Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 juillet 2012 1 09 /07 /juillet /2012 15:49

La royauté apparaît en Égypte voici 3 500 ans. Elle était symbolisée par la figure du roi, le pharaon. L’institution pharaonique sera le plus durable de tout les régimes politiques de l’histoire de l’humanité puisqu’il va durer plus de trois mille ans, s’éteignant avec Nectanébo II (360-342). Cette stabilité réside dans l’essence divine du roi, associé au dieu du ciel, Horus, symbole de la royauté. Son nom signifie « celui qui est au-dessus ». Peu importe le mortel qui lui sert d’intercesseur sur Terre. Horus est vénéré à Edfou, Hiérakonpolis, Héliopolis et Abydos, cité près de laquelle se trouve la nécropole des premiers rois, Umm el-Qâab. La cité fut un important centre religieux qui rendait hommage a un dieu local, Khentamentiou, qui reçut un temple de 9 m sur 15, puis un second temple de 120 m², accolé au premier. Le temple sera détruit sous les rois de la IVe dynastie. Les hiéroglyphes, à usage religieux au début, apparaissent avec les premières dynasties. C’est une des plus vieille écriture connue. Champollion la déchiffrera au XIXe siècle.


La royauté apparaît et se consolide avec la sortie du Néolithique. Des communautés villageoises se constituent afin de sécuriser les campagnes et de renforcer le pouvoir des roitelets locaux. Le contrôle de la population est un préalable à la constitution d’un grand royaume d’Égypte. Pendant longtemps, il y aura deux couronnes, celle de Haute et celle de Basse-Égypte. Le chemin suivi aurait pu être celui de la Grèce, certaines cités égyptiennes étant largement autonome. Il n’en fut pas ainsi. Le fondateur de l’institution pharaonique, Narmer (3024-2999), aurait réunifier les deux royaumes en un seul. C’est un guerrier et un législateur, plus mythologique que réel pour certains égyptologues. Il s’appuie sur des pratiques plus ancienne et va renforcer son autorité sur le Nord en fondant une cité dans le delta du Nil, Memphis. Stratège et bâtisseur, Narmer doit protéger sa capitale. Il édifie des places fortes dans la région de Gaza et des barrages sur le Nil. Il instaure des cultes nouveaux.


Pour un seul roi, cela fait beaucoup, eut-il régné vingt-cinq ans, et pour les historiens Aha, son fils, aurait été associé au pouvoir de son père. Menu pense que les deux rois portaient le titre de Ménès, « celui qui établit ». C’est une séduisante hypothèse que ne partage pas James Peter Allen. Pourtant, Ménès ne peut être un roi à part entière étant donné les tessons de poterie, les étiquettes et les vases, prouvant l’existence de Narmer. La fameuse palette de Narmer montre le roi coiffé du pschent, cette coiffe royal composé de la couronne rouge de Basse-Égypte, desheret, et de la couronne blanche de Haute-Égypte, hedjet.


L’héroïque histoire de ce roi serait parfaite si les archéologues ne venaient déstabiliser le bel édifice par leurs découvertes. Ils pensent que Narmer serait le fil de la reine Shesh et du roi Ka, régnant à Hiérakonpolis, ville considérée comme rivale de celle de Memphis. Au même moment, règne le roi Crocodile à Nagada. En 1902, la tombe de Ka est découverte à Umm el-Qâab, mettant ainsi fin aux théories faisant de ce roi un héros légendaire. Ce ne fut pas du tout un héros, et lorsque Narmer lui succède ce n’est pas sans entraîner des troubles. D’ailleurs, pour renforcer la royauté, il épouse une princesse de Nagada, Neith-Hotep. Elle donnera naissance à Aha et Berenib. À la mort de son époux, en 2999, elle devient la Régente, « Mère du roi ». Aha épouse alors sa sœur Berenib afin de consolider la lignée royale. C’était une pratique courante des pharaons, qui par ailleurs possédaient leur harem, avec les épouses secondaires et les favorites du moment.


Aha semble avoir été un roi actif, mais en retrait par rapport à sa mère qui se fit bâtir un magnifique tombeau à Nagada et enterrer avec les rois. Cela ne manqua pas d’intriguer les égyptologues. Fut-elle la première femme pharaon ? L’épouse ne portait jamais le titre de reine et lorsqu’elle gouvernait, elle portait les attributs des hommes, avec le titre de roi. Neith-Hotep était une femme à poigne, cela ne fait pas de doute. Son autorité est incontestable et elle semble avoir régné avec son fils, pourtant âgé de 40 ans à la mort de son père. Il est donc curieux que Neith-Hotep fut nommée la Régente. Toujours est-il que Aha meurt en 2974 à l’âge vénérable de 64 ans. Durant son règne, il instaure le culte de Sobek, dieu-crocodile du Fayoum, celui d’Apis, dieu-taureau, et celui de Neith, déesse du Delta à Saïs. La volonté de rattacher la royauté de Nagada à celle de Memphis semble évidente. Est-ce la volonté de feu Narmer ? Peut-être… Aha défendit vaillamment le royaume en combattant en Libye, en Nubie et en Syro-Palestine.


La guerre continuera encore pendant plusieurs années et il faudra attendre les IIIe et IVe dynasties pour avoir un premier apogée de l’Egypte, avec les fameuses pyramides.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : La Crise des Consciences
  • : Ce blog a été créé par un étudiant en histoire et sociologie de l'Université du Havre. Il propose des articles allant du travail universitaire (exposé, compte-rendu...) à l'analyse spontanée de l'actualité... Il est donc à la fois objectif et subjectif, partial et impartial, méritant la plus grande prudence concernant les analyses de l'actualité notamment car elles sont parfois politiquement orientées.
  • Contact

Recherche

Archives