L'historiographie médiéviste française, depuis une dizaine d'années, connaît certains changements de perspectives. Le début à surtout porté sur la révolution de l'An mil au cours des années 90. Le consensus actuel place la césure au 12e siècle.
-
Les origines de l'habitat et la naissance du village, dans la foulée, sont deux axes de recherches qui ont été particulièrement débattus. Pierre Toubert, en 73, soutient la thèse de l'incastellamento, nuancée notamment par Robert Fossier qui propose le concept d'encellulement.
-
Les recherches les plus récentes portent sur le rôle des cimetières et des églises-bâtiments dans la cristallisation de l'habitat. Nous pouvons citer Lauwers, Iogna-Prat ou Mazel.
-
Un autre débat porte sur la “crise de 1300” qui placerait le déclin non à partir de 1348 comme c'est encore admis, mais le placerait dès la fin du XIIIe siècle avec les répercussions démographiques du XIIe siècle. Nous pouvons citer Menant, Bourin ou Sen.
D'autres questionnements sont sans réponses :
-
quelle place donner à la pensée savante dans la construction de la société ? (Alain Boureau, Marmursztejn)
-
Qu'est-ce que la violence médiévale ?
-
Quelle place donner à l'histoire des sentiments et des émotions pour comprendre la société médiévale ?
Quelques historiens médiévistes français dont les noms vous diront sans doute quelque chose pour certains d'entre eux : Barthélémy, Didier Lett, Barbara Rosenwein, Damien Boquet, Piroska Nagy...
Trois grands thèmes sont à redécouvrir ou renouveler, à mon sens, en histoire médiévale : l'histoire des représentations (déjà bien représenté, par Verdon notamment), l'histoire politique (après les études du siècle dernier, il manque une vