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22 mars 2012 4 22 /03 /mars /2012 23:23

Jouer avec des statistiques n'est pas ce qu'il y a de plus amusant, mais cela peut, parfois, permettre de montrer certaines tendances. Ici, nous allons étudier une période allant de 1997 à 2009.

 

Le PIB est passé de 1317 milliards de $ (895 milliards €) en 1997 à la modique somme de 2108 milliards de $ (1495 milliards €) en 2009. C'est énorme ! La France n'est pas la 5e puissance mondiale pour rien. C'est un pays riche, mais touché comme tous les autres en Europe, par la crise de 2007, dont les effets se sont fait sentir en 2009. Le pays est même rentré en récession au début de l'année 2012. Bien sûr, soyons positifs, le PIB annuel moyen par habitant a aussi augmenté, passant de 22623 $ (15389 €) a 33679 $ (23883 €) entre 1997 et 2009.

 

L'investissement de la France, c'est-à-dire l'effort réalisé pour accroître la production, apparaît fort modeste puisqu'il s'agit de 20% du PIB en 2009, 434 milliards de $. En 1997, cet investissement se montait à 230 milliards de $. Bien sûr, si je vous demande : "que constatez-vous ?" "l'investissement augmente en terme d'argent". Oui, mais... En effet, mais on passe de 22 % à 20% du PIB. Les chiffres illusionnent le véritable effort - qui n'en est pas un du coup - fait par la France dans l'investissement. 

 

Pour la recherche et le développement, même constat. En 1997, ce sont environ 29 milliards de $ qui sont utilisés pour ces domaines. Presque dix ans plus tard, en 2008, ce sont 42 milliards de $. Constat : ça augmente. Certes, mais pas le % du PIB utilisé pour ce domaine puisqu'il était de 2,2% en 1997 et qu'il passe à 2% en 2008. Seulement, en restant au taux de 1997, le budget de la France pour la recherche et le développement pourrait passer à 47 milliards de $ environ, soit une hausse de 0,2%, c'est-à-dire 5 milliards de $ en plus. Objectivement, 0,2% c'est dérisoire en terme d'effort à fournir pour les finances publiques, mais c'est tout de même pas mal d'argent en plus.

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17 décembre 2011 6 17 /12 /décembre /2011 22:00

Il est tout de même amusant (ou pas !) que ce soit des agences de notations, trucs abstrait et franchement sans intérêt, qui s'octroient un droit de regard sur notre avenir économique. Au-delà de l'inconscience de nos dirigeants, force est d'admettre que le dindon de la farce c'est plutôt le pauvre contribuable lambda. Je veux dire par là, le pauvre citoyen français qui n'a rien demandé à personne et qui va pâtir des tribulations sordides et machiavéliques d'individus inconnus, même pas français pour certains. Ça va, je pense... En plus, un triple « A »... pourquoi pas tripler l'alphabet tant qu'on y est ? Non, un peu de sérieux dans ce monde ne ferais de mal à personne. Ils jouent avec notre vie quotidienne en bourse et en plus ils dégradent une « note » qui représente rien pour les pauvres individus lambdas que nous sommes si ce n'est que la France devra rembourser plus et donc faire plus d'économie, cela signifiant, au final, plus de rigueur. Or, sur qui retombe ce très gentil cadeau de noël ? Sur les pauvres et ceux qui vont le devenir.

 

Bientôt, les 4 millions de Français vivant sous le seuil de pauvreté – oui, oui, vous avez bien lu – seront deux à trois fois plus. Rappelons que la France, d'après le FMI, reste encore la 5e puissance mondiale et qu'elle fait des bénéfices, si ce n'est cette année ou nous sommes entrée en récession... enfin, le PIB du 1% de très, très riches, il a augmenté... pas les salaires des gens, mais c'est normal vous comprenez, eux ils travaillent, alors on va pas payer des gens qui travaillent, tout de même ? Eh oui, c'est choquant comme discours, mais hélas, ma vindicte est encore mal vu par beaucoup... En France, république officiellement démocratique, est folle toute personne osant nier cela. Officieusement, la France s'enfonce dans l'inconscience... Avec nos 10% de chômage, certes on fait beaucoup moins bien que l'Allemagne, mais nous sommes plus nombreux et plus jeunes... de plus, le système du chômage en Allemagne oblige les Allemands à accepter un travail, quitte à être faiblement payé (ou pas payé du tout) dans l'optique, ô combien généreuse, d'une éventuelle réinsertion. Étant donné que le système est obligatoire, le chiffre du chômage est toujours très faible, mais cela cache, masque les inégalités et les conditions de travail des gens dans un pays que l'on dit économiquement solide et que personne ne connaît vraiment...

 

En colère je suis, effectivement, car la politique des agences est complétement écœurante... c'est un non-sens total et tout le monde sait que des alternatives, des solutions qui peuvent fonctionner existent. Certes, il faudrait peut-être reprendre en main nos outils financiers, surtout la BCE, mais enfin, les Allemands sont des « saints », preuve d'une magnifique réussite, et les Français sont des « diables », preuve de leur germanophobie habituelle. Arrêtons de rire... Non, arrêtons de vénérer Merkel et son inconscience libéral qui plongea l'Europe dans l'austérité. Sa politique économique est un suicide contre-productif ! Si la croissance ne revient pas, bien malin qui pourra dire si l'Allemagne tiendra l'année 2012. Les financiers de la Bundesbank appliquent d'archaïques théories américaines, libéral et sans avenir, avant de se faire prendre à leur propre jeu. Le chat finit toujours par rattraper la souris.

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7 décembre 2011 3 07 /12 /décembre /2011 22:00

Une enquête de l'OFCE, en 2010, notait une reprise de la croissance à la fin de l'année 2009, tout en en montrant une perte de confiance des ménages dès le début de l'année 2010. De fait, l'inflation réduit le pouvoir d'achat et le chômage retarde la reprise de l'investissement. D'ailleurs, d'après cette même étude, la rigueur budgétaire de 2010 et 2011 ne feront que retarder cette reprise. C'est ce que nous constatons actuellement avec des actionnaires et des grands chefs d'entreprises qui gagnent autant, voir plus d'argent, tandis que l'État installe le pays dans un climat de peur-panique concernant une éventuelle crise de l'euro et d'une plus grande rigueur. La rigueur est une stupidité et certains économistes le savent. La sortie de la zone euro est possible et n'engagerait pas une crise sans précédent. Comment faisait-on avant l'euro ? Que je saches, l'Europe, et le monde, n'avait pas connu une crise aussi grave depuis 1930 (qui risque d'être une petite crise à côté de ce qui nous attends si les gouvernements continuent leurs politiques suicidaires !). En conséquence, nous dit tout de même l'OFCE en 2010, l'économie va croître moins vite qu'elle aurait pu et le chômage va continuer d'augmenter.

 

La crise de 2007-2009 a entraîné des exigences de la part des marchés financiers. Ils exigent – exigences acceptées par les États – une réduction des déficits, une baisse du niveau des dettes obtenue en réduisant les dépenses publiques ; donc en supprimant, entre autres, des milliers de fonctionnaires. Or, ce sont eux qui forment une partie de la classe moyenne qui consomme. Si le « pouvoir d'achat » des ménages diminue, ils vont logiquement consommer moins où s'endetter encore davantage. C'est le même processus à l'échelle nationale. Un processus qui paraît comme inévitable et extrêmement pervers. Les ménages réduisent leurs dépenses et leur budget risque un enlisement. Ils doivent faire des choix. Pour les États c'est pareil. Seulement, ces choix ne sont pas toujours des plus judicieux et intelligents. La mauvaise organisation de la zone euro, confronté à la spéculation des marchés financiers va réagir bien trop tard. Le mal est fait. La France, qui va réussir à rallier l'Allemagne, veut se donner bonne conscience en s'attaquant à la Grèce, voulant montrer par là, sa « capacité » de réaction. D'après le classement des PIB publié par le FMI en octobre 2010 dans le World Economic Outlook Database, la France reste la 5e puissance économique du monde et la 2e d'Europe (derrière l'Allemagne et devant le Royaume-Uni). J'ai déjà parlé du cas de la Grèce et n'en parlerait donc pas encore ici (c'est trop écœurant !). Il faut donc lutter, nous dis l'OFCE, contre la spéculation sur les dettes publiques. Mais un autre acteur, terriblement plus « barbare », a fait son apparition. Il s'agit de ces obscures agences de notations.

 

Dans un échange entre les Internautes sur le site du journal Le Monde et Arnaud Leparmentier, une question porte sur la légitimité de ces agences.

 

Guest: Quelle est la légitimité des agences de notation ? Sur quoi repose leur crédibilité ?

 

Leparmentier : Elles sont crédibles parce que les marchés se fient à elles. On peut le déplorer. Elles ont souvent réagi tardivement, ou sur-réagi, mais elles servent, pour l'instant, de thermomètre à la santé des Etats et des entreprises. Honnêtement, actuellement, vous n'entendez plus les gouvernements critiquer fortement les agences de notation car ils ont compris qu'ils avaient eux-mêmes une part importante de responsabilité dans la crise.

 

Une autre question du même internaute concernant cette fois les eurobonds, dont l'utilisation ou non, fait débat depuis déjà quinze jours entre l'Allemagne et la France, cette dernière ce rangeant dans la voie de la première.

 

Guest: A la suite de l'Allemagne, la France rejette à son tour fermement le recours à des eurobonds. Était-ce vraiment une impasse ? Si l'Allemagne jugeait qu'elle serait perdante avec ce système, qu'en est-il de la France ?

 

Leparmentier : Les eurobonds sont un système où les mieux portants paient pour ceux qui sont en difficulté. Tant que la France reste collée à l' Allemagne, cela lui coûte d'avoir recours à des eurobonds. Elle aurait à payer pour l'Italie, l'Espagne, etc. Deuxièmement, créer des eurobonds équivaut à permettre à son voisin d'utiliser votre chéquier sans savoir ce qu'il achète avec. Paris et Berlin ne veulent de cet outil que si les budgets nationaux sont totalement fédéralisés. Nul ne le prévoit, nul n'en veut.

 

Toutes ces mesures d'austérité, de rigueur, ont des conséquences sur la société. L'indignation des populations face aux politiques de crises incomprises la plupart du temps – et à juste titre – s'accentue en Europe, mais pas seulement. Le mouvement des Indignés en Espagne ou aux États-Unis en est une parfaite illustration. Dans un article pour la revue Travail, genre et sociétés,Danièle Meulders et Síle O’Dorchai, tentent de mettre en lumière les hypothèses qui soutendent les analyses relatives à la distribution des revenus et à la pauvreté. Elles veulent montrer que ces hypothèses conduisent à sous-estimer, voire à cacher, les risques de pauvreté des femmes. Ces conséquences sont illustrées à travers trois exemples de « mauvais calculs » qui témoignent d’un aveuglement par rapport à la situation spécifique des femmes.

 

a) Le premier porte sur l’estimation du risque de pauvreté et montre la variabilité des estimations selon que l’on prend en compte le revenu du ménage ou les revenus individuels.

b) Le deuxième est relatif aux effets d’une rupture sur les revenus des membres du ménage, et montre que les résultats des calculs traditionnels sous-estiment la capacité des femmes à vivre seules.

c) Le dernier s’intéresse aux travailleurs pauvres, souvent des hommes dans l’approche traditionnelle, alors que la situation des femmes sur le marché du travail reste plus précaire.

 

Bibliographie

 

1- « En attendant la reprise… », Revue de l'OFCE 2/2010 (n° 113), p. 141-205.

2- Catherine Mathieu et Henri Sterdyniak « Finances publiques, sorties de crise... », Revue de l'OFCE 1/2011 (n° 116), p. 17-60.

3- Danièle Meulders et Síle O’Dorchai « Lorsque seul le ménage compte », Travail, genre et sociétés 2/2011 (n° 26), p. 85-104.

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5 décembre 2011 1 05 /12 /décembre /2011 01:15

Relayons bêtement, stupides moutons, les infâmes propos des réactionnaires économistes les plus lucides... et les moins écoutés ! Les médias se délectent des propos piquant d'un Frédéric Lordon ou bien satanisent les paroles d'un Paul Jorion. Ah, les chiens, comment ces apôtres de l'apocalypse osent-ils faire peur au bas-peuple ? Les preneurs de décisions, qui jouent notre minable avenir sur cette terre, sont des bêtes individus déconnectés d'une odieuse réalité : des millions de gens vivent en dessous du seuil de pauvreté en Europe ! Une petite centaine d'actionnaires sans foi ni loi pillent la planète et les peuples, détenant les richesses, profitant d'une hypothétique « crise » pour s'en mettre plein les poches. Pourtant, ils licencient à tour de bras. Pourtant, nos charmants comiques d'hommes politiques nous assènent sans cesse de belles paroles chlorophormiques. De la rigueur, encore de rigueur ! Eh oui, crise oblige !

 

Quelques part, asphyxié sous une monumentale masse de conneries congénitales, des gens osent penser le contraire de la « norme ». Scandale ! Comment osent-ils penser de tels insanités terrorisantes ? Ah, la démocratie, vain mot qui aurait fort à gagner si l'on taxait le non-respect des droits de l'Homme comme on fait payer aux pauvres les erreurs et les stupides jeux d'argents des riches. Comment osent-ils se proclamer alter-mondialistes ou même, infamie suprême, anticapitalistes ? « Curieusement, les enjeux de la mondialisation (déjà réduite aux échanges) et de la « productivité », qui sont évoqués sous l’espèce d’une antinomie (soit l’un, soit l’autre, et plutôt le second que le premier), ne sont jamais montrés dans leur possible rapport de complémentarité, peut-être même de causalité : car après tout, qu’est-ce qui soutient la course folle à la productivité sinon à la fois les formidables pressions de la concurrence « non faussée » (avec des salariés chinois à 100 euros mensuels, on ne peut pas dire que la concurrence n’est pas loyale... On verra ce qu’on verra quand l’Afrique à 15 euros entrera dans le jeu !) et l’injonction au relèvement permanent de la rentabilité financière, expression même de l’empire de la finance actionnariale, soit les piliers de ce qu’on peut nommer mondialisation ? » (Frédéric Lordon, août 2011)

 

Maintenant les politiciens font du pied à la Chine pour payer la dette des Européens... Celle-ci refusant bien sûr de prendre sur elle un poids financier bien incertain quant à sa solidité. La peur revient... L'Allemagne entraînant la France dans le gouffre, la Chine achetant la Grèce et le Portugal... L'euro qui ne tiendrait pas la fin du mois... Stupide tout cela ? « Oui, sans doute, la Chine finira par se doter d’institutions salariales matures propres à solvabiliser un marché intérieur et, de grande exportatrice, elle deviendra notre grande cliente — mais quand exactement ? Dans dix ans ? Quinze ? Une solution pour tenir jusque-là ? Ou bien le patience-ça-va-bientôt-payer ? Et quid de l’idée que, comme la Chine à 150 euros deviendra à son tour victime des délocalisations au Vietnam à 75, la mondialisation ne connaisse un prévisible rebond en direction du continent africain — encore entièrement à enrôler ! et qui, lui, cassera tous les prix. Encore une dernière tournée de patience pour un petit demi-siècle afin que l’Afrique ait accompli son propre parcours ? » (Frédéric Lordon, août 2011)

 

Notre chers apocalyptiques décroissants ont trouvés à leurs côtés les fumeux porteurs de la démondialisation. « Les craquements du système et les gifles répétées du réel ont fini par ouvrir des brèches où les arguments trop longtemps interdits ont trouvé à faire résurgence — il est vrai qu’un système dont la défense contraint ses amis à la rhétorique du « globalement positif » est généralement plus près des poubelles de l’histoire que de son apothéose. Légèrement déboussolé, l’économiste Elie Cohen constate que « le discours de la mondialisation heureuse est difficile (sic) à tenir aujourd’hui ». Le mot de « démondialisation », dont il est maintenant convenu d’attribuer la paternité à l’économiste philippin Walden Bello, est devenu assez logiquement le signifiant d’un horizon politique désirable pour toutes les colères sociales que la mondialisation ne cesse de faire naître. Car à la fin des fins, les choses sont plutôt simples : si un accord s’est fait assez aisément pour nommer « mondialisation » la configuration présente du capitalisme, alors il devrait s’en faire un aussi facilement pour entendre dans « démondialisation » l’affirmation d’un projet de rupture avec cet ordre. » (Frédéric Lordon, août 2011)

 

Et Frédéric Lordon, continue, lancinant à faire heureusement peur au vaste monde qui n'ouvrira certainement les yeux qu'au bord de la mort : « Aussi aimerait-on rappeler que l’« horreur national-protectionniste » fordiste a été une époque, sans doute imparfaite, de plein-emploi, de croissance — il est vrai sans conscience écologique — et de paix entre pays avancés, certes relative seulement, mais tout de même... On ne sache pas davantage que le principe national ait été aboli même dans le monde supposé mondialisé car, informons les libéraux et les alter-mondialistes, il y a encore des nations ! Il y a la Chine, il y a les Etats-Unis, dont curieusement on ne questionne jamais ni le nationalisme ni les affirmations de souveraineté. Ces deux-là riraient beaucoup si on leur demandait de se fondre dans de plus vastes ensembles. Et, chose plus surprenante, ces indécrottables nations ne se font pas nécessairement la guerre, et elles ne nous la font pas non plus !

 

On ne sache pas enfin que les rapports entre les nations doivent se concevoir sous l’exclusive perspective de la marchandise, et l’on reste un peu sidéré que la Javel libérale ait fini par lessiver les entendements au point de faire oublier qu’entraver un peu la circulation des conteneurs et des capitaux n’interdit nullement de promouvoir la plus grande circulation des œuvres, des étudiants, des artistes, des chercheurs, des touristes, comme si la circulation marchande était devenue la jauge exclusive du degré d’ouverture des nations ! — et seule la mauvaise foi peut prêter à la démondialisation de vouloir liquider les « bonnes » circulations avec les « mauvaises ». » (Frédéric Lordon, août 2011)

 

Le rassurant Jacques Sapir, dans la foulée, nous lance : « il n’existe aucun moyen juridique pour expulser un pays de la zone euro. » (30.11.11) En plus, il en rajoute, le bougre : « une procédure d’expulsion de l’Union européenne prendrait des années, et pendant ce temps, la Grèce pourrait imprimer autant d’euros qu’elle voudrait… La Grèce pourrait ainsi racheter la totalité de sa dette le temps qu’on l’expulse. » Et de suite s'en prend à la rigoriste politique allemande : « Pour être clair, si les Grecs ne sont pas « blancs-bleus » avec leur tradition d’évasion fiscale (d'ailleurs réalisée par moins de 10% de la population), leur absence de cadastre, les exemptions d’impôts dont bénéficie l’Église orthodoxe, il me semble que l’importance de ces défauts est en fait bien faible quand on la compare aux conséquences de la politique allemande. » Sapir, tentant d'apporter des solutions, continue sur sa lancée : « Puisque l’on ne peut rien faire à la BCE du fait du veto allemand, il faut décentraliser la création monétaire. Autrement dit, il faut réquisitionner les Banques centrales nationales et leur imposer de créer des euros en échange d’une partie des dettes publiques, ce qui se fait par un simple jeu d’écriture. » Sa conclusion ressemble fort à celle de l'arroseur arrosé : « Bien entendu, on nous opposera l’article 123 du traité de Lisbonne. Ce à quoi on peut rétorquer que s’il s’agit de mesures temporaires prises pour pallier une crise à la gravité extrême, les règles de l’Union Européenne sont de notre côté. Ce serait l’équivalent d’un « quantitative easing» à l’européenne, mais réalisé de manière décentralisée, et dont l’effet inflationniste serait très réduit du fait de la situation économique dominante. » Il finit pas « ça » : « Et là, c’est l’Allemagne cette fois qui serait au pied du mur. Soit elle accepte, en criant et en tempêtant, mais elle accepte quand même cette politique, quitte à s’arranger avec sa Constitution. Après tout, on ne paye pas les constitutionnalistes à ne rien faire… Soit, elle décide de quitter la zone euro. Mais là, il lui faudra faire face à cette réalité : l’euro maintenu se dépréciera par rapport au dollar, sans doute jusqu’à 1 euro pour 1,05 dollar. Par contre, le mark reconstitué devrait s’envoler et atteindre les 1,60 dollar, si ce n’est plus… Autrement dit la zone euro « maintenue » aurait dévalué de près de 35% (au minimum) par rapport au mark, et les excédents commerciaux allemands disparaîtraient immédiatement. Chiche ? »

 

Quand au magazine Marianne il se pose la question de la sortie de la France de la zone euro. « Imaginons que la France souhaite sortir de la Zone Euro et décide d’en sortir unilatéralement. Elle recrée donc des Francs. Pour la simplicité, la France retient la règle suivante : 1 nouveau Franc vaut 1 Euro. Examinons s’il y aura une catastrophe ou si le scénario est maîtrisable ? » (29.11.11) Il analyse d'abord les éventuelles conséquences d'une telle décision :

 

Monnaie

L’Allemagne est le seul grand pays AAA à pouvoir soutenir la Zone Euro. Le risque d’éclatement de l’Euro est immense puisque l’Allemagne ne peut continuer à soutenir seule les pays en difficultés. D’autre part, la sortie de la France donne des idées à d’autres pays de la Zone Euro, notamment les pays du Sud de l’Europe. Aussi, l’Euro ne s’apprécie pas contre le Franc. Nous examinerons tout de même tous les cas.

 

Financement de l’Etat

Le Financement de l’Etat français se faisant maintenant à 0.25% auprès de la Banque de France, il n’y a plus de problèmes d’émission de dettes pour le Trésor Français. La règle d’or sur le déficit budgétaire permet aussi de rassurer les citoyens français et les investisseurs étrangers sur la volonté de la France de ne pas s’engager dans un cycle sans fin de « planche à billet ».

 

Banques

Pendant les vacances bancaires, on teste les banques. A cause notamment de ce changement de Monnaie, des banques sont en faillite virtuelle car elles ont perdu tous leurs fonds propres. L’Etat les nationalise à 0 Euros et les renfloue, prenant le contrôle d’une partie du système bancaire du pays. Comme l’Etat peut se financer à 0.25% auprès de la Banque de France, ceci est très facile. En échange de ce renflouement, l’Etat est riche de la valeur future de ces établissements bancaires repris pour presque rien.

 

De nombreuses personnes considèrent que la sortie d’un pays de la Zone Euro est impossible car :

 

  • il faudrait négocier la sortie de l’euro avec tous les autres Etats.

  • ce serait un désastre pour les banques puis cela entraînerait des restrictions de crédits.

  • il y aurait beaucoup d’inflation.

  • les monnaies faibles entraîneraient une désagrégation du tissu social.

 

---> « il faudrait négocier la sortie de l’euro » ? Il est toujours possible de rompre un traité international de manière unilatéral. Pour ne pas se mettre en porte-à-faux vis-à-vis de l’ensemble de la Zone Euro, le gouvernement français peut proposer à d’autres pays de la Zone Euro de sortir de l’Euro avec la France et surtout, expliquer sa sortie par le refus de faire payer aux populations des plans d’austérités budgétaires qui étouffent les plus faibles.

 

---> « Ce serait un désastre pour certaines banques » ? Le choix de les fermer une semaine permettra à l’Etat de recapitaliser le système bancaire à un niveau normal. Il n’y aura pas de restrictions de crédits. L’Etat devenant propriétaire de certaines banques aura une certaine influence sur le système du crédit.

 

---> « Il y aurait beaucoup d’inflation ». Il y aura de l’inflation pour des pays comme l’Espagne et l’Italie du fait de la forte dévaluation de leurs monnaies s’ils sortaient de l’euro. Cependant, l’Italie avait vu sa monnaie dévaluée de 30% en 1992 par rapport au Deutsche Mark sans qu’un pic d’inflation important ne se déclenche. Pour la France, cette dévaluation serait certainement très raisonnable comme nous l’avons montré plus haut. L’inflation serait donc elle aussi raisonnable et l’adoption d’une règle d’or sur le budget ancrerait les anticipations d’inflations et de dévaluations sur des niveaux assez faibles.

 

---> « la désagrégation du tissu social qu’entraînerait des monnaies faibles » ? On est dans le pur fantasme. La Grèce voit son tissu social se désagréger avec les plans d’austérité adoptés, dans le but de tenir sa dette et de rester dans l’Euro. Dans une moindre mesure, il y a aussi une grande souffrance sociale au Portugal, en Irlande, en Espagne et en Italie. La désagrégation du tissu social que l’on voit actuellement vient de la nécessité de plans d’austérité pour rester dans l’euro, pas d’une sortie de l’Euro telle qu’on l’a envisagée.

 

Nous l’avons montré dans ce document, la France si elle le souhaite pourrait techniquement, assez facilement réussir à revenir au Franc. Est-ce la solution que le pays souhaite prendre, nous ne nous permettons pas de juger de la pertinence politique de cette décision.

 

Mais il n’y aurait pas de catastrophe et l’Europe pourrait continuer d’exister. L’expérience de l’Euro aurait été un échec mais cela ne condamnerait pas l’Europe. En revanche, si « l’Europe » continuait pouLe Monde Diplomatiquer sauver l’Euro à demander pendant une longue période de temps des plans d’austérité très dures aux populations, le risque de re jet de l’Europe par les citoyens est sans conteste un danger majeur pour sa survie à terme.

 

Bibliographie :

 

Le Monde Diplomatique

 

Marianne 2

 

Antlantico

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6 septembre 2011 2 06 /09 /septembre /2011 19:35

François BAROIN annonce une réduction des déficits de 5,7% du PIB. Pour cela, il faut consolider les recettes. Seulement, il existe des difficultés, comme la réaction des marchés face à la dégradation de la note américaine. De plus, l'attitude des dirigeants Grecs est critiquée. Leur mauvaise volonté est dénoncée. Pour autant, les attentes sont également nombreuses. Ainsi, les prochaines déclarations du Président de la République des États-Unis d'Amérique, Barack OBAMA sont attendus. Les annonces du prochain G7 peuvent permettre de redonner de la confiance aux marchés. BAROIN ajoute que la Zone euro est moins endettés que dans le reste du monde. Cela est dû à une bonne réactivité de la France et de l'Allemagne.


L'accord du 21 juillet 2011 est l'illustration de la bonne entente franco-allemande. Les propositions sont, entre autre, l'alignement des prêts à l'Irlande et au Portugal sur celui de la Grèce et l'accroissement de la soutenabilité de la dette grecque. Ainsi, le Fond européen de stabilité financière pourra aider un état à la recapitalisation de ses finances. La baisse des taux permet de lever le manque de confiance et de rendre un peu plus attractive le prêt à un État en difficulté. BAROIN rappelle que la France est sortie de la récession au premier trimestre 2009 avec une reprise de l'emploi. Seulement, le chômage, depuis l'arrivée de Nicolas SARKOZY à la Présidence, n'a cessé d'augmenter, passant d'un peu plus de 8,4% à plus de 9,5%. Certes, la crise à mis à mal les « bons » chiffres du gouvernement puisque le taux chômage à atteint le seuil historique de 7,5% au premier semestre de 2008, mais passe en quelques mois à presque 9,8% au dernier semestre 2009 et premier semestre 2010. Ensuite, c'est le chômage baisse un tout petit peu, mais la crédibilité des calculs reste.


BAROIN ose tout de même affirmer que le gouvernement à sauver la sécurité sociale alors même que leur loi sur les régimes spéciaux de retraites puis celle sur la durée de travail et de cotisation a encore plus précarisé les dits retraités, mais aussi les jeunes qui ne trouvent plus travail, quel que soit leur niveau d'études. Alors, peut-on rester indifférent, même en faisant preuve d'impartialité et d'objectivité ? Alors certes, le gouvernement nous a accordé, à nous étudiants, un dixième mois de bourse, mais cela fait 2 298€ par an, soit 229,80€ par mois. Que peuvent faire de si peu des étudiants qui n'ont pas la chance d'avoir les parents derrière ? Ils peuvent travailler à côté, certes dira ma mère par exemple, pendant les vacances, mais je sais que tout le monde n'est pas capable de le faire. Après deux mois de cours, soit environ entre quarante et cinquante heures de travail par semaine, donc environ 360 heures pour huit semaines. Le repos est largement nécessaire et travailler le week-end ou les vacances peut entraîner légitimement de la fatigue et une petite dépression nerveuse pour quelques uns, plus nombreux qu'on ne le dis. En plus, les jeunes ont l'habitude, je trouve, d'accuser le coup du chômage sans trop se plaindre. Ils s'adaptent et, à mon avis, les petits blocages d'établissements ne reflètent pas du tout l'ampleur de l'opposition à la politique gouvernementale actuelle.


Quand beaucoup de retraités vivent avec à peine 8 500€ par ans, alors qu'il est déjà difficile de finir le mois avec le PIB moyen des Français de environ 33 000€, je trouve la politique fiscale et financière choquante. Je sais bien, toutefois, que cette Loi de finance rectificative, actuellement débattue à l'Assemblée nationale, sera votée par les députés. Or, ce projet de finance est contesté. Sur la Grèce, j'ai déjà donné des indications sur la crise et sur le plan d'aide. Sur la politique financière du gouvernement de Nicolas Sarkozy des organismes indépendants comme la Cour des Comptes, ont émis des réserves. Franchement, comment croire à leur mot d'ordre qu'est ce grand mot de responsabilité ? La majorité appelle l'opposition à être responsable avec eux d'une situation qu'elle n'a pas provoquée... Ce n'est pas sérieux et encore moins responsable. La majorité doit assumer toute seules la responsabilité de son projet de loi et les éventuels conséquences de celui-ci. J'espère sincèrement que l'opposition ne votera pas le texte.

 

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21 juillet 2011 4 21 /07 /juillet /2011 22:00

Certains penseurs, qu'ils soient philosophes ou économistes, parlent d'un capitalisme autodestructeur fondé sur l'idée d'une consommation pulsionnelle. Ils dénoncent les dérives du marketing en avançant comme explication la "prolétarisation". Avant, un artisan possédait un savoir faire, mais avec l'arrivée de la société de consommation, le besoin de produire en série et en masse, a sonné le glas de cette main d'œuvre dite qualifiée.

 

Aujourd'hui, la main d'œuvre est spécialisé dans un domaine de la chaîne de production. Désormais, c'est la production économique qui est privilégié au dépend, bien souvent, de la qualité du produit. Seulement, si le savoir théorique a pris le dessus sur le savoir-faire, cela pose le problème de la rationalité. Faire preuve de raison, être capable de produire au service des consommateurs et non pas uniquement des spéculateurs, n'est pas encore quelque chose d'intégré chez les gros bonnets de l'industrie moderne.

 

Pour Ars industrialis, il est possible de construire une économie contributive, c'est-à-dire trouver un système plus durable sans abandonner le capitalisme tout de suite. L'histoire récente a montré que les alternatives ont jusqu'à échoué, montrant elles aussi leurs limites. L'économie contributive permet l'émergence d'effets externes positifs. Par exemple, un apiculteur qui aide gratuitement un arboriculteur pour la pollinisation de ses arbres. Finalement, c'est l'idée que les consommateurs et les producteurs peuvent être remplacés par des contributeurs.

 

http://arsindustrialis.org/

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6 juillet 2011 3 06 /07 /juillet /2011 16:12

En 1945, le monde viens de connaître une guerre terrible et il est nécessaire de prendre des décisions dont plusieurs ont encore un impact aujourd'hui, à l'aube du XXIe siècle. Dès l'été 44, à la fin du mois de juillet, sont signés les Accords de Bretton Woods. Ils mettent en place la Banque mondiale et le Fond monétaire international. Il est complété par un autre Accord. En effet, le 30 octobre 1947, 23 pays signe l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT). L'objectif est de privilégier le libre-échange en permettant une baisse des prix. Les droits de douanes sont abaissés. L'Accord entre en vigueur en janvier 1948. Les monnaies nationales ont désormais un taux de change fixe, mais ajustable sous réserve de l'accord des partenaires. Le dollard devient la référence jusqu'à la création de l'entrée en vigueur de l'euro en 2000.

 

La Banque mondiale est officiellement créée en décembre 1945. Son premier prêt est accordé à la France pour un montant de 250 millions de dollards. Mise en place pour aider les pays dans leur reconstruction d'après-guerre, l'institution se fixa l'objectif d'encourager la croissance des pays fraîchement décolonisés, désormais pays en voie de développement. Les organismes qui composent la Banque mondiale sont alors au nombre de deux puis vont atteindre le nombre de 7 aujourd'hui.

 

Le Fond monétaire international est créé peu après la signature des Accords de Bretton Woods. Sa fonction est d'assurer la stabilité du système monétaire international afin d'éviter une nouvelle crise de 29. En partie, cet objectif est un échec. Il fournit des crédits aux pays ayant des difficultés afin de les aider à relancer la croissance, mais surtout la productivité. Le but d'empêcher qu'un pays ne soit contraint de faire un “défaut de paiement”, c'est-à-dire qu'il annonce être dans l'incapacité de rembourser ses créanciers. Cette institution est la source de critiques très virulentes des altermondialistes et souvent à juste titre.

 

La gestion de la crise grecque en cette année 2011 est une preuve supplémentaire du manque d'humanité dont font preuve les institutions économiques internationales. Ainsi, le FMI et l'Union européenne ont contraint le gouvernement à des mesures autoritaire et totalement innacceptable sur le plan humain puisqu'elles privent une large partie de la population de ses moyens de subsistance en gelant notamment les salaires des fonctionnaires pendant trois ans, en supprimant les primes dans la fonction publique, en portant la durée de cotisation des retraites et 37 ans à 40 en 2015. Le gel des recrutements est aussi une mesure prise. La TVA passe à 23%.

 

Le problème de la Grèce c'est que le pays ne peut pas dévaluer sa monnaie puisqu'il s'agit de l'euro. Toutefois, elle peut sortir de la zone euro, mais cela entraînerait certainement une situation encore pire pour les Grecs. Pour un certains nombres d'économistes, comme Hankel ou Krugman, la sortie de la zone euro et la dévaluation est la seule solution car cela, selon eux, permettra de réduire les taux d'intérêt.

 

Pour d'autres, la politique imposée à la Grèce sert à justifié les politiques d'austérité déjà mis en oeuvre dans certains pays de l'Union (l'Irlande, le Portugal, l'Espagne et dans une moindre mesure la France et l'Italie). De plus, ces politiques engendrent des troubles sociaux qui n'aident pas à ramener la confiance et ne favorisent pas l'investissement et la croissance sur le long terme. André Sapir souligne que le Pacte de stabilité et de croissance n'a pas fonctionné concernant la Grèce. Il préconise la mise en place d'une autorité européenne supranationale compétente en matière économique ainsi que la création d'un fond de solidarité alimenté par les pays de la seule zone euro.

 

Le Traité constitutionnel de Lisbonne est d'ors et déjà remis en cause car les prérogatives des états risquent d'êtres réduite au-delà des dispostions préconisées dans le texte. L'attitude de l'Allemagne a par ailleurs été vivement critiquée et des économistes comme Frédéric Lordon et Bernard Maris préconisent plutôt, en ironisant, un retrait de l'Allemagne de la zone euro plutôt que la Grèce. Pour Angela Merkel, les falsifications des statistiques par les membres du gouvernement grec sont la responsabilité du pays tout entier et, avant de se rallier au plan d'aide, elle affirmait que le peuple grec devait assumer seul la crise.

 

Chacun sait le vote qui a eu lieu le 29 juin au Parlement grec. Ce plan d'austérité est un attentat économique et social contre les Grecs et cela pour des raisons fort claires. Martin Wolf explique que les pays européens aident les banques et non la Grèce. En fait, l'objectif affiché, et c'est la raison pour laquelle l'Allemagne s'est finalement ralliée, c'est éviter l'effet boule de neige. Ainsi, Smaghi et Brender accusent les instances internationales de vouloir gagner du temps car, pour eux, le plan de rigueur de juin 2011 ne va rien améliorer du tout et les signataires le savent très bien. L'illusion est totale, mais ellle ne fonctionne plus. En fait, le plan souligne surtout l'incapacité des instances économiques a réagir. Si elles avaient pris conscience de la gravité de la situation plus tôt, le pire aurait été peut-être évité. Finalement, et c'est terrible, les Grecs vont payer pour l'incompétence du système capitaliste à gérer ses propres crises. Faut-il rappeler que les peuples ne sont pour rien là dedans ?

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Source : reuters

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29 juin 2011 3 29 /06 /juin /2011 00:38

Thomas Piketty, né en 1971 à Clichy, est un économiste français travaillant sur la question des inégalités. Conseiller économique de Ségolène royale en 2007, il milite depuis les années 90 au sein du Parti socialiste. En 2001, il publie chez Grasset Les hauts revenus en France au XXe siècle. Dans cette étude, il montre que les inégalités de revenus ont baissés après la Seconde guerre mondiale du fait d'une baisse des inégalités de patrimoine résultant de la création de l'impôt sur le revenu. Pour lui, plus la fiscalité baisse, plus elle favorise la reconstitution des grandes fortunes rentières. La presque quasi disparition de la classe des rentiers, remplacée par une classe de cadres actifs, dirigeants d'entreprises ou propriétaires de grands groupes industriels, a permis de dynamiser la croissance économique. En effet, pour garder leur poste, les dirigeants sont obligés de faire des profits et donc d'investir leur temps et leur argent en vu de cet objectif. Cela a pour résultat de faire tourner les directions d'entreprises et donc de répartir les revenus entre les membres des classes bourgeois sans créer des écarts de revenus aussi monstrueux que par le passé.

 

La part des 10% des Français les plus riches en 1924 représentait 45% dans le revenu total du pays, c'est-à-dire que 45% du revenu total du pays est aux mains des 10% des Français les plus riches. En 2004, la part des 10% des Français les plus riches ne réprésente plus que 33%. Pour comparer avec les États-Unis, en 1924, la part des 10% les plus riches représentait 43% dans le revenu total du pays. En 2002, le chiffre est quasi identique. Piketty conclut que si les inégalités économiques ont fortement baissés durant les années 50, 60 et 70, elles ont finalement à nouveau augmentés. En France, elles ont baissés avec le Front Populaire avant de remonter jusqu'au moment de mai 68 pour redescendre et stagner entre 30 et 34% jusqu'au début des années 2000. Piketty critique également l'économiste Simon Kuznets, prix nobel en 1971, en expliquant que la diminution des inégalités économiques n'est pas un phénomène irréversible puisqu'elles ont augmenté dans de nombreux pays anglo-saxon, les États-Unis en tête, en retrouvant leur niveau d'avant guerre.

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  • : La Crise des Consciences
  • : Ce blog a été créé par un étudiant en histoire et sociologie de l'Université du Havre. Il propose des articles allant du travail universitaire (exposé, compte-rendu...) à l'analyse spontanée de l'actualité... Il est donc à la fois objectif et subjectif, partial et impartial, méritant la plus grande prudence concernant les analyses de l'actualité notamment car elles sont parfois politiquement orientées.
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