Cette expression, utilisé par un diplomate américain, exprime la grande popularité du président français durant les six premiers mois de son mandat. « Sarkozy, dit le même diplomate, enjoyed an exceptionally long political honeymoon, one which extended well into the Fall. » La classe politique au pouvoir aux États-Unis a été surpris par la personnalité de Sarkozy. Communicant hors pair, il a su porter un programme ambitieux et détaillé. Tout cela est fait pour s'accorder à l'esprit d'initiative auquel sont tant attachés les Américains. En position de force, il a su insufflé dans la population une vague d'optimisme en se présentant comme un réformateur voulant rompre avec l'ancien temps. Une politique de « rupture » évidemment contesté par l'opposition puisqu'elle consiste a ne laisser aucune marge de manœuvre aux parlementaires et aux ministres. Il va même jusqu'à affirmer qu'il ira jusqu'au bout de son mandat et ne pensera pas à un second mandat avant d'avoir mis en œuvre ce pourquoi il a été élu. Cette position volontariste et déterministe semble plaire à l'administration Bush tout autant que la nomination de Bernard Kouchner aux Affaires Étrangères. Ce dernier, issu des bancs de l'opposition, est qualifié d'opportuniste. L'affaiblissement du centre-gauche et de la gauche est une composante de la politique de Sarkozy qui essaie d'avoir le plus de liberté possible pour mener à bien sa mission. En France, l'annonce d'un remaniement possible après les élections, ne remet pas en cause la place de Kouchner et cela dès le mois de décembre 2007. Populaire dans le pays, ce ministre a été choisi parce qu'il convient aux Américains. Toutefois, il n'est là que pour faire de la figuration et les décisions se prennent de l'Élysée, notamment par l'intermédiaire de Claude Guéant bombardé Secrétaire général et Conseiller diplomatique. Tout cela ne permet pas de rendre transparente une situation qui apparaît comme très clair dans l'esprit du président. L'opinion publique se fait sarcastique et une large part de la classe moyenne cultivé devient de plus en plus hostile à sa politique intérieure. Le retrait de Kouchner lors de la visite de Khadafi et son agacement face à la participation de fonctionnaires de l'Élysée lors de négociations diplomatiques, sont tout de même le signe d'une certaine autonomie du ministère des Affaires Étrangères.