion des « étrangers » au sein même des organes de décision des entreprises. Pour un ouvrier français, savoir que son entreprise est gérée par un émir du Qatar qui ne connaît pas les droits de l'homme, qui laisse lapider des femmes pour tout et n'importe quoi, qui possède des esclaves et qui aident des extrémistes religieux à assujettir des personnes qui n'ont rien demandé, il est normal qu'ils doutent que leurs droits soient respectés. Dès lors, ils en viennent à détester les étrangers, en généralisant. Pour eux, les « arabes » sont forcément des « musulmans intégristes » qui viennent leur prendre leur « travail » et toucher les « allocations familiales » sans « payer d'impôts ». Or, ceux qui critiquent ne paient pas non plus d'impôts pour la plupart, touchent aussi les allocations et parfois profitent d'une aide alimentaire dont ils n'ont pas besoin, préférant s'offrir une voiture neuve et acheter un téléviseur pour chaque pièce de l'appartement.

 

Cette vision caricaturale cherche à montrer aux indécis que le vote en faveur des nationalistes est plus complexe que ce qu'en disent les médias. Ce ne sont pas les conservateurs qui font peur aux gens, mais c'est le monde qui change, l'impression qu'ils n'auront bientôt peut-être plu le confort qu'ils ont maintenant. Cela personne ne le voit, même si des sociologues ont analysés la situation depuis plusieurs années. Ma génération est « sacrifiée » car elle n'aura pas de travail, qu'elle est sur-diplômée pour au final être dépendante des parents et des grand-parents. Ceux qui vont se sortir de la tenaille du chômage auront bien de la chance. La jeunesse française est incapable de faire valoir ses droits. Moi le premier je ne comprend pas le système social dans lequel je vis et me sent dépasser par lui.

 

Un décalage s'installe dans certaines familles entre les parents et les enfants. Les premiers ont une vision qui correspond à l'idéal des Trente glorieuses où à l'image des milieux populaires du travail facile à partir du moment où l'on connaît un métier manuel. Tout cela est dépassé. Les seconds en revanche croient en l'avenir tout en se résignant à la vie qui s'annonce, faite de difficulté et d'incertitude. Les étudiants d'aujourd'hui n'ont plus la volonté de lutter sur le plan des idées et s'installe l'individualisme et de nouveau l'idée archaïque qu'il faut écraser les autres pour réussir. Les classes moyennes adhèrent de plus en plus à cette idéale qui touche les catégories de population les moins instruites et les plus en difficultés. Certains jeunes n'obéissent qu'à leur loi car c'est la seul qui leur garantie une manne financière de par les petits trafics et par la terreur que certains peuvent faire régner dans des cités excentrées des grandes villes et difficiles d'accès par les forces de police.

 

Tout cela, nous le savons et les politiciens, dont c'est le métier, ne veulent rien faire, préférant s'aveugler en ciblant des populations « marginales » qui vivent comme des chiens dans des bidonvilles, dans la boue et le mépris des habitants. À Lille, dans le nord de la France, des Roms, population nomades de Roumanie, ont été expulsés car ils sont accusés d'être des voleurs, d'être la cause de la crise économique. Ces gens, quant ils ne sont des miséreux, n'ont pas grand chose pour vivre, tout juste le moyen de payer leur voyage vers la France. Les citoyens qui accusent ces individus de voler les maisons dans les villes sont des imbéciles. Ceux qui volent des les maisons ne sont pas des « étrangers », mais des gens du voyage, bien français, qui se déplacent en toute légalité et qui sont citoyens de notre pays. Les Roms, la plupart du temps n'ont pas des papiers en règle et préfèrent se tenir tranquille pour éviter, le plus longtemps possible une expulsion.

 

Donc, au lieu de se prendre à des Roms qui n'ont pas choisi d'aller dans des bidonvilles en périphérie des grandes villes françaises, trouvant parfois comme seul refuge les décharges publiques, il serait temps de mettre fin à certains agissements des gens du voyage (contre qui je n'ai aucun préjugé, mais simplement le souhait de faire respecter la loi) qui consistent à saccager les emplacements construits pour eux par les communes au frais du contribuable. Certains roulent dans des voitures de luxe, mais trouve encore le moyen de voler chez les gens. Eux, par contre, le gouvernement ne va pas les intimider car les policiers savent très bien que ce sont des gens armés, pour certains, qui sont capables de jouer les casseurs. L'expulsion des Roms en 2010 est partie d'un fait-divers malheureux. Un policier a tué un jeune homme en tirant sur sa voiture parce que celui-ci avait refusé de stopper à un barrage de police. Le policier a peut-être eu peur et il a cru sa vie en danger. Ce fonctionnaire est quelqu'un comme tout le monde, qui a une famille, qui n'a pas envie de se faire tuer bêtement au boulot parce qu'un imbécile conduit une voiture dangereusement. Les parents et les amis de la famille du jeune homme ont mis à sac le commissariat du village. Ce sont des citoyens français qui n'ont écopés d'aucunes sanctions pour les saccages. Par contre, Hortefeux, le ministre de l'Intérieur, en a profité pour pointer du doigt, de manière très ambiguë, les Roms.

 

Le racisme primaire a servie d'exutoire, comme lorsque Néron accusa les Chrétiens d'avoir incendié Rome, alors qu'il savait pertinemment que ce n'était pas vraie. L'incendie était involontaire, comme il y en avait beaucoup à l'époque. La mort de ce jeune homme n'a rien d'exceptionnelle, dans la mesure ou une « bavure » policière est possible, ou aussi, dans la mesure où un policier à fait son métier et a peut-être eu peur (ce qui est humain). Cela ne l'excuse pas d'avoir tué, mais cela n'absout pas le jeune homme d'avoir mis en danger la vie des agents de police.

 

Bref, Hollande fut élu avec 52 % des suffrages, devant Sarkozy et Le Pen. Le candidat du Front de Gauche, de sensibilité communiste, Mélanchon arrive quatrième. Le score des nationalistes est effrayant car monta jusqu'à 19%, c'est-à-dire le même score qu'en 2002. Les médias, complétement abrutis pendant cette élection, pris entre le charme de Le Pen et son rejet brutal, n'ont rien compris au message du vote. Les Français veulent sauver ce qu'ils considèrent comme leur supériorité, c'est-à-dire leur place dans le monde et le privilège d'être riche. Ils ne veulent surtout pas voir leur confort baisser un peu afin de sauver les quelques meubles qui peuvent encore l'être.

 

Il faut être inconscient pour voter Le Pen, mais les citoyens ont fait le choix de la réaction, même si Hollande fut élu, il a bénéficié d'un système de vote à l'avantage des partis qui ont les moyens de financer leur campagne, avec des soutiens économiques et politiques puissants. La France, avec l'amorce de la politique conservatrice de Hollande (pour qui j'ai voté par rejet de Sarkozy), ne va pas sortir de la crise sans bobos, bien au contraire. Sans le courage de dire au gouvernement allemand que sa politique financière est une grosse connerie, il n'y aura pas de réforme sociale possible, dans le sens de progrès social dans l'intérêt du peuple, et non dans l'intérêt national, car ce dernier va aux riches, aux banques et aux actionnaires.

 

Maintenant, ne soyons point dupe : que va faire Hollande ? De la rigueur. Dans l'intérêt de qui ? Des riches (mais des « riches de gauche »). Contre qui ? La classe moyenne (encore et toujours). Ainsi, s'attaquer à la classe moyenne est une stupidité sans nom car ce sont les classes moyennes qui permettent de faire tourner l'économie du pays en consommant. Ce ne sont pas ceux qui dépendent des aides sociales (même si eux sont les victimes du système) ou ceux qui pillent la richesse du pays (produite par les classes moyennes) pour mettre cet argent dans des poches privées.

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1 juillet 2012 7 01 /07 /juillet /2012 19:17

La Cour des Comptes, dans son rapport annuel de 2012, s'intéresse au plan « Réussir en licence », lancé en 2007. Les taux qu'elle donne sont sans appel. La moitié des bacheliers inscrits en licence ne passent pas en deuxième année. Dans cette moitié, un tiers abandonne complètement les études, les autres préférant redoubler ou se réorienter. Parmi la moitié d'étudiants qui franchissent la première année, les bacheliers généraux sont toujours les plus représentés. Un tiers de ces étudiants obtiendront leur licence en trois ans.

 

Le rapport rappel que l'entrée à l'université est un droit pour tout détenteur du précieux sésame. Il convient de dire qu'il ne saurait, en théorie, y avoir de sélection à l'entrée dans l'enseignement supérieur public. 65,5% d'une classe d'âge, en moyenne, obtient son baccalauréat et 80 % d'entre eux continuent leurs études à l'université. Cela revient à dire que 53% d'une classe d'âge poursuit des études dans l'enseignement supérieur. Cela peut paraître peu, mais c'est sans compter que des lycéens ont pu redoubler, obtenant leur baccalauréat plus tard et entrant dans l'enseignement supérieur également avec un ou deux ans de retard.

 

Le problème que soulève le rapport c'est le rejet de l'université par les élèves qui ont les meilleurs résultats. En effet, ils se dirigent vers les écoles préparatoires et les grandes écoles, plus sélectives et plus prestigieuses. À l'opposé, et par conséquence de ce rejet, ajoute le rapport, 22% des bacheliers entrent par défaut à l'université. D'ailleurs, concernant l'image de la licence, et sa valeur, il apparaît que le brevet de technicien supérieur (BTS) et le diplôme universitaire de technologie (DUT) sont mieux reconnus car ils sont professionnalisant.

 

Pour autant, des outils comme « Post-bac » permettent aux lycéens d'avoir une vue d'ensemble de leur orientation. Il facilite l'inscription dans les établissements de son choix. Ajoutons à cela qu'une orientation en licence 1 ne pénalise pas les étudiants puisqu'une réorientation est possible en deuxième année. Il est également plus facile de changer de majeur et de mineur, c'est-à-dire prendre histoire majeur alors que l'on avait sociologie majeur. Dans certaines universités, les cours magistraux ont disparus en première année au profit des travaux dirigés (Rennes II ou Paris XI). Heureusement, ce n'est pas le cas à l'université du Havre parce que les cours magistraux apportent des connaissances générales qu'il est important d'avoir. Les travaux dirigés sont plus spécialisé et donc sacrifie la culture générale au profit de la méthodologie.

 

Le contrôle continu résulte un peu de cette prépondérance des travaux dirigés. À Lyon I, par exemple, le contrôle continu est intégral, ce qui n'est pas encore le cas à Le Havre. Cette dernière université demande, en sciences humaines et sociales, de rédiger un « bilan de formation » (noté) qui doit permettre aux professeurs de s'adapter aux étudiants sur certains points.

 

Liens : Rapport Cour des comptes 

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17 juin 2012 7 17 /06 /juin /2012 21:58

Une campagne n'est jamais jouée d'avance et dans la 9e circonscription, à droite depuis 2002, la gauche a fait un bon résultat, notamment à Fécamp (64%) et Bolbec (66%).

Dans le 8e bureau de vote de Fécamp, dans la 9e circonscription de Seine-Maritime, j'ai été scrutateur, c'est-à-dire que j'ai participé au dépouillement des bulletins. Je n'avais jamais fait, mais je trouve que c'est une expérience amusante. Pour ma part, j'étais celui qui annonçait les noms des candidats. Au moins, pour le jeune citoyen que je suis, c'est très intéressant de voir un peu comment fonctionne des élections.

Les bulletins sont d'abord comptés, puis mis dans des enveloppes, scellés (en fait seulement agrafés). Ensuite, les scrutateurs (on était huit, avec deux tables de quatre) vont recompter les enveloppes (pour regarder s'il n'en manque pas ou s'il y en a trop), puis nous commençons le dépouillement. Deux personnes notes les résultats, deux autres sortent les bulletins des enveloppes et annoncent à haute voix le nom inscrit dessus. Résultat pour ce second tour, dans le bureau n°8 : Estelle GRELIER (PS), 201 voix contre 151 à son rival, député sortant, Daniel FIDELIN (UMP).

Sur la commune de Fécamp, elle obtient 64% des voix, comme le maire, Patrick JEANNE, lors des dernières élections municipales de 2008. Sur la circonscription elle l'emporte avec 54,4% des voix.


 

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11 juin 2012 1 11 /06 /juin /2012 02:45

La peur d'un retour du Front National, et donc de son président, Jean-Marie Le Pen, au second tour de l'élection présidentielle de 2007, favorise le vote en faveur des partis traditionnels que sont le Parti Socialiste et la droite conservatrice, incarnée alors dans la jeune Union pour un Mouvement Populaire (fondée en 2002). La participation fut importante, marquée sans doute par une campagne dynamique de Nicolas Sarkozy, ministre dans le gouvernement sortant et Président de l'UMP. Près de 37 millions de votants et le candidat de la droite devance largement Ségolène Royale, candidate du Parti Socialiste, avec 31,8 % des voix. La défaite de la socialiste, donnée pourtant vainqueur de l'élection quelques semaines plus tôt, confirme les tensions qui règnent au sein du parti après l'échec de Lionel Jospin en 2002. Le grand perdant, du reste au profit de la droite classique, est Jean-Marie Le Pen, puisqu'il totalise 10,4 % des voix, largement devancé par un homme que personne n'attendait, François Bayrou, qui réalise le score de 18,5 % des voix.

Le débat traditionnel, qui n'eut pas lieu en 2002, Jacques Chirac ayant refusé de débattre avec un personnage comme Le Pen, s'est tenu le 2 mai. Il ne fut pas à l'avantage de la candidate socialiste, moins bien conseillée et dont l'expérience politique est clairement plus faible, eut égard au fait que son rival a été membre du gouvernement plusieurs années de suite, ce qui endurcit, si l'on peut dire. Ségolène Royale ne cache pas son virage vers le centre, cherchant, maladroitement, à faire fléchir Bayrou de son côté. Du reste, ce dernier, aveuglé par ce qu'il croit être une onction populaire, alors qu'il s'agit en réalité d'un vote de sanction à l'égard des socialistes et des conservateurs, va refuser d'appeler à voter pour quelqu'un. Il fondera même le Mouvement Démocrate, sensé succéder à l'UDF de Giscard d'Estaing. Au yeux de l'opinion, Royale s'est non seulement compromise, et ses manœuvres sont mal comprise par son propre camp. Le débat fut donc considérer comme un échec, notamment parce qu'elle a trop souvent affiché son émotion, ce qui, paraît-il est un signe de faiblesse en politique. Il n'est pas étonnant que Nicolas Sarkozy, le plus moral des hommes politiques français (c'est bien connu !), est su parfaitement gardé son calme. Notons que c'est sous sa présidence que sera entamé un virage vers l'extrême-droite tout à fait glauque. Il l'emporte facilement au second tour avec 53 % des voix.

Fraîchement élu, il nomme alors François Fillon comme Premier Ministre. Le Gouvernement va être décrié. Sarkozy, calculateur, sans état d'âme aucun d'ailleurs, va nommer des gens qui sont alors dans l'opposition, comme Hervé Morin ou Bernard Kouchner aux Affaires étrangères (homme qui est là pour plaire à la Maison Blanche). Le but affiché est d'affaiblir les socialistes et les centristes. Il est possible de dire que la méthode « Sarkozy » a plutôt bien fonctionné. Les Législatives, dont le second tour a lieu le 17 juin, donne une confortable majorité à la droite qui obtient 345 sièges sur 577, soit la majorité absolue.

Le Premier Ministre prononce alors, le 3 juillet, le fameux discours de politique générale, qui dure plus d'une heure. Il annonce d'emblée les réformes des institutions, mais aussi le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux qui partira à la retraite. Il annonce aussi la réforme judiciaire (qui suscitera tant de critique, et à juste titre) et promet de faire baisser le chômage à 5 % de la population active (lorsque l'on sait aujourd'hui qu'il stagne entre 9 et 10%, il y a de quoi sourire).

Nicolas Sarkozy va piloter la vie politique depuis l'Élysée, laissant au Premier Ministre le rôle d'adjoint, d'homme de l'ombre, de celui qui exécute les ordres. D'ailleurs, cette vision se vérifie largement par la manière dont le président à mené sa politique étrangère, se servant de Kouchner comme d'une couverture médiatique, gardant pour ses adjoints, dont Claude Guéant (de sinistre réputation pour ses orientations politiques douteuses), les dossiers les plus intéressants et les plus sensibles.

Nous avons vu ce qu'il est advenu de sa politique de division, dont les prémisses se trouvaient dans sa politique comme ministre de l'Intérieur et dans la radicalisation de ses discours, dans sa pratique même de la politique au plus haut niveau, donnant de la classe dirigeante une image détestable, dans ce qu'il y a de pire, je crois, en matière de dépravation et d'inconsistance intellectuelle. La réforme honteuse des universités et le rapport qu'entretenait Sarkozy avec les jeunes des milieux populaires ont contribué à tendre la vie politique interne. La création d'un ministère de l'Immigration, un débat sur l'Identité nationale et tout les dérapages racistes de Brice Hortefeux et Claude Guéant (tout deux amis du Président et qui seront, tout deux, ministre de l'Intérieur), passant comme lettre à La Poste.

La crise économique, venue se greffer à une tension sociale manifeste depuis l'annonce de la réforme du régime des retraites, la contestation étudiante et lycéenne face à la LRU (réforme des universités), va provoquer, par intermittences, la paralysie du pays. À l'automne 2010, une série de grèves, pour protester contre la réforme des retraites, plonge la France dans le doute quant à l'avenir. Au niveau politique, comme partout en Europe, c'est l'extrême-droite qui récolte les mécontents et consolide son électorat, les gens se persuadant que c'est la faute à la démocratie, aux Arabes et à l'Europe, s'ils sont dans la panade. En fait, la situation n'est pas si simple et les propositions du Front National pour régler une crise comme celle-là (pire qu'en 29 à l'échelle planétaire) sont très, mais extrêmement faible. En 2011, personne ne pensait que l'euro tiendrait l'hiver, alors que le printemps, bien avancé, n'a pas changé grand chose à la situation, certes, mais la crise monétaire annoncée n'est pas survenue. De fait, la peur et la propagande n'ont pas suffit à la Majorité Présidentielle pour renforcer leur légitimité de 2007. Le Sénat vire à Gauche quelque mois avant l'élection présidentielle de 2012. Cela s'ajoute aux victoires de la gauche lors des élections locales.

Que ce soit sur le plan institutionnelle, économique, politique ou sociale, la droite à privilégié le jeu de la division et de la caricature, stigmatisant les Arabes, les Musulmans, les « étrangers » et les Roms, plutôt que celui de l'opposition constructive aux stupides théories économiques allemandes, qui ont amenés l'Europe dans la situation que l'on connaît, avec des Grecs qui votent maintenant pour les nazis (eh oui, c'est, hélas, véridique !) et les communistes tellement ils sont dégoûtés par les inhumanités de la communauté internationale, par la folie d'un Fond monétaire international suffisamment puissant pour imposer aux États ses conditions, alors que tout cela ne repose que sur des institutions créés après la Seconde guerre mondiale, sous l'impulsion des États-Unis, pour permettre la relance économique de l'Europe. En fait, il s'agissait de la libéraliser, ce qui a très réussit, notamment grâce à François Mitterand, président socialiste, auquel le nouveau président, François Hollande, ne cesse de se référer, ce qui peut avoir de quoi inquiété, lorsque l'on sait qu'il admire Keynes.

À l'aube de son quinquennat, ne préjugeons pas trop tôt de ses capacités. Toutefois, ayant voté pour lui au second tour (par défaut, pour faire battre Sarkozy), je ne suis pas pour autant aveuglément favorable à tout ce qu'il propose. Au contraire, j'attends de voir.

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7 mai 2012 1 07 /05 /mai /2012 03:57

Les résultats du 1er tour, en guise de rappel, avec les deux cartes de la France, réalisées par moi-même, représentant les candidats arrivés en tête dans les régions et les départements. En rose, Hollande, en bleu, Sarkozy, en bleu foncé, Le Pen :

 

Elections20112regions.jpeg Elections2012.jpeg

 

Maintenant, les cartes, également réalisées par moi, du 2e tour des élections, avec plus de nuances cette fois pour Hollande (- de 55% des voix (en couleur saumon), entre 55 et 60% (en rose), + de 60% (en rouge)) et pour Sarkozy (- de 55% (en mauve), entre 55 et 60% (en bleu), + de 60% (en bleu foncé) :

 

france_departements_4.jpeg france_regions_2-copie-1.jpeg

 

La réaction de la droite est totalement un non-sens. Pourquoi refuse t-elle la défaite ? Hollande a gagné, mais pour le camp perdant c'est un « usurpateur ». Il aurait volé la victoire a Sarkozy. Honnêtement, sommes-nous en démocratie ? « Oui », normalement ! Seulement, 51,6%, si c'est moins qu'on aurait pu l'espérer, c'est une victoire franche et nette. Donc, Hollande n'a volé sa victoire a personne, et encore moins à Sarkozy, dont je suis très content qu'il parte de la tête de l'État. La droite parle déjà de la « peur » qu'ils ont parce que la gauche est majoritaire dans les régions et vient de prendre le Sénat. Maintenant, un président socialiste, à droite de la gauche, mais c'est mieux que rien. La victoire de la gauche est logique et c'est un véritable soulagement, même si j'ai voté Hollande contre la droite et l'extrême-droite. J'attends de voir et j'espère qu'il tiendra ses promesses, ou du moins qu'il tienne un peu tête à l'Allemagne, qu'il ne laisse pas faire les banques sans rien dire. Restons réaliste, il ne fera pas grand chose et les législatives ne sont pas acquise. En 2007, la droite avec leur 53% pensait rafler l'Assemblée nationale. La gauche a bien résister. Ne soyons pas fou. Sarkozy a bien résister et l'extrême-droite attends son tour au tournant.

 

Le soutien du nouveau président avec le centre-gauche de Bayrou veut presque tout dire. La rigueur budgétaire sera une réalité des cinq ans à venir, surtout s'il n'obtient pas une majorité parlementaire conséquente. En tout cas, sur la télévision publique, on sent une sorte d'ambiance de satisfaction. Franchement, je crois qu'une partie de la France respire. Pour autant, le travail sera dur. Le bilan de Sarkozy est désastreux. Le chômage a augmenté, et ce n'est pas le seul fait de la crise. Sa politique a triplé le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté (11 millions). Il a divisé le pays en faisant de la sécurité un mot d'ordre. Attaquer les immigrés, virer à l'extrême-droite et refuser sa défaite en laissant son camp remettre en cause le scrutin. Ce n'est pas « républicain », ça. Le nom de Hollande est beaucoup plus sympathique a prononcé que « Sarkozy ».

 

Pour décrire l'attitude irrationnel et scandaleuse de la droite dans sa campagne, il n'y a pas assez de mot. Cinq ans durant lesquels le jeune citoyen que je suis n'a cessé de dénoncé la politique de l'ancien Président de la République : il a tué la justice, méprisé la presse, écrasé la culture, servi ses copains les riches, enterré les libertés fondamentales, et il a fait un grand mal à la démocratie. Sarkozy serait « trop moderne » parce qu'il gouvernait comme un grand patron. Le capitalisme n'a rien de moderne, le néo-libéralisme non plus, le nationalisme encore moins.

 

Hollande est un démocrate, certes, quelqu'un qui n'a rien contre le libéralisme et le capitalisme, mais ne ressemble pas à Sarkozy sur plusieurs point. Il est un candidat des jeunes, se dit comme tel. J'attends de voir. Toutefois, concernant l'éducation, la culture, la politique, il a des positions moins à droite que Sarkozy. L'élection a été d'un ennui mortel. Les gens se sont paradoxalement mobilisé, mais sans ferveur. Hollande va devoir gérer les conneries de Sarkozy et tenter de rétablir une démocratie plus apaisée.

 

Ajoutons, pour finir, que la femme de Hollande, celle qui va devenir la première dame de France, n'appartient au Show-business comme Carla Bruni. Elle est journaliste, ne se montre pas comme une star. La première impression du nouveau président est positive. Il s'est montré comme il était avant ce qui laisse redouter qu'il « change », qu'il se laisse emporter par le pouvoir. Pourtant, il laisse l'image d'un homme de terrain, plutôt réaliste, gardant un certain humour. Cela va changer de « l'humour » de Sarkozy, cassant.

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4 mai 2012 5 04 /05 /mai /2012 14:40

Les atteintes directes à des journalistes lors des meetings de Sarkozy sont une honte. Alors qu'un certains nombres de dérives nationalistes passent comme une lettre à la poste, l'UMP parle du système médiatique comme les régimes autoritaires le font. Pourtant, on ne peut pas dire qu'il y ait beaucoup de journalistes pour dénoncer les aberrations des gens de droite. Même Bayrou a rejoint Hollande, certainement du fait des pressions honteuses qu'il reçoit de la part de la droite. Il doit être considéré comme un traître, si même des journalistes de droite sont pris à parti par les militants.

Alors, une question taraude mon esprit naïf de jeune citoyen : la liberté de la presse existe t-elle en France ? Avons-nous, oui ou non, le droit d'exprimer notre opinion en démocratie ? Normalement, la réponse devrait être « oui » sans aucune hésitation... Seulement, voilà, le régime de Sarkozy a attaqué la presse depuis le premier jour de sa présidence, portant plainte pour tout et n'importe quoi, n'assumant même pas les fuites de certains documents. De plus, il attaque la liberté sur Internet avec les lois plus que liberticides. Par le passé, des Français sont morts pour la démocratie. Aujourd'hui, la voilà enterré. Les politologues de « gauche » ne s'en laissent pas compter. La France n'est pas une démocratie, et cela depuis plusieurs dizaines d'années. De fait, il semblerait qu'elle fasse peur la démocratie, la « vraie » démocratie. Hélas, la société française a une mentalité particulière : tout est fait dans la demi-mesure, dans une sorte d'illusion collective. Les gens se contentent des impressions qu'ils ont. Ils ont l'impression d'être en démocratie, alors ils vont croire que la France est une démocratie. En fait, c'est pour ne pas avoir à penser le contraire. La réalité est trop dur à avaler. En effet, se dire que nous n'avons jamais été en démocratie casserait un peu la belle idée qu'on se fait de notre pays.

Le vote pour Le Pen est né de se paradoxe : ce ne sont pas les plus pauvre qui ont voté pour l'extrême-droite. Non ! C'est cette France rurale qui a voté pour Louis-Napoléon Bonaparte en 1848. C'est la France de l'ordre, celle qui aspire à gravir les échelons de la société, à garder ses privilèges. Ce n'est pas cette France qui veut mettre fin au capitalisme, bien au contraire. Pour eux, tant que leur quotidien n'est pas gêné par la France d'en haut, ils ne vont rien dire, rien faire. Pourquoi les politiques ne sanctionnent jamais les agriculteurs lorsqu'ils cassent les murs des préfectures ? Parce que ceux qui manifestent sont rarement les plus démunis... Parce que ce sont des électeurs qui votent à droite... Il suffit de regarder les scores du Front National dans la campagne du Pays de Caux pour comprendre qui votent Le Pen. C'est évident.

Ce sont des gens comme ça qui bradent la démocratie chaque jour en votant pour des hommes et femmes politiques qui ne représentent pas du tout leurs intérêts. Au contraire, Sarkozy et Le Pen n'ont rien à faire des agriculteurs et des ruraux. Sarkozy a supprimé les services publics dans les campagnes. Paradoxe : les campagnes votent à droite et à l'extrême-droite. Deux France apparaissent encore : la France rurale et la France urbaine. Comment espèrent t-on conserver une démocratie respectueuse des libertés fondamentales des citoyens sans une presse réellement indépendante, sans une presse qui ose dénoncer les abus des politiques, qui osent dire les choses telles qu'elles sont ?

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22 avril 2012 7 22 /04 /avril /2012 19:51

19h50. Pas de suspens. Les résultats sont déjà connus. Hollande en tête (27%), Sarkozy second (25%) et Le Pen troisième (17%).

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  • : La Crise des Consciences
  • : Ce blog a été créé par un étudiant en histoire et sociologie de l'Université du Havre. Il propose des articles allant du travail universitaire (exposé, compte-rendu...) à l'analyse spontanée de l'actualité... Il est donc à la fois objectif et subjectif, partial et impartial, méritant la plus grande prudence concernant les analyses de l'actualité notamment car elles sont parfois politiquement orientées.
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