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29 décembre 2010 3 29 /12 /décembre /2010 02:22

Envisager la fin de la civilisation Occidentale fait peur à plus d'un. Pourtant, il est facile de donner des arguments allant dans ce sens. Avant de vous les donner, allons envisager une autre question, c'est-à-dire celle de savoir si nous ne somme pas, en fait, en pleine Pax Romana. En effet, depuis 1945, il n'y a pas eu de guerre en Europe de l'Ouest. Les frontières sont protégés et il y a une lutte intensive contre ceux que l'on appellent les clandestins. De plus, l'espace Schengen, depuis 1985, garantit la libre circulation des marchandises et des personnes. Finalement, la tentative la plus fédératrice, est la création de l'Union européenne, fondée sur le Traité de Rome en 1957, sur le Traité de Maastricht en 1992 et, récemment, sur le Traité de Lisbonne en 2007. La création d'une monnaie unique, l'euro, en 1999, est aussi une volonté communautaire clairement affichée. Le fait que vingt-sept pays appartiennent à cette Union est pour le moins significatif. Le fédéralisme est souvent garant de la paix.

 

Seulement, comme je viens de le dire, il est possible de relever les traces d'une fin prochaine de la civilisation Occidentale, c'est-à-dire d'ici un ou deux siècles. Ce genre de spéculation n'est jamais aisée à faire puisque, avec la plus grande des chances, ce que je vais dire fera bien rire les contemporains du 23e siècle. Enfin bon, tentons toujours. Depuis une dizaine d'année, il est possible de noter un repli identitaire dans la plupart des pays d'Europe. Cela est traduit par la montée des partis d'extrême-droite lors des élections nationales ou européennes. Toutefois, allant à contre-courant de cette analyse, il y a aussi un intérêt accru des citoyens européenne pour l'écologisme et les idées valorisant la protection de la planète et de l'environnement. Dans l'ensemble, hélas, l'effritement des valeurs humanistes du 18e s., des droits de l'homme et du citoyen nés de la Révolution française, ainsi que l'émergence d'une Organisation des Nations Unis au 20e s., montrent les difficultés de l'Occident à se forger une identité propre dans un monde capitaliste et une économie de marché qui ne connaît pas les frontières et qui s'assoit totalement sur les particularités locales, que ce soit culturelle, religieux ou politique.

 

Finalement, la régression de la culture des Lumières du 18e s., le rejet même du passé, est un signe peu encourageant pour le maintient de la civilisation Occidentale telle qu'elle est apparue aux 15e et 16e siècles. Tout cela pourrait nous laisser penser que le 21e s. a de forte chance d'être un siècle de changements radicaux ou un siècle de régressions radicales. Toutefois, comme toujours avec une vision aussi tranchée, aussi bipolaire, il est nécessaire de nuancer. Le repli identitaire que connaît l'Europe est un signe de malaise. C'est pourquoi je ne retiendrais pas cette hypothèse comme signe de la fin prochaine de la civilisation Occidentale. Il est évident que cette cause, si elle existe, est plus profonde. Le fait que l'Europe a toujours été en retard sur le plan du développement de l'espèce comme le montre fort bien Baechler, ne signifie pas qu'elle le soit indéfiniment. De fait, on peut alors émettre une hypothèse que j'ai défendu, qui est de dire qu'en fait de repli identitaire, ce serait plutôt la recherche d'une identité à laquelle on assisterais. Il ne faut pas oublier que l'Union européenne a tout juste cinquante ans. Personne, instinctivement, dans son être le plus profond, va se penser « européens ». Non. Avant tout, un français à un regard de français, avec tout ce que cela implique sur le plan des valeurs, de l'histoire, de la religion, de la culture en générale. En fait de civilisation, nous serions dans une transition qui nous conduirais en fait vers une civilisation européenne à proprement parlé, c'est-à-dire une Union des pays du continent tout entier. Les plus nationalistes pourrait parler d'une reconstruction pacifique de l'Empire romain ou, plus modestement, de l'Empire de Charlemagne.

 

Quant à choisir entre les deux options, je ne puis, puisqu'en l'occurrence nous n'avons pas encore assez d'éléments pour trancher. À vous de choisir.

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commentaires

D
<br /> <br /> Je dirais que le malaise provoquant le repli-identitaire est de tous les temps. Avant la moyennisation des revenus, les gens se repliaient sur leur classe sociale. C'est naturel de se rattacher à<br /> un tout. Comme tu dis, "le fédéralisme est souvent le garant de la paix".<br /> <br /> <br /> Je pense que ce repli-identitaire doit être considéré comme un danger pour notre civilisation s'il est synonyme de renfermement sur soi (xénophobie par exemple) et qu'il doit être considéré comme<br /> une perspective d'amélioration pour notre civilisation s'il est synonyme d'ouverture (idéaux des lumières et mise en avant de la "Bildung" (= développement de ses capacités en gros). C'est sur<br /> qu'à force de se dégrader, une civilisation peut connaître une rupture voire sa fin mais quand même il faut y aller... Des cons y'en a toujours eu =)<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> D'autant plus que je ne prendrais pas le "pax romana" comme un gage de stabilité. Avec la facilité croissante de la communication et la réduction des distances (liée à des transports plus<br /> performants et une dématérialisation des échanges monétaires comme informatifs), cet équilibre peut être bouleversé très rapidement. Surtout dans la mondialisation.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Et puis, juste pour la réflexion, j'avais assisté à une conférence où l'on disait que le monde occidental n'allait pas être éliminé. Même si son poids économique chutait. Il faut aussi prendre en<br /> compte le pouvoir armé (dont je ne parlerais pas, je n'y connais pas grand chose). Il faut surtout prendre en compte l'aspect culturel. L'idéologie américaine a l'air de s'implanter de plus en<br /> plus dans les autres cultures. D'ailleurs, les symboles sont tellement importants que certaines paient cher pour avoir la peau plus blanche ou les yeux moins ridés. Des cons, y'en a toujours eu<br /> =)<br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> J'ai lu avec une attention accrue ce commentaire fort intéressant. Je suis en effet<br /> d'accord : la civilisation occidentale, a en croire les travaux des historiens « comparatistes », possède une espérance de vie de mil an. Si nous la faisons débuter en 1500, nous en<br /> sommes à la moitié et la Révolution industrielle ainsi que les Trente Glorieuses en serait l'âge d'or économique et social. Autant dire, la stabilité nous encore un peu de temps pour la<br /> trouver. La civilisation ce n'est, en effet, pas seulement une existence politique ou même<br /> insitutionnelle... c'est la conscience d'appartenir à une ensemble, c'est ce que les sociologues appellent vulgairement la « culture ». L'esprit de Rome et de la Grèce antique, si j'ose<br /> dire, ont encore aujourd'hui un impact certains sur nos institutions et sur nos modes de pensée. Pourtant, nous ne parlons plus latin. Le pouvoir armée de l'Occident, nous venons de le voir avec la guerre en Libye manque d'une certaine coordination et les Accords<br /> de Londres en 2010 ruine les projets de Chirac d'une Europe de la défense franco-allemande. Plus intéressant est la difficile implantation de la culture américaine en Europe malgré les films et<br /> les Mac-Do. Il n'y a pas un esprit européen à l'américain, mais un esprit américain à l'européenne et là est la différence. Contrairement à l'Europe, les Amériques possèdent une<br /> diversité de cultures impressionnante et c'est une véritable chance dont ils n'ont pas compris l'intérêt.<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> <br /> Un grand sujet.. nous nous sentons européens tous profondément; un peu par force aussi, envahis comme ici par tant de nations diverses; les mariages, les amitiés existent entre les gens que l'on<br /> cotoie chacque jour. Mais ils doivent aussi apprendre à l'être, ça c'est plus difficile. De nombreux groupes sont fermés, et vivent entre eux; trier une poubelle, ne pas salir les rues, respecter<br /> les espaces verts ne les sensibilisent pas encore, puisque certains, beaucoup surtout les femmes, ne profitent pas de l'école ou des acquis, vivant en circuits fermés. Ils ne participent pas aux<br /> fêtes des villages, où chacun vient rire et parler, mélanger les enfants,  mais seulement aux brocantes ! nous faisons l'animation du village depuis plus de vingt ans, c'était plus facile<br /> alors ; les replis communautaires ne sont pas bon signe; et personne n'est raciste, tout se passe bien entre les gens, c'est très cordial (ici près des Mureaux, vous voyez le style de banlieue)<br /> Un bon signe, à mon avis tout bête : les jardins ouvriers se développent et les familles immigrées les occupent de plus en plus, plus seulement les Portugais mais les Maghrébins; quoi de mieux<br /> pour la vie en société et l'ouverture à tous. Voilà un petit témoignage tout banal de banlieue grande couronne loin de l'avenir de l'Europe, mais il se fait ici aussi ! bonne année à vous !<br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Il y a en effet beaucoup de signes encourageant pour un monde meilleur, mais n'oublions pas que l'histoire de l'humanité, souvent, a jouer des tours aux<br /> sociétés les plus optimistes, comme les Romains qui ne pensaient pas leur fin possible... Il ne faut pas oublier cela et même dans une petite ville comme Fécamp il est difficile d'organiser un<br /> repas de quartier...<br /> <br /> <br /> Bonne nouvelle année !<br /> <br /> <br /> <br />

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  • : Ce blog a été créé par un étudiant en histoire et sociologie de l'Université du Havre. Il propose des articles allant du travail universitaire (exposé, compte-rendu...) à l'analyse spontanée de l'actualité... Il est donc à la fois objectif et subjectif, partial et impartial, méritant la plus grande prudence concernant les analyses de l'actualité notamment car elles sont parfois politiquement orientées.
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