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14 mars 2013 4 14 /03 /mars /2013 19:37

Ce titre est celui d'un blog : http://blog.wikibuster.org/ . J'ai reçu récemment un message de ce site demandant la permission de reproduire un de mes anciens billets sur Wikipédia, pour une affaire de censure. Du coup, par curiosité, j'ai fais un saut sur ce blog. Je dois bien avouer que la démarche est très intéressante. L'idée qui se trouve à la base de Wikipédia est très humaniste : partager gratuitement la culture et le savoir. Seulement, après quelques temps passé sur ce site communautaire, cette "encyclopédie libre", il est facile de s'apercevoir de certains dysfonctionnements. Encore, que Wikipédia fasse la chasse aux propos litigieux, c'est normal. Mais que les administrateurs déclarent la guerre à tout contenu qu'ils n'apprécient pas, pour diverses raisons (souvent indéfendables), ce n'est plus normal. D'ailleurs, il est curieux de constater que tout et n'importe circule sur le site, alors même que la volonté encyclopédique devrait permettre d'éviter les erreurs grossières. De plus, comment justifier la création d'articles médiatiques (les guerres, événements climatiques, etc.) ? En effet, où est l'encyclopédisme là-dedans, du moins comme prétendais le mettre en oeuvre un certain Diderot ? Ajoutons, pour terminer ce rapide billet, que certains de mes articles ont été littéralement repris par d'autres, comme celui sur un haut-fonctionnaire de l'égypte ancienne : Méket. En tout cas, je conseil vivement la lecture de Wikibuster, un site qui permet de prendre un peu de distance avec un outil, certes utile et intéressant, mais souvent par trop orienté et qui ne devrait pas porté l'adjectif de "libre" (surtout sur le Wikipédia français). 

 

Lire en ligne sur le site de Wikibuster : http://blog.wikibuster.org/2013/03/14/censure-sur-wikipedia/

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12 juin 2012 2 12 /06 /juin /2012 15:55

Un petit cours de psychologie...

 

Je pousse ici un coup de gueule, car je ne crois pas être le seul dans cette situation. Un coup de gueule à l'encontre des familles, dont les enfants entreprennent des études supérieures dans l'indifférence générale. Expliquons-nous : je viens d'obtenir une licence d'histoire, avec mention « assez bien ». Il n'y a eu aucune réaction de mes parents, qui font comme si tout était normal, comme si réussir à l'université était facile, de surcroît inutile, et que, de toute façon, je reste un « faible », un « moins que rien », qui n'a pas de compétences et qui ne sait rien faire de ses mains. Or, premier problème : l'université, le plus souvent, forme les étudiants à des « professions intellectuelles », c'est-à-dire reposant sur l'oralité, sur le traitement de l'information, sur l'analyse et la synthèse de données, etc. Elle ne forme aucunement à la mécanique (si ce n'est en physique, dans son volet théorique), à la plomberie ou à la menuiserie, même si certains Institut Universitaire Technologique, mis en avant par l'ancien gouvernement comme étant l'excellence de l'enseignement supérieur français (on se demande pourquoi !), forme des « ingénieurs » (c'est plus valorisant que des « professeurs » alors que le niveau d'étude est le même, cherchez l'erreur) à des professions plus concrète de gestion, d'informatique, etc. Seulement, former un enseignant, n'est-ce pas concret ? N'est-ce pas celui qui va être chargé (sauf si on supprime son métier pour « inutilité ») d'enseigner sa discipline à des élèves, écoliers, collégiens, lycéens et étudiants ?


L'autre difficulté, pour un étudiant comme moi, et encore une fois je n'affiche pas ma singularité, car des camarades pourront certainement se reconnaître dans ce que je dis, c'est que beaucoup de familles pensent comme la doxa, pensent comme la « majorité » - cette fameuse « majorité » - qui correspond à une classe bien précise de la société. Il s'agit d'individus exerçant des professions intermédiaires, gagnant, en moyenne, entre 28 000 et 38 000 euros par an. Ce ne sont donc pas des familles qui croulent sous l'or, mais qui ont une assise sociale assez confortable pour vivre décemment, partir en vacances, avoir des loisirs, etc. Pour la plupart, ce sont aussi des gens qui ont une certaine vision du monde, quel que soit leur bord politique d'ailleurs, c'est-à-dire qui pensent leur existence, et du même coup l'avenir de leurs enfants, comme un idéal qu'ils auraient aimés atteindre. Seulement, souvent, je ne dis pas toujours, ce sont des gens frustrés car ils n'ont pas fait ce qu'ils auraient aimé (ce qui est désolant, je suis d'accord) et qui projettent leurs espoirs sur leurs enfants (c'est aussi tout à fait honorable). Le problème, c'est que pour l'enfant cela peut-être un peu lourd à gérer, que ce soit émotionnellement et scolairement, s'il ne va pas dans les voies que les parents ont espéré pour leur enfant.


Je crois que, malheureusement pour moi, je tombe dans cette catégorie. Je dois ajouter, pour essayer de faire la part des choses, et ne pas tomber dans la caricature, que mes parents m'ont laissé faire ce que je voulais. Mais là encore, et ils l'ont sous-entendu à plusieurs reprises, c'est parce que cela correspond à leur vision du monde idéale. Ils sont très humanistes, dans le sens où ils s'intéressent à des causes d'avant-garde, qu'ils aiment voyager et comprendre le monde. Avoir des parents comme ça, c'est aussi une fierté pour un enfant, j'ose le mot. Mais, d'un autre côté, ils sont « traditionnels », matérialistes, attachés à la réussite financière qui passe avant les études supérieurs. De fait, ils sont donc plutôt favorables à des études courtes, professionnelles et débouchant sur un emploi. D'ailleurs, mon frère, qui travail l'été, qui a gagné de l'argent de poche, fait la fierté de mes parents pour cette seule raison. De plus, étant serviable et aidant à la maison, il a toute les qualités pour entrer dans les critères de réussite sociale de mes parents. Pour moi, c'est déplorable, et très mal engagé, car je suis tout le contraire.


Parler de tout ça a pour but de montrer qu'il existe, en France, une mentalité involontairement hostile aux études longues et qu'il est, malheureusement, fort logique que les hommes politiques dénaturent l'enseignement supérieur et le déconsidèrent en faisant de lui une outre à vomir, n'ayons pas peur des mots. Le traitement médiatique, insultant à l'égard des professeurs, la manière dont la LRU a été adopté, est proprement scandaleux dans un pays démocratique. Il y a une littérature universitaire importante sur le sujet du « déclin » de l'enseignement supérieur en France. Le fait que mes parents déconsidèrent l'enseignement supérieur n'est pas étonnant du tout puisqu'ils sont attachés aux valeurs du travail rémunérateur et manuel, aux études courtes ou à l'idéal de la réussite scolaire (presque) parfaite. Pour eux, avoir des capacités physiques ou artistiques est une preuve de réussite (je chante faux, je ne sais jouer d'aucun instrument de musique et le syndrome dont je suis atteint compromet quelque peu mes facultés physiques, et donc sportive).


Je crois qu'ils n'ont pas conscience de leur univers mental puisque c'est le fruit de leur éducation, le fruit d'une génération, finalement. La génération des années 80 et du début des années 90 est encore marquée par cet univers, alors que les réalités sociales et professionnels ne sont pas les mêmes. Nos parents ont bénéficiés de l'élan des Trente Glorieuses. Nous, ont bénéficie des conséquences de la crise économique des années 80, doublé, à notre entrée dans la vie active, par la crise de 2008. Après, de nombreux sociologues, parlent de notre génération comme d'une « génération sacrifiée ». Et tout cela, pour mes parents, n'a aucun fondement ! Alors, à partir de là, comment leur vision de réalité sociale des jeunes d'aujourd'hui, qu'ils ne connaissent qu'à travers leurs enfants, et les enfants des "amis" (qui sont bien placés socialement), poura t-elle évoluer ? Ils restent enfermés dans un idéal de la réussite individuel que je ne parviens pas à saisir. Est-il si étonnant que plusieurs millions de Français aient encore voté Sarkozy, et Le Pen, aux dernières élections ? Je ne crois pas. Il y a un esprit derrière. Et si mes parents sont « de gauche », ils seraient plutôt classés dans la catégorie des idéalistes, mais de ceux qui cherchent à faire avancer les choses en s'impliquant, parce que les idées ne servent à rien, il faut du concret. L'investissement de mes parents dans une AMAP, dans des associations, n'a de sens qu'au regard de ce que j'ai dis plus haut.


Le problème, c'est qu'il s'agit d'une philosophie de vie, d'un état d'esprit, qui constitue ce que sont mes parents, c'est-à-dire leur personnalité, leur personne tout entière. Ils s'investissent dans ce qu'ils font et n'ont peut-être pas le recul nécessaire vis-à-vis de leurs idées et de leur conception du monde et de la société (comme je ne l'ai pas par rapport à mes idées, c'est possible aussi !). De fait, ils vont déconsidérer tout ce qui ne leur ressemble pas et entrer dans le domaine de l'intolérance (concernant la vision de la réalité sociale, de la vie quotidienne) et vont se prémunir face aux intrusions (jugés « anormales » et « déviantes ») par le mépris et l'indifférence (là encore, concernant uniquement les pratiques sociales quotidiennes, et non culturelles, par exemple, ne dénaturons pas les choses). C'est une réaction banale et normale chez eux, et que l'on retrouve dans beaucoup de familles. Dès lors, j'analyse leur mépris à mon égard par le fait que, élève moyen, enfant colérique et renfermé, j'ai réussi là ou ils pensaient que j'échouerai. Je crois que pour eux, intérieurement, c'est un affront que leur fils ait obtenu sa licence avec mention. J'ai réussis, pour le moment, à réaliser mon rêve de gosse, là ou ils ont finalement échoués. Dans ce cas, deux réactions auraient pu être possible : ils sont fier de leur enfant, et ils lui font savoir (comme c'est souvent le cas dans les familles ouvrières et modestes) ou ils considèrent que c'est un affront et ils lui font aussi savoir (ils sont méprisants et indifférents, parce que, après tout, c'est tellement normal de décrocher une licence avec mention). Dans l'université du Havre, seulement en Histoire, moins de 1/3 des étudiants est arrivé en Licence 3. Le taux d'échecs est énorme. De plus, ayant redoublé deux fois (la 3e et la 2de, qui sont des classes de transitions extrêmement déterminantes), je fais parti, je n'y peux rien, des 24% de redoublant dans l'enseignement secondaire, qui parviennent à franchir le seuil de la première année universitaire. Je suis une sorte de miraculé qui a beaucoup de chance, plus que de mérite personnel. Même ça, mes parents ne le reconnaissent pas.


Alors, si j'ai un conseil, fort modestement, a donner aux étudiants ou aux élèves de tous ordres, qui doute d'eux-mêmes parce que leur entourage est méfiant, qu'il est parfois méprisant et indifférant, c'est de ne jamais se démonter, de toujours persévérer et d'essayer (parce que c'est très dur, j'en sais quelque chose) de gérer au mieux les échecs personnels, qui sont des blessures d'autant plus profonde qu'elles viennent alimenter le moulin des parents (« tu vois, t'es un incapable ! »). Personnellement, l'échec terrorise pour cette raison. Lorsque l'on est méprisé, le mépris nous sert finalement, il faut le reconnaître, de booster pour mieux faire. Mais, en même temps, il nous humilie davantage et la mention obtenue c'est ma première réussite scolaire, la première pour laquelle j'ai eu une véritable joie. Mes camarades de l'université n'ont pas ressenti la même chose, même si, pour tous c'est un soulagement d'avoir réussi. Un camarade, en master 2 l'année prochaine (je n'en doute pas une seconde), a un peu la même conception que moi de la réussite. Six ans d'amitié nous ont permis de nous connaître et il est passé, tout comme moi, par des périodes de doute et de remise en cause de soi-même et de ses capacités. Il est meilleur que moi scolairement (ce qui est un plus), mais ces parents n'ont pas la même vision des choses, tout en étant exigeants avec leur enfant (c'est normal, et je ne reproche pas cela à mes parents).


Mes redoublements, dans ma famille, même si mes parents ont mis dessus l'étiquette de « nouvelle chance », ont été perçu comme une « honte » et un échec, vécu collectivement. Cette conception de l'échec scolaire est visible dans les familles qui aspirent à monter dans la classe moyenne « intermédiaire ». De fait, si l'on fait la synthèse, à gros traits, de la description que je viens de faire, nous nous apercevons que mes parents sont pris entre deux conceptions de la société, l'une qui est la résultante de la famille paternelle, plus modeste, pour qui la réussite se mérite et pour qui il faut souffrir pour être récompensé (c'est une vision très ouvrière du travail) et de l'autre côté, dans la famille maternelle, mes grand-parents ont bénéficié des Trente-Glorieuses, avec une conception de la réussite qui correspond à celle des « héritiers » que décrit Bourdieu. Fonctionnaires, mes grand-parents voulaient sans doute le mieux pour leurs enfants, mais avec cette idée qu'ils devaient choisir ce qui est bien pour eux. Ma mère l'a mal vécue. Elle a certainement entretenue (je n'en sais rien, je l'analyse comme ça) une réaction vis-à-vis de sa propre scolarité (du reste brillante), mais il est un fait qu'elle n'a pas poursuivi d'études supérieurs, alors qu'elle était inscrite à l'université. Je n'en connais pas les raisons, mais depuis elle déconsidère l'enseignement supérieur, surtout les lettres et sciences humaines, d'une manière disproportionné, la fac n'étant plus du tout la même dans les années 2010 que dans les années 1980.


Le contexte familial joue donc un rôle très important dans le choix d'orientation des enfants. Je crois que beaucoup d'échec sont dû à ce point précis : au Canada, la grande majorité des étudiants, à une enquête effectuée sur le sujet de leur condition de vie, répondent qu'ils sont soutenus par la famille. En France, de tout mes camarades de la Licence, aucun n'a fait état de conflit avec ses parents à ce sujet (où alors je ne le sais pas !). Ajoutons que beaucoup de parents d'étudiants, encore aujourd'hui, font partie des classes moyennes supérieurs et professions libérales (enfants de médecins, de cadres, d'ingénieurs, ou de professeurs). C'est une réalité. Les gens qui viennent d'un milieu social intermédiaire, comme le mien, se trouvent confrontés à deux réalités : l'aspiration a être comme ces gens de la classe moyenne supérieure sur le plan des idéaux, tout en restant très matérialistes, attachés aux études courtes et à l'entrée rapide sur le marché du travail des enfants. Pris entre deux conceptions sociales, ces étudiants doivent être beaucoup à choisir la réorientation vers des filières courtes (certes honorables socialement, mais qui ne sont pas forcément le choix des intéressés).


Il y a donc le choix entre le soutien des familles à ces enfants « différents » (et dont les aspirations sont somme toute logique, eut égard à l'éducation d'ouverture au monde et aux choses de l'esprit que j'ai reçu) ou entre la pression pour le faire renoncer à son choix. Pression souvent involontaire des parents, qui ne s'en rende pas compte, ce qui est d'autant plus dramatique. Cette double conception de la société va fabriquer, à plus ou moins long terme, une génération de personnes frustrés, favorisant les inégalités et faisant monter l'extrême-droite, qui joue sur cette aspiration, d'une large classe moyenne, a une vie qu'elle n'aura jamais. Maintenant, pour que ça change, tout dépend de la société que l'on veut pour ses enfants. Pour ma part, tant que je pourrais, j'irais au bout de ce que j'ai entrepris (quel que soit l'attitude de mes parents et le prix à payer pour mon choix, je n'en serais que plus méritant, na !).

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3 juin 2012 7 03 /06 /juin /2012 01:21

Ce qui me plaît dans l'histoire c'est son ouverture, la possibilité qu'elle nous donne de comprendre l'inaccessible.

Penser l'autre revient à se penser soi-même.

Commenter un texte historique procure un réel plaisir. Il faut décortiquer, saisir l'essentiel du futile, faire un intense travail de réflexion pour pénétrer la logique des mots, des phrases devant nous.

Entrer dans un univers passé pour éclaircir une infime partie d'une existence, d'une mentalité qui n'est pas la votre, que voilà quelque chose de passionnant.

Lire un chroniqueur vénitien du XVe siècle renseigne l'historien sur une infinité d'éléments, allant des navires utilisés pour le commerce en général, en passant par la rivalité entre Gênes et Venise et par la vision du monde, spécifique s'il en est, de l'élite vénitienne à ce moment précis.

Comprendre l'utilité de cette richesse est une autre étape de l'intellect que nombre d'êtres humains sont incapables de franchir.

Cela, non pas nécessairement parce qu'ayant une culture médiocre, mais parce que leur mode de pensée, leur façon de voir les choses, ne leur permet pas d'aller au-delà d'une certaine perception de l'utilité du passé.

Ils ne saisissent pas ce qui, dans la multitude des histoires humaines, nous permet de questionner le présent, de nous interroger sur le devenir de notre existence.

La mort n'est rien pour eux, simple étape après la vie. De nous, ne reste que poussière et un corps sans âme qui retournera à la Terre.

L'histoire, dans un utopique élan, cherche à rendre vie à ses personnages anciens dont le corps, depuis des lunes, a disparu, rendu à la Terre.

L'âme des grands hommes, dirait Michelet, peut-être même un Hegel, retrouve toute sa vitalité, sous la plume d'un historien.

Longtemps, trop longtemps certainement, l'ambition de l'histoire fut de ramener à la vie le passé.

Aujourd'hui, modestement, l'historien se fait l'intermédiaire entre un passé et un devenir pour éclairer un présent.

Il ne cherche plus à raconter pour décrire une réalité historique, mais il cherche à raconter pour comprendre une réalité historique.

Il joue le rôle de l'éclaireur, de celui qui débroussaille un chemin, rarement, parfois même jamais emprunté auparavant.

Il n'éclaire pas, ne donne pas de leçon, et ne doit point le faire. L'historien ne juge pas, même s'il donne un avis, interprète le passé en fonction d'un présent, de son présent.

Lire de l'histoire, c'est lire une réflexion qui repose, d'un côté, sur un travail de recherche, fondé sur des méthodes scientifiquement reconnues, et qui repose, d'un autre côté, sur la vision qu'il a des faits qu'il décrit, des personnages qu'il met en scène en fonction des informations apportés par ce que nous appelons pudiquement des « sources ».

La source, ce n'est pas quelque chose de futile, mais c'est une genèse, une base, une fondation.

Toute rivière, tout fleuve possède une source, en amont ou en aval, qui lui donne son eau, sa consistance.

Apprendre à percevoir la genèse d'un événement en respectant la source, en ne lui donnant pas trop d'importance sans pour autant la considérer comme mensongère, va nous permettre de lui trouver une utilité.

Un texte ancien permet à l'historien de saisir une certaine réalité, celle que l'auteur a voulu transmettre.

Pour savoir si ce texte ne nous trompe pas, ne s'égare pas dans une description par trop pompeuse, il convient de trouver un autre texte, relatant le même fait.

Comparer, émettre des hypothèses, faire dialoguer ses sources, nous donne une base de travail, c'est-à-dire nous donne des événements, des descriptions de paysages ou des techniques agricoles, dont nous pouvons établir, avec une quasi certitude, qu'ils ont eut lieu, qu'ils ont été vus ou employés au moment où le texte est écrit, ou au moment où ils sont situés par le texte en notre possession.

Percevoir la réalité est la seule ambition de l'historien. Jamais il ne devra prétendre saisir la vérité de la réalité historique. Il saisit une certaine réalité, celle que les faits, les documents en sa possession à un moment précis, lui permet d'énoncer.

Certes, certaine réalité historique, souvent par leur proximité temporelle avec nous, sont plus facile à saisir.

Interroger des témoins d'un événements renforce la réalité historique par l'apport d'une petite touche d'humanité que l'on ressent en lisant le produit finit de l'historien.

Saisir le changement, l'évolution d'un événement, le mouvement du temps, que voilà une tâche difficile de l'historien.

L'être humain, en tout temps, a su s'entourer de rituels, de symboles, de cérémonie, d'une pensée religieuse, et finalement d'un univers mental.

Tenter de saisir cet univers mental n'est pas chose aisé, demande de la rigueur et exige que l'historien maîtrise les méthodes et connaissent les codes des hommes d'hier.

La grande tare de l'historien d'antan est d'avoir plaqué, machinalement, les valeurs de son temps sur les hommes des temps anciens.

Lucien Febvre dénonça ces anachronismes malfaisant qui brouillent, parfois de la plus inconsciente des manières, la compréhension de l'univers mental d'un individu ou d'un groupe d'individus.

La plus grande joie de l'historien, son plus grand bonheur, je crois, est d'avoir la sensation curieuse, car ce n'est pas quelque chose de banal en vérité, de pouvoir comprendre les personnages étudiés.

Ma plus grande satisfaction, avant tout comme lecteur de livres d'histoires, c'est de pouvoir accéder à une réalité quotidienne sans faire un trop grand effort pour saisir les codes.

L'exigence est énorme, et souvent les profanes ne perçoivent pas la difficulté de l'exercice. Pour rendre accessible un univers historique, une réalité historique, il faut un travail d'érudition impressionnant.

L'historien doit lui-même s'imprégner de son sujet, doit donner réellement de sa personne pour pouvoir, le plus fidèlement possible, rendre compte de cette réalité qu'il s'est donné pour tâche d'élucider, d'éclaircir.

La recherche en histoire est donc la chose la plus intéressante et passionnante qui soit. Elle apporte tout un tas de compétences concrètes, comme une facilité pour l'analyse de document, pour la constitution d'une documentation sur un sujet, pour la recherche en archives, pour l'écriture de rapport et de synthèse.

L'histoire a un bon esprit critique et il est capable, en général, de prendre du recul par rapport à ce qu'il voit, à ce qu'il entend et à ce qu'il lit.

Souvent, et je le déplore, il est incompris. La bêtise des gens est affligeantes sur ce point. L'historien a un vilain défaut, que je trouve plutôt salutaire, qui lui fait prendre de la distance par rapport à beaucoup de choses.

Déjà, il est rarement dogmatique. Quant il l'est, c'est mauvais signe. Il s'enferme pas non plus dans des idées toutes faites. Sur l'actualité, et j'en suis, il a parfois une mauvais analyse car il manque de recul et d'éléments lui permettant de faire la part des choses, de confronter les opinions.

Les historiens sont des individus souvent méticuleux, consciencieux et rigoureux dans ce qu'ils entreprennent. Je ne dirais pas que tous sont calculateurs, mais beaucoup savent se fixer un but.

Un historien, lorsqu'il fait de la recherche, est un forçat de l'abnégation. Il n'abandonnera pas, ira jusqu'au bout de ce qu'il entreprend. Du moins, c'est comme cela que je le perçois.

Quelqu'un qui aime l'ordre, rarement il fera un bon historien. En effet, l'histoire est d'un naturel contestataire car il ne doit pas s'embarrasser de politique et de mémoire. Il décrit ce qui a eut lieu, comme cela a eut lieu, et non en grossissant les qualités ou les défauts de tel ou tel.

Les documents, les vestiges archéologiques, bref, les sources dont il dispose, lui permettent de le faire.

« Humaniser » Hitler, par exemple, passe mal dans les milieux intellectuels. Pourtant, l'historien n'est pas un négationniste, souvent est même opposé, à titre personnel, et c'est préférable, à l'individu barbare que fut le dictateur nazi, mais, comme historien, il se doit de décrire, de comprendre comment un tel homme est devenu ce qu'il est, et ce en jugeant le moins possibles les actes.

Dès lors, l'excellent historien peu passer pour ce qu'il n'est pas, peu devenir très vite antipathique à des individus un peu allergique aux choses comme elles se sont passées, plutôt qu'aux choses comme ils estiment qu'elles se sont passées.

Avoir une position sur un fait historique est légitime, et presque tout les historiens en ont une. Un citoyen lambda peu donner son avis sur l'attentat du 11 septembre 2001, mais un historien consciencieux va mettre de côté les fantaisistes parlant de complot diligenté directement par la maison blanche, pour regarder les faits, au regard des documents, des témoignages et des images vidéos (pour le coup) dont il dispose.

La difficulté, finalement, la plus élémentaire, et que tout un chacun est capable de changer, c'est d'être capable de voir un événement non pas en fonction de sa seule perception des choses, mais aussi de celle des autres.

De fait, essayer de comprendre les attentats du 11 septembre 2001, nécessitera de comprendre la vision des choses des talibans à ce moment précis, tout comme celle des Américains, des Européens, des Africains, des Asiatiques, etc.

Pour autant, l'histoire n'est pas une succession ou une superposition de point de vue, ce serait réducteur et trop simple. Comparer n'est pas suffisant. Il faut avoir à l'esprit que ces points de vues, perçues indépendamment par l'historien, sont connectés les uns aux autres.

La difficulté arrive maintenant puisque l'historien se doit de comprendre les attentats du 11 septembre 2001 en prenant en considération la connexion des différents points de vue entre eux.

Comparer est prendre le risque de généraliser et surtout de juger, ce qui, je l'ai dis, n'est pas acceptable pour un historien, même si, quelque fois, c'est inévitable.

Apporter un éclairage d'un événement c'est accepter de laisser une porte ouverte pour l'historien de demain. Raconter, décrire, analyser, ce n'est pas comprendre la réalité d'un événement.

Pour espérer atteindre cette part de compréhension, il faut prendre du recul par rapport aux témoignages, saisir les ressemblances, saisir l'invraisemblable, voir ce qui est cohérent et ce qui l'est moins. Par exemple, deux témoignages concordant, dont les témoins n'ont pu ni se rencontrer, ni se croiser, sur le crash de l'avion qui n'a pas été filmé le 11 septembre, permet de donner une certaine fiabilité à l'information recueillie, comme si deux scientifiques, sans jamais avoir pu se parler, ni même soupçonner l'existence de l'autre, arrivaient à la même conclusion à peu près au même moment.

Cela renforce la validité de la théorie expérimentale. En historien, concernant les méthodes, c'est la même chose. S'assurer de la validité d'un témoignage nécessite de prendre des précautions, de réaliser une véritable enquête policière.

La recherche historique, du moins universitaire, se doit d'être minutieuse. Il faut tout vérifier, tout recouper et n'affirmer rien tant que l'on n'est pas certain de ce que l'on avance.

Dès lors, je vous laisse seul juge du travail de l'historien, dont certains pourraient penser, peut-être à juste titre d'ailleurs, que je le défens, alors qu'en réalité je ne fais qu'œuvre d'objectivité en décrivant le plus fidèlement, j'espère, ce qu'est la réalité d'un chercheur en histoire.

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27 mai 2012 7 27 /05 /mai /2012 22:37

 

 


 

Ce petit film, réalisé par Julie Ropars, est à lui seul un hommage à ma grand-mère, partie pour son dernier voyage après une longue maladie, le 10 mai 2012. Ce départ, auquel il fallait pourtant s'attendre, m'a bouleversé. Écrire ce billet, sur ce blog, est pour moi important. Faire partager un peu de ce qu'elle a été, de ce qui l'occupait souvent, c'est-à-dire l'art, la création, me paraît nécessaire. Jamais elle n'a cherché à tirer un quelconque profit de son art, ne vendant que quelques fois des œuvres dans des expositions, mais c'est tout. Elle vivait modestement dans le petit port de Fécamp, dans une maison surplombant la mer, situé Côte de la Vierge, devenu le plus huppé des quartiers fécampois.

 

Lui rendre hommage en partant de son œuvre c'est aussi marquer une part de sa personnalité que j'ai toujours connue. Pour moi, ma grand-mère, c'est quelqu'un que j'ai toujours vu épanouie, aimant voyager, avec un rapport particulier à la nature, sensible à l'insignifiante beauté des objets. Avec un morceau de bois, un galet, un bout d'os poli par le temps, des clous rouillés ou des morceaux de papiers colorés, elle savait faire des choses magnifiques. Elle a dit, lors d'une interview : « Les objets que je trouve recouvrent des formes parfaites. Sans aucune intention de l’homme, seulement l’action des grandes forces cosmiques comme la terre, le vent ou l’eau. Ainsi, un morceau de contre-plaqué prend relief et vie. Ce n’est plus simplement un "morceau de bois". Je ressens certaines petites plaques de bois comme des icônes, chargées d’une vie intérieure. »

Michele-Moreau-batons.jpg

 

Bâtons (2008)

 

Cette grande spiritualité, cette vision de la vie m'a profondément marqué et j'en ais, humainement parlant, beaucoup retenu. Ses derniers mois, son entrée à l'hôpital ont été pour moi une sorte d'électrochoc. Quelque part, je ne voulais pas penser qu'elle puisse nous quitter, mais au fond de moi je m'étais résigné à cela, d'où pour moi la difficulté à lui rendre visite. L'hôpital est pour moi un lieu particulier, que je n'aime pas, que je trouve chargé de peur, de douleur. De plus, je savais que voir, peu à peu, ma « mamoue » - comme nous l'appelions affectueusement – s'affaiblir et s'affaiblir encore, j'en avais les larmes aux yeux et mon émotion était très forte. Je ne voulais pas non plus lui montrer cette détresse alors que c'est elle qui était alité et qui allait mal. Elle ne m'a jamais reprochée de ne pas être allé la voir plus souvent. Du moins, j'espère que cela fut ainsi, sinon je m'en voudrais. Elle connaissait mon appréhension vis-à-vis de l'hôpital et de la maladie.

 

Elle avait surtout une grande culture générale, lisait beaucoup et nous apprenait aussi plein de choses, connaissait plein de gens dans le milieu artistique, que ce soit des peintres, des photographes, des comédiens, etc. Elle est partie à 70 ans, mais elle a eut une vie bien remplie, une vie surprenante finalement, pour quelqu'un issu d'un milieu social (très) modeste, elle a su tisser des relations humaines fortes et parfois durable. C'est une personne extraordinaire, mais non pas parce qu'elle fit des choses digne de la grande Histoire, mais pour sa simplicité et son humanité. Pour moi, elle fut très humaniste, car très sensible aux choses de la spiritualité, de l'esprit, de l'abstrait, tout en menant une vie très simple, avec ses petites habitudes, sa petite retraite, ses petits objets.

 

J'ai toujours aimé voyager. Peut-être est-ce mon émerveillement, alors que j'étais encore petit, devant ces objets qu'elle nous ramenait de ses voyages ? Des objets que j'ai toujours, qui me tiennent compagnie et ont leur place dans mon univers. Enfant, j'écrivais des petites poésies. J'avais huit ans. La création par les mots d'un monde imaginaire, de mon monde, cela a toujours été ma façon de m'exprimer. Je m'exprime souvent mal, ne sachant pas défendre mes idées par la parole. Faire du théâtre, et j'en ait fais six ans en tout, ce fut pour moi un précieux échappatoire au monde étouffant de la vie quotidienne, une sorte de thérapie par l'expression. Transmettre les paroles d'un autre en situation de jeux m'a toujours plu, et le trac passé, j'avais plaisir à jouer devant ma famille. Je crois que tout cela je le tiens de ma grand-mère qui allait souvent au théâtre, et nous aussi du coup.

 

Cet article est certes un peu personnel, mais partager un peu avec vous, aussi pour les amis qui consultent de temps à autre ces pages, ce que ma grand-mère a représenté pour moi, ce qu'elle fut en tant qu'être humain, était une manière pour moi de lui rendre un hommage mérité.

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23 janvier 2012 1 23 /01 /janvier /2012 02:41

Étymologiquement, le mot marginal est un dérivé du latin marginis, la frontière. C'est un terme à la mode. Les “sans domicile fixe” sont des marginaux pour une certaine partie de la société. Les plus riches, sont aussi des marginaux dans le sens où ils sont à la frontière de la société. Un abîme s'est creusé entre les deux extrêmes. Entre ses deux marges de la société, une part de la population cherche sa place, se rapprochant de l'une ou l'autre des frontières. Pour prendre une image, on pourrait considéré les marginaux les plus riches en bas d'une belle montage, pouvant cultiver la terre et en haut de la montagne, nous trouvons les marginaux les plus pauvres, ayant froid, ne pouvant se faire à manger, dépendant des plus riches pour les nourir. Finalement, les “riches” - qu'est-ce que les “riches” ? - se trouvent au bord de la société. Tout comme les plus “pauvres”, ils ne sont pas représentatif de la masse, du “bloc central”.

 

Donner à manger à son chat n'a aucun intérêt en soi puisque le chat est inutile à l'homme. Il le distrait, certes, mais le chat nécessite de l'attention et de l'argent. Les pauvres sont le chat des riches. Les riches vont considérer les pauvres comme des bouches inutiles, comme des “cancer de la société” (Wauquiez, ministre), et cela simplement parce qu'ils ne produisent pas, qu'ils ne travaillent pas pour faire fonctionner l'économie nationale. L'idée est de dire que les “pauvres” ne servent à rien. Donc, à quoi servent les “riches” ? Un pauvre est pauvre par rapport à quelqu'un de plus riche que lui. Ce qui fait qu'être pauvre n'a de sens que si l'on compare ce pauvre à un riche. Le riche est riche parce qu'il y a des pauvres. Où est la norme ? Qu'est-ce que la masse ? Qu'est-ce que la “masse populaire” ?

 

La “masse populaire” est nécessairement un tout. Les plus pauvres forment une certaine masse composée d'un certain nombre d'individus que l'on peut définir en fonction de caractéristiques propres à cette masse. Un marxiste parlerait de classe sociale. Une classe est un collectif, un rassemblement caractérisé par un même niveau de vie, une certaine communauté de culture, des intérêts économiques qui créé des liens et des rapports plus étroits et plus faciles. “L'histoire de toute société jusqu'à nos jours n'a été que l'histoire des luttes de classes” (Marx) On note ici la nature des rapports entre les marges et entre le bloc central et les marges. Ces rapports reposent sur le conflit ou sur l'accomodement, parfois avec des retournements d'alliances. On a un clivage social. Chaque “classe” est le résultat d'apports divers qui forment des couches – on parle même de strate sociale – et qui constituent des “plan de clivage”.

