Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
28 décembre 2010 2 28 /12 /décembre /2010 22:43

La politique africaine du Président Nicolas SARKOZY a pour objectif un retrait progressif de la présence militaire française sur place, mais une consolidation de cette présence dans certaines zones afin de créer des relations plus en phase avec les structures régionales des différents pays. Le modèle de la Françafrique ne semble plus être en accord avec la politique du nouveau chef de l'État. Les scandales qui ont émaillés la Cinquième République ont terni l'image du pays plus qu'autre chose. Il apparaît presque comme une évidence que l'image d'un ancien Empire coloniale essayant de garder une influence coûte que coûte sur ses anciennes colonies, cela ne va plus.

 

L'image  qu'il faut donner est celle de la réconciliation. 

 

Tout part d'un bon sentiment avec SARKOZY, mais tout finit en boulette monumentale la plupart du temps. En août 2008, dans un missive, la diplomate américaine Kathleen ALLEGRONE souligne les ambitions du président français : plus de transparence, une meilleure gouvernance et des objectifs pour améliorer les relations avec les pays bénéficiant de l'aide de la France. Par ailleurs, pas un mot sur le discours controversé de Dakar le 26 juillet 2007. " Très mal reçu par son auditoire, il a immédiatement donné lieu à des critiques sévères dans la presse sénégalaise, avant d’être attaqué par six écrivains africains dans Libération. Mais au cœur de l’été et de l’état de grâce, en France, après l’impact, les secousses n’ont pas fait trembler la bonne image présidentielle. D'autant que certains leaders africains, comme le Président de l'Afrique du sud, ont applaudi le Président français" (Marianne, 19 octobre 2007).

 

Les relations africaines restent très suivies par la Maison Blanche pour des raisons évidentes: ce sont eux, les soldats français, qui maintiennent un semblant d'ordre et qui rendent possible l'activité économique, notamment l'extraction du pétrole au large des côtes ouest, en face du Cameroun. La crise actuelle en Côte d'Ivoire montre cependant que "la nouvelle politique [française] peut aussi offrir des possibilités pour les États-Unis d'étendre leur influence en Afrique sans rencontrer de résistance française ou d'ingérence." (K. Allegrone,  2008)

 

Dans sa grâce et son élégance habituelle, SARKOZY aurait rétorqué à Bernard-Henry LÉVY qui le critiquait, qu'il n'était que "un petit con prétentieux". Vraiment pas mal pour un chef d'État fraîchement élu et imbu de sa personne. Finalement, avec ce discours, l'idée que le nouveau président puisse "rompre" avec le modèle de la Françafrique tombe à l'eau à peine deux mois après son élection : " Pour Pascal Blanchard, chercheur au CNRS et spécialiste de la colonisation, « Ce discours est plus colonialiste que raciste.» Un discours prenant à la fois acte des erreurs passées mais sur un ton finalement assez paternaliste… un discours, surtout, aux références datées. Jean-François Probst, légende de la chiraquie qui a connu l’ère Foccart, du temps du conseilleur de de Gaulle aux Affaires africaines et malgaches, se moque : « Guaino a peut-être voulu faire du Jaurès, mais il a fait du Desroulèdes ». A l’écouter, le discours pèche finalement plus par ignorance que par idéologie" (Marianne, 19 octobre 2007).

 

Le discours est plus colonialiste que raciste, mais fort contradictoire : plusieurs fois, Sarkozy condamne la colonisation mais, dans le fond, son propos, par ses références "du passé", s'enfonce dans une vision vieillote sans parler de l'avenir et sans nous dire comment la France compte s'inscrire dans une Afrique submergé par la Chine, l'Allemagne, le Brésil ou les États-Unis.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : La Crise des Consciences
  • : Ce blog a été créé par un étudiant en histoire et sociologie de l'Université du Havre. Il propose des articles allant du travail universitaire (exposé, compte-rendu...) à l'analyse spontanée de l'actualité... Il est donc à la fois objectif et subjectif, partial et impartial, méritant la plus grande prudence concernant les analyses de l'actualité notamment car elles sont parfois politiquement orientées.
  • Contact

Recherche

Archives