 

Ainsi, il y a une histoire, dans le sens d'une conscience collective d'un passé. La classe populaire c'est l'héritière de la classe ouvrière. Celle-ci se fonde sur une certaine idéologie. Si toutes les strates de la société se cherchent un passé, cela va nécessairement provoquer un besoin de mémoire, parfois la nostalgie. Chacun possède ses références, mais niant souvent les évolutions. On a l'habitude de figer ce qui est passé sans noter les transformations. Finalement, notre système semble être tout sauf cohérent ? La société n'est pas unifiée – heureusement – autours d'une pensée unique, d'une logique rationnelle, mais elle est fondée sur des pensées qui se considèrent meilleures que les autres. Ainsi, il n'y a aucune cohésion sociale parcequ'il n'y aucune cohérence dans les idées. Les tensions sont inévitables et donc également le conflit.

 

Le “bloc central”, nous l'avons vu, n'est pas un bloc dans lequel la cohésion soit l'élément d'identité principal. Percevoir les classes moyennes comme formant un bloc est une erreur. Les inégalités sont grandes entre un professeur d'université et un petit fonctionnaire de province. Or, les deux personnes appartiennent à la même classe sociale. Par exemple, les sociologues cherchent à classer les individus en catégories socio-professionnelles. On comprend pourquoi l'individualisme prime sur le collectivisme. Le collectif est composé d'individu ayant tous des idées et un passé propre. Le collectif ne peut logiquement fonctionner que par mise en commun des idées. De ce fait, le collectif devient une communauté, une forme particulière de groupe social, de sociabilité. Or, concrètement, les “pauvres” et les “riches” forment des groupes sociaux qui dépendent les uns des autres.

 

Les “riches”, sans les classes inférieures, ne pourraient plus produire de la richesse. L'arrêt d'une usine fait perdre de l'argent au directeur. La perte et le profit nous permettent d'avancer qu'il y a des liens étroits entre chaque couche de la société. Or, ces couches, en dépendant les unes des autres, créées une sorte de collectif par nécessité. Ne parle t-on pas de collectivité territorial ? Or, qu'est-ce qu'un territoire ? C'est un ensemble complexe qui est composé de niveaux différents ayant chacuns leurs intérêts particuliers. Les élus locaux dépendent eux-mêmes d'autres types de relations. Une simple association repose sur des liens de sociabilité. Bref, la “stratification sociale” apparaît comme une chose fort complexe. Un individu lambda a une famille. En dehors de sa famille, il a des amis et des “relations”. Ses amis ont d'autres amis et d'autres “relations”. Or, les amis de nos amis ne sont pas forcément nos amis, contrairement à l'adage bien connu. Le seul lien entre l'ami de mon ami c'est moi. Parceque je suis l'ami d'un individu, j'ai un lien indirect avec l'ami de cet ami. Bref... Notre société repose sur ce genre de sociabilité.

 

Nos relations quotidiennes reposent sur des gens à qui l'on dit bonjour sans avoir plus de contacts que celui de la politesse. Je lui dis bonjour parce qu'il appartient à mon “cercle de connaissance”. Les réseaux sociaux n'en sont-ils pas la parfaite illustration ? “J'ai 150 amis sur Facebook !” s'écrit un internaute enjoué ; “oui, mais combien de “vrais” amis” lui rétorque un terrien lucide. “Heu... je sais pas, deux, trois peut-être”. Chacun compte ses amis sur ses dix doights. L'amitié a la même origine étymologique que le mot “amour”. Il y a une certaine complicité entre deux amis qu'il n'y a pas entre deux connaissances ou deux amoureux. Du moins, ce n'est pas la même complicité. Le fait que la société soit ainsi stratifié provoque inévitablement un désintérêt pour ceux que l'on ne connaît pas. Ceux que l'on ne connaît pas, on s'en fout, dirait Desproges. C'est une réalité. Dès lors, comment trouver une cohérence de pensée avec des gens qui se fichent des autres ?

 

Comment les riches peuvent avoir conscience de la vie quotidienne des pauvres sans la connaître ? Pourquoi le système représentatif est en crise en France ? En fait, un politique élu à la majorité est considéré comme représentant de l'ensemble des électeurs alors qu'ils sont souvent représentant d'une large minorité, rarement mince majorité. Finalement, il ne peut y avoir de cohésion d'idées si les représentants, pourtant élus démocratiquement, ne représentent pas la pensée de la “majorité” des gens. C'est le cas en Hongrie avec l'opposition à Victor Orbàn. En conséquence, il y a des résistances. Une partie des gens s'opposent à ceux qui les représentent. C'est étonnant, non ? Ces “représentants” prennent des décisions au nom d'une masse d'électeurs qu'ils ne représentent pas politiquement. On parle parfois de paradoxe de la démocratie, de crise du système représentative. C'est indéniable. En fait de crise, c'est plutôt de réaction à ce système qu'il faudrait parler. On réagit à une idée qui nous paraît non représentative de la majorité. Sarkozy représente t-il tous les Français où simplement une partie des Français, voire une minorité de citoyens ? Pourtant, n'a t-il pas été élu par 53% des “votants”. Oui, mais ils sont 10 à 11 millions. Bref, représentent-ils les opinions de 65 millions d'habitants ? En l'occurence, en terme de mathématique, non !

 

Notre société repose donc sur l'opinion publique parce qu'elle représente la mojorité. Parfois, le gouvernement plie sous le poid du nombre, de cette opinion publique. L'opinion est forte parcequ'elle repose sur une certaine cohérence. C'est encore une curiosité parce que la société – elle – est plutôt divisée, comme nous l'avons vu. La population sait ce qu'elle veut et fait pression pour l'obtenir. Nous retrouvons un peu de cohérence dans l'inconhérence. Je vous laisserais donc réfléchir sur cette question de la cohérence de l'opinion concernant la crise actuelle. Les Anglais, les Espagnols, les Italiens, les Français ou encore les Allemands ne pensent pas la même chose sur les manières de sortir de cette crise. Cela créé des tensions et réactive les nationalismes, les préférences pour une nation, c'est-à-dire pour un État. De fait, nous notons un individualisme étatique qui met à bas toute la construction communautaire européenne. Pour exemple, l'Allemagne fait passer son individualité (identité) avant les autres. Cela marque le retour d'une idée des années 30. L'individu domine le collectif.

 

L'impression de collectif agit comme un “narcotique”, c'est-à-dire quelque chose qui endort l'individu. On lui fait croire qu'il s'égare de la pensée commune. Or, cette pensée commune, censée appartenir à tous, reste celle d'une minorité. Notre société repose sur une multitude d'individualités, toutes minoritaires, de facto. C'est une évidence. Une nation repose sur une diversité d'opinions et donc parler de nation française, par exemple, n'a pas de sens. Une nation étant un ensemble d'individus nés dans le même pays, il apparaît stupide de préciser qu'elle est française, puisque de facto elle n'est pas allemande, ni espagnole, ni anglaise. Donc, je suis français parceque je suis né en France. C'est tellement logique... Oui, mais je suis différent de mon voisin. Je ne partage rien avec lui. Du moins, c'est ce que je crois parce que c'est ce qu'on m'a fait comprendre au travers de tout un tas de discours, de médias, etc. Pourtant, cet “immigré”, ce “noir”, ce “bazané”... lui aussi est né en France. Donc, il est français. Étant français, il a les mêmes droits et les mêmes devoirs que moi. Il appartient à la même “nation” que la mienne simplement parcequ'il est né dans le même pays.

 

J'arrête là mon développement, un peu incohérent – je le concède – mais je ne pouvais point faire mieux. J'ai écris comme cela me venais ce qui donne à la fin son goût d'inachevé.

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26 juin 2011 7 26 /06 /juin /2011 14:25

Eh, quoi ! La classe politique serait-elle devenue une outre à vomir ? Qu'est-ce donc que ce Luc Ferry humilié sur la place publique pour avoir dénoncé des actes pédophiles. Est-ce un menteur ? Est-ce une campagne des intéressés pour faire du philosophe un guignol aux yeux des Français ? L'étalage de leur frasques sur le devant de la scène n'en choque aucun. Voterions-nous encore pour des gens de cette espèce ? Malheureusement, la France marche gaiement vers le gouffre pour y plonger allègrement. Tadim, tadim, tadam...

 

Le courage, qu'est-ce donc ? Se battre vaillamment ou affronter son destin sans fléchir. La seconde position est la mienne. Un courageux n'est pas un va-t-en guerre mais un risque-tout. S'envoyer des insanités, minauder des complots, s'entre-dévorer et hurler à qui veut l'entendre que l'autre est un abruti finit, calomniateur et sans pitié, est-cela représenter la France ? Est-ce cela faire preuve de courage ? Je ne crois sincèrement pas... si ce mot de sincérité évoque encore quelque chose pour l'un d'entre eux.

 

La démocratie autorise les bons-parleurs à nous mépriser et bien je m'autorise à jouer de l'éloquence, au petit orateur de rue, pour leur montrer qu'un citoyen quelconque sait encore manier la langue française à défaut de faire quelques fautes d'orthographe. Sarkozy repart en campagne et tel Pyrrhus enhardit par ses premiers faits d'armes, il se croit le maître du jeu, du monde et que sais-je encore. La victoire de 2007, obtenue grâce aux voix des nationalistes, n'aura plus se parfum de renouveau en 2012 et, n'ayant su profiter de son avantage, il a détruit honteusement les bases de la république sociale.

 

Oh, moralisateur est mon discours, ça oui, mais rien n'est plus utile que de lui rappeler sans cesse son insignifiance. L'univers se targue bien d'un nain en talon, rouspétant sans arrêt et dont les colères dit-on, on fait déjà trembler ses conseillers. Tel un bon prince, il renvoie un tel, donne un poste à un autre, reprend celui-ci et s'amuse à ridiculiser celui-là. Ah, nostalgique monarchie, pourquoi ne reviens tu point ? Napoléon III fit plus pour le peuple que ne le fera jamais Sarkozy puisque le feu empereur donna des droits aux ouvriers comme celui de se mettre en grève ou de se réunir alors que le président cherche à les supprimer.

 

Monarchie honnie, je te hais bien. Napoléon III restait un conservateur qui fit la guerre. La paix ne sera point l'apanage d'un Sarkozy puisque nous sommes en Afghanistan et en Libye. L'armée française s'embourbe dans des contrées lointaine. Napoléon Ier rirait de ses politiciens dénués du sens l'honneur se gausser de donner des ordres aux généraux. Sarkozy, « chef des armées », n'est-ce point là le vestige d'un Louis XVI aux abois ? Pourtant, museler l'armée est une nécessité, mais l'utiliser à mauvais escient, sans en référer aux représentants du peuple, est une honte ! Certes, les députés ont approuvé la guerre de Libye, mais les Français en veulent-ils ? Oui, réponde les sondages ? L'opinion, manipulé par une presse vendue, par une presse répétant ce qu'on lui dit sans un minimum de sens critique, est-ce une presse indépendante ? Non !

 

D'ailleurs, parions ensemble que si ce nabot sans cervelle – hormis celle de son instinct pour duper les autres – arrivais au pouvoir une seconde fois en 2012, la France plongerais dans un gouffre bien plus profond, avec même de la lave en-dessous afin de bien consumer les restes d'une république finissante. Le plus puissant pays du monde durant trois siècles sera tombé en à peine un demi-siècle de part la nullité des politiques. Que dire d'un libéral comme Mitterand qui multiplia par 2 le chômage ? Que dire d'un Chirac sans envergure ? Que dire du nabot sans cervelle ? Lamarck pensait que l'espèce humaine évoluait vers le progrès, encore plus de progrès. Solennellement, j'ai le regret d'affirmer qu'il s'est trompé ! Darwin avait-il prévu les transformation psychologiques des politiciens ? J'en doute ! Ah, l'espèce humaine recèle d'immense trésors insoupçonnés.

 

Allons, ne restons pas hébétés par ce discours assassin qui me fit un bien fou et je l'espère en fera aussi au lecteur de ces lignes. Ce moquer du pouvoir soulage un peu et pourquoi ne pas étaler sur la scène publique des frasques qu'ils nous donnent gentiment à admirer ? Platon est mort pour avoir trop parler et nombre d'individus l'on été dans le passé. Digne du retour sur soi, Sarkozy ne connaît point la démocratie et ignore tout de la république, la « chose publique ». Ah, le peuple peu se targuer d'avoir eu des ancêtres révolutionnaires mais il a bien changé, se laissant allé à la bêtise en refusant de voter, allant ensuite se plaindre de la politique actuelle. Le monde est ingrat et la richesse de nos pays aveugle bien plus qu'elle ne raisonne.

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2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 00:05

L'affaire Strauss-Khan revient sans cesse dans le débat public, faisant la une de tous les grands journaux, de toutes les chaînes de télévision. Le fond de cela est malsain, très malsain. Il est difficile de croire en la sainteté d'un homme dont l'attitude n'a pas surpris grand monde. En France, certaines personnes se sont plutôt révoltés contre les propos tenus par des sommités médiatiques pour défendre le présumé messie de la gauche en 2012.  Alors, effectivement, je ne sais pas ce que « troussage de domestique » viens faire dans une affaire de viol présumé, mais tout cela est un peu gros. Même si cette phrase est prise parmi d'autre dans une affirmation que les journalistes ont coupé au montage, il n'en reste pas moins qu'elle a été prononcé. La sincérité de celui qui parle n'a pas d'importance.

 

Cela révèle un malaise social bien plus profond qu'on ne le croit. Seulement, le refus d'entendre cela est encore très ancré dans la classe politique, de gauche comme de droite. Le Parti socialiste continue de se déclarer représentant de la gauche alors qu'il n'en est qu'une partie, certes majoritaire, mais simplement une mouvance. De plus, la posture de Pierre Moscovici est intenable. Je trouves cet homme là bien naïf pour ne pas connaître les frasques d'un homme dont tout le monde sait les tenants et les aboutissants de ses pulsions. J'ai été tout sauf surpris de l'annonce de l'arrestation de DSK. J'ai même pensé : « ah, bah ça devais arrivé ça ! »

 

J'avais promis de ne plus parler de fait divers ou de sujet brûlant dans ce blog, que du reste seulement 7 ou 8 personnes lisent quotidiennement, sans le recul nécessaire pour mener une analyse cohérente. Toutefois, lorsque Stéphane Guillon tacle Dominique Strauss-Khan dans sa chronique sur ses rapports aux femmes, le socialiste porte plainte. Quand on n'a rien a se reproché, on reconnaît qu'on est un peu avenant avec les femmes et on laisse tomber. Tout le monde, un jour ou l'autre, a vécu ou entendu parler d'une situation similaire dans laquelle quelqu'un est humilié ou quelque peu chambré devant tout le monde pour un comportement maladroit dans une relation amoureuse qui tourne mal ou pour avoir été trop avenant. Bon, il n'y a pas de mal à ça...

 

Par contre, un homme connu pour des comportements de ce type de façon continuelle, est tout de même un peu problématique à la longue. Certes, si Guillon, c'est son rôle de trublion médiatique, accentue et joue de cela ce n'est pas par hasard... En effet, il ne révèle rien à personne. Une rumeur est rarement inventée de toutes pièces ou alors elle dure un peu et il est facile a l'offensé de démentir. Porter plainte, comme démenti, excusez-moi, mais c'est un peu léger ! Et, en plus, le pauvre homme préparerait sa campagne présidentielle sans que personne ne sache vraiment ce qu'il comptait faire. Le mec de l'ombre viens d'y passer quelques journées dont il se rappelera certainement. La boucle est bouclée et on n'en parle plus !!

 

Passons à autre chose. C'est comme la montée du Front national. Comme si c'était une nouveauté, un scoop monumental... Tout le monde paraît surpris dans la classe politique. L'Europe se nationalise, comme le prouve l'installation de la dictature en Hongrie dans l'indifférence générale, et la droite veut nous faire croire que Nicolas Sarkozy n'est pour rien dans l'accentuation du malaise social qui a conduit à la hausse du populisme ? Trop de gens se permettent de tenir des discours bien trop décontractés au regard du respect que l'on doit à certaines personnes parceque, justement, ce sont des êtres humains comme les autres. Alors, lorsqu'une partie de la Majorité présidentielle défend Éric Zemmour pour ses propos xénophobe, lui un homme médiatique dont la parole a une valeur morale justement parcequ'elle est publique, cela ne choque personne et tout de suite, comme par un mouvement naturel et spontané, les associations comme SOS Racisme sont comparés à des accusateurs publics n'ayant que ça à faire de l'année.

 

Ces bons défenseurs de Zemmour, comme ils sont de droite, ils s'arroge donc le devoir express, en font même un point d'honneur, de défendent le comique de service, la bonne conscience intellectuelle des conservateurs. Ce chroniqeur dans l'émission drolesque de Ruquier est un « issu de l'immigration » qui tiens les mêmes propos qu'eux... quelle joie !

 

Tout cela est bien sûr un trompe l'oeil magistral, un festival de conneries sans fond. Il ne faut pas confondre démocratie et ploutocratie ou aristocratie. Donner de la valeur a des propos qui n'en aucune c'est propre à l'évolution politique de la droite et c'est très, très malsain. Après, les bonnes âmes vont faire croire aux gens que les attaques contre eux sont des manipulations, des complots pour les enfoncer davantage. Dans quel monde vit-on ? Pour moi, De Gaulle incarnait une certaine idée du pouvoir que j'ai vite appris à nuancer. La guerre d'Algérie a été un traumatisme pour un grand nombre de personne et la Ve république est parti sur une mauvaise image dès le début.

 

La rupture, pour autant, ce n'est pas promettre des choses intenables car les moyens n'existe pas. De Gaulle a détruit son image, mais il a mis fin à la guerre d'Algérie, qu'il n'avait du reste pas déclenchée... n'oublions pas que, en 54, il n'exerce pas de responsabilité politique. Aujourd'hui, aucune personnalité influente n'aurait le courage de remettre en cause les grands actionnaires et la plupart ne remettrons jamais en cause le système économique, politique et social actuel. Les gesticulations de Sarkozy contre les paradis fiscaux c'est du baratin... c'est uniquement pour contraindre les patrons à payer leurs impôts en France. L'argent reviendra ensuite à qui ? Impôts immédiatement remboursé par le contribuable au titre du bouclier fiscal d'ailleurs (supprimé il est vrai mais remplacé par autre chose!).

 

La France a besoin d'une autre Constitution, plus démocratique, beaucoup plus transparente, empêchant la possibilité même de corruption... un tel modèle est possible mais il faut un homme politique qui ait le courage de l'affirmer, qui aura aussi le courage de mettre en place cela... Toutefois, les mentalités évoluent dans la classe moyenne et c'est bon signe. La montée de l'extrême-droite, pour moi, c'est une étape presque inévitable de l'accélération des clivages sociaux entre une classe ouvrière qui a perdu son « identité » et une certaine classe moyenne qui commence à en avoir marre de certains discours politiques ronflant dont personne ne croit à la sincérité.

 

La xénophobie traduit une peur de l'autre mais sous-tend une peur de soi. Les gens doute d'eux-mêmes, ne savent plus qui ils sont. L'autre vient perturber leur vision du monde et ils se disent que ces étrangers prennent leur travail ou bafouent ce en quoi ils croyaient croire... Les gens sont mis en face de l'échec de la société à se gérer elle-même et chacun d'entre nous doit être conscient de cela. Dans une société qui va bien, démocratique et tolérante, dans laquelle il n'y a aucun conflit social, l'autre est mieux accepté. Aux Pays-Bas, un des pays les plus tolérant vis à vis de l'Islam, dans lequel cette religion a connue une évolution identique au christianisme, est en train de se radicaliser du fait de la crise économique, du sentiment d'humiliation que les dirigeants au pouvoir font peser sur la population. Les dirigeants cherchent des responsables pour se dédouaner. Néron accuse les chrétiens, marginaux et mal-aimé - comme les Roms aujourd'hui ou les Juifs hier - afin de se dédouaner de la responsabilité de l'incendie de Rome.

 

C'est donc notre faute si tout s'effondre ! Eux, les politiciens, ne sont pour rien dans tout cet imbroglio politique... Comment avaler cela ? En le recrachant tout d'abord et sur eux si possible... Ce qui domine en France et en Europe d'ailleurs - comme en Italie - c'est l'impunité totale de la classe politique, avec un Chirac qui ne sera jamais condamné, un ministre accusé de viol dont on soupçonne les accusatrices de falsifier la réalité et d'avoir voulu se venger, un Berlusconi au passé mafieux et pervers toujours au pouvoir, des populistes hongrois qui jouent à la junte birmane en muselant la presse et en faisant pression sur l'opposition par la peur... Tout cela est ridicule et frise le scandale ! L'Union européenne ne fait rien puisque les chefs sont les dirigeants incriminés des plus beaux exemples de démocratie dans le monde !! Alors le débat sur DSK, pour terminer, est aussi sans fin et stupide que le reste... Séducteur ou violeur ? En droit américain – je n'inventes rien – est violeur toute personne commettant des actes à caractère sexuel allant des attouchements au passage à l'acte... En droit français, seul le passage à l'acte est considéré comme un viol... Pas d'amalgame nous dit-on... et le droit alors ?

 

Tout cela montre finalement la déchéance totale de la classe politique française dans son ensemble. Les derniers éléments de l'enquête montre bien que pour DSK ce n'est pas aussi rose qu'on veut bien le dire dans le camp de ses amis. Bon. À partir de là, soyons plus compréhensif à l'égard de la femme de chambre. Pareillement, lorsqu'une femme libyenne se présente dans l'hôtel où se trouve la presse internationale à Tripoli en se plaignant d'avoir été violée par des hommes de main de Kadhafi, cela a été relaté dans BFMTV, la scène ayant été filmée, mais cela n'a suscité aucunement scandale, le fait passant comme un banal fait de guerre alors qu'il s'agit d'une poignante illustration de la nature de ce régime dictatorial. En revanche, les pauvres habitants de Tripoli tués par les frappes aériennes sont plus scandaleuse – et on l'entend dans les discussions courantes – que le siège meurtrier de Misrata par les forces loyalistes.

 

Quand allons-nous enfin cesser de s'enfermer dans des illusions malsaines ??

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17 avril 2011 7 17 /04 /avril /2011 12:09

Avec mes prises de position sur la guerre en Libye et certains reproches formulés à mon encontre, notamment me reprochant d'étaler mes idées trop rapidement, de me ranger au niveau des journalistes de TF1, j'ai décidé d'entreprendre un exercice inédit dans ce blog. Je ne me critiquerais pas sur la forme de mes articles, sur l'orthographe désastreuse, mais je vais analyser le fond de ma pensée. Curieusement, et c'est très heureux, celle-ci a évoluée... D'ailleurs, n'hésitant pas moi-même à être incisif sur certains sujets, je ne le suis pas moins quand il s'agit de me critiquer (en prenant ce mot dans son sens « noble », c'est-à-dire critique intellectuelle, constructive et utile). De plus, cela m'a fait apparaître, de manière inconsciente, la « redondance » de certaines thématiques depuis 2010 (abordée parfois très succinctement mais déjà là).

 



Les français ne sont plus des révolutionnaires. Ils ont perdu l'esprit de mai 68 et ils se laissent bercer par la démagogie d'un dangereux président de la république. L'abstention aux élections est un signe presque symptomatique du malaise politique que la France connaît... Voici ce que j'écrivais dans mon blog le 29 janvier 2010. Pour une fois j'avais tort. Dans cet article, intitulé pompeusement “La démocratie en danger !”, j'aborde les thèmes traités dans l'année. Je ne pouvais pas prévoir cela mais c'est un fait.

 

Donc, après la politique, l'économie. Ma hantise depuis mon “baptême du feu” en 2006 c'est le capitalisme. “Le système capitaliste, fondé sur un libéralisme économique forcené, est censé garantir la liberté des peuples. Liberté peut-être, égalité certainement pas... D'ailleurs, la crise économique de 2009, par son ampleur international, s'avère, d'un point de vue structurel, un désastre retentissant.” Cette analyse est d'une banalité déprimante. En plus, j'essaie de faire de l'esprit en parlant de “structure”. Ensuite, je vais m'attacher aux droits de l'homme “qui ne sont plus respectés”. C'est une autre banalité. Toutefois, cette banalité, dite comme je viens de le faire, est cynique.

 

Enfin, je fais une remarque dépassée en affirmant, avec Carol Gillian, que “les valeurs féminines sont donc dévalorisées par la société et le pouvoir politique. L'évolution, les décisions prises aujourd'hui, au début du XXIe siècle, sont régressives...” Non, sans blagues ! Et moi de conclure que “la dictature n'est pas loin... Quelques mois plus tard, dans un autre article, “Le monde des idées”, publié sur mon blog le 2 août 2010, j'affirme, sûr de moi : “Les idées sont un véritable engrais naturel contre la démagogie. Le type même du sophiste c'est notre président de la république. Nicolas Sarkozy aime les discours simple, que les gens comprennent vite et bien.” J'ajoute, un peu plus loin que “dans notre monde virtuel, il n'y a plus de place pour les disciplines noble que sont l'histoire, la philosophie et la littérature” avant d'avouer piteusement que “je ne sais trop quoi faire pour changer cela.

 

L'idée d'un monde “virtuel” va aussi me suivre quelques temps. Il faut bien avouer que mon blog me sert un peu de tribune pour exposer mes idées. Dans un autre petit mot, également le 2 août 2010, j'écrivais : “en écrivant dans ce blog ces quelques lignes, je m'investis dans la lutte contre le gouvernement actuel. Je me garde bien de parler de gauche ou de droite et de donner des noms.” Je ne vais pas hésiter une seule seconde à le faire par la suite. La Crise des consciences est le titre de mon blog. Il m'apparaît inutile, ici du moins, de justifier ce titre. Au vu de mon optimisme savamment affiché la plupart d'entre vous auront certainement compris la nature de ma pensée. Pourtant, ce blog n'a rien de noir, bien au contraire.

 

Il tente un peu d'humour – mais je ne suis pas doué dans le domaine – et une dose chlorophormique de cynisme et d'ironisme. Dans un article sur Jaurès je place les notions de “justice sociale” et affirme que “l'union fait la force”. Les Pinçon, sociologues, nous montre bien dans leur dernier livre, Le président des riches, que la lutte des classes, loin d'avoir disparue, est toujours là. Seulement, les riches forment l'élite, bien évidemment, et, en-dessous, les classes moyennes s'entredéchirent pour espérer une ascension sociale si minime soit-elle. “L’antagonisme de classe, propre à nos sociétés occidentales, ne permet pas l’émergence de ce caractère humain. Comme Marx avec le communisme, Jaurès pense que seul le socialisme résoudra cet antagonisme et fera de chaque nation enfin réconciliée avec elles-mêmes une parcelle d’humanité.” Je ne crois point au socialisme car c'est une utopie, plus douce que le communisme, mais une utopie tout de même.

 

Pensez à Kant, à son essai sur les Lumières et vous y retrouverez en partie les idées de Jaurès, en partie les miennes. Mon héritage ce sont les Lumières, de loin ou de près. “Raison et démocratie, explique Jaurès ensuite, dilapident la violence. La raison, pour le Larousse, c'est “l'ensemble des principes, des manières de penser permettant de bien agir et de bien juger". Comme la violence est un acte négatif nuisant à la société, il est nécessaire de la réguler. Pour la réguler, la justice sociale, la démocratie, et la raison y suffisent.” Malheureusement, je viens de l'annoncer, c'est une utopie.

 

Concernant l'idée que l'union fait la force, Jaurès se montre conscient de sa faiblesse : “Il y aurait enfantillage, dit-il, à prétendre couvrir ces oppositions d'une unité extérieure et factice.” J'ajouterais, pour refermer ce chapitre sur Jaurès, que “l'objectif d'un socialiste est de comprendre le monde afin d'en donner une image juste à ses camarades. La pensée socialiste, humaniste pour le coup, repose aussi sur lefair play.“Elle n'a besoin, explique Jaurès, ni qu'on diminue ou rabaisse injustement les adversaires, ni qu'on mutile les faits." J'ajouterais une chose, et c'est valable pour la majorité au pouvoir :“il n'y a que les classes en décadence qui ont peur de toute la vérité". Détruire les idées reçues, les préjugés, le mensonge et l'injustice, caractérise le socialisme de Jaurès. Dès lors, nous comprenons pourquoi le journal l'Humanité porte ce nom. Il fait référence à une école de pensée, à un état d'esprit et à une manière d'engager le débat public.

 

Les socialistes d'aujourd'hui [avril 2011] devraient s'en inspirer un peu plus et éviter que des références illustre tombent dans le langage courant des conservateurs. Remarquez, au passage, que je ne cite aucun nom.

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31 mars 2011 4 31 /03 /mars /2011 20:45

Certaines mauvaises langues trouvent qu'il est malsain de penser sur son temps et d'essayer d'en dégager un sens. Concernant les évènements qui ont lieu maintenant dans le monde arabe, en Japon ou en Côte-d'Ivoire, se doivent d'être racontés et il convient de chercher à comprendre. Avoir son opinion sur le nucléaire n'a rien d'une perte de temps surtout quant il s'agit de le dénoncer. Il est plus discutable de parler de la Libye car les enjeux du conflit sont encore floue, que la situation sur place, avec le conflit entre les tribus, est difficile à saisir. Toutefois, sans entrer dans un moralisme à outrance, il ne suffit pas de critiquer la vision des choses de quelqu'un pour se donner un semblant d'intelligence.

 

Concernant la Libye, j'ai reçu des commentaires quelque peu offensants me demandant d'arrêter de donner mon avis sur le sujet. Seulement, si je donnes mon avis, en prenant position en faveur de l'intervention puis en prenant du recul, je n'est pas l'impression de donner des leçons. Être témoin d'un événement que l'on peut suivre presque en direct sans pour autant le vivre sur place est quelque peu compliqué pour s'en faire une idée claire. De fait, je me construit une image de ce qui se passe, j'interprète les annonces des journaux en fonction de mes idées politiques, de mon stock de connaissance, de mes représentations... Le risque est d'avoir tort, d'oublier des points de détails et d'en avoir une interprétation qui reste loin de la réalité sans saisir les enjeux de la situation.

 

En écrivant sur ce blog, notamment concernant les articles d'actualités, je donne mon avis et ce que j'en pense. Mes positions sur certains évènements peuvent peut-être choquer mais il est nécessaire, par honnêteté, d'écrire, de décrire, ce que l'on crois être bien, de mettre les points sur les « i » quand cela paraît nécessaire. Certes, cette façon de faire est subjective et elle est loin de l'analyste scrupuleux qui va défendre chaque camps avec la même hargne alors même que personne n'est véritablement capable de comprendre la situation en Libye. Or, en tant que modeste étudiant en histoire, mon devoir est dire la vérité. Avec l'actualité, comment être certains de la vérité ? Prendre les dires de la propagande de Kadhafi au pied de la lettre c'est la même chose que croire aveuglément au bourrage de crâne des pays occidentaux.

 

L'historien, explique Tzvetan Todorov, « dans la mesure de ses moyens, il cherche à établir ce qu'il juge être la vérité, en son âme et conscience. Il s'agit tout d'abord d'une vérité d'adéquation, mais aussi, même si la démonstration est plus difficile à conduire, d'une vérité de dévoilement. » C'est limpide, tout s'éclaire, s'illumine : l'historien cherche à dévoiler la vérité et ne prétend donc pas tout connaître ni tout comprendre. Les journalistes ne donnent pas leur avis, préférant donner des informations détaillés mais auxquelles ils manque quelque chose. Il manque un peu d'humanisme, un peu de spontanéité. Pourquoi ne peut-on pas être satisfait, sur le principe, d'une décision prise par une Institution internationale, en l'occurrence l'ONU, pour aller sauver une révolution comprise ? Certes dirons certains, que va t-on faire là bas alors même que la France a laissé faire quarante années durant.

 

Sarkozy y va pour redorer son image en vue de l'élection de 2012. Peut-être... Cela ne me surprendrait pas... Ce que je produit sur ce blog n'est pas le témoignage d'un Français qui donne à lire des considérations sur sa petite vie inintéressante, qui essaie de se faire bien voir... Non. Ce que je produit sur ce blog c'est une tentative de comprendre le monde, de comprendre pourquoi tel ou tel événement a eu lieu ? Comment cet événement a eu lieu ? L'historien cherche donc a donné la vérité en tentant de l'analyser afin d'accoucher d'une interprétation, certes personnelle, mais qui repose sur des méthodes scientifiques. Le problème de l'historien c'est qu'il travail souvent dans son bureau appuyant son propos sur des « témoignages » qu'il critique, sur des documents officiels, des coupures de presse, etc.

 

Alors, en écrivant mes articles qu'est-ce que je fais ? Je reprends les articles publiés dans les journaux, sur leur site Internet, et j'essaie de recouper les informations, de savoir ce qui est vrai ou faux et, ensuite seulement, je me permet de donner mon avis en essayant le plus possible d'utiliser le conditionnel... Je reste sur mes gardes, émettant des doutes... Alors que certains trouvent que je leur donne des leçons c'est une chose... Je crois surtout qu'ils ne savent pas ce qu'est l'histoire, ce qu'est un témoignage... Il faut faire la différence entre les informations brutes qui nous parviennent et les informations, réorganisés ensuite, que l'on a sélectionnés pour en donner un sens plus cohérent, une logique autre, certes, mais qui n'est pas arbitraire.

 

Lorsque j'écris un article je ne donnes pas le processus par lequel le texte final a été rédigé. Il y a pourtant un travail de recherche, de recoupement des informations et une volonté de synthétiser en « supprimant » certains détails qui font bien dans un « récit » des faits, mais un peu moins d'un écrit qui se veut un minimum sérieux. Je prétend donc pas détenir la vérité ni donner des leçon mais, parfois, comme dans le cas présent, il est nécessaire de ne pas se laisser insulter sans réagir et clarifier la façon dont je travaille et dont je pense mon travail sur ce blog. Si les articles ne plaisent pas je demanderais aux internautes de ne pas laisser des commentaires « insultants ».        

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6 février 2011 7 06 /02 /février /2011 00:49

Écoutez donc ce soupir antique,


ce soupir qui respire,


et qui dégage son passé,


comme une arme blanche affûtée,


qui, dans la réalité vous replonge,


et de notre monde moderniste,


apparaît soudain une tragédie grecque.

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Présentation

  • : La Crise des Consciences
  • : Ce blog a été créé par un étudiant en histoire et sociologie de l'Université du Havre. Il propose des articles allant du travail universitaire (exposé, compte-rendu...) à l'analyse spontanée de l'actualité... Il est donc à la fois objectif et subjectif, partial et impartial, méritant la plus grande prudence concernant les analyses de l'actualité notamment car elles sont parfois politiquement orientées.
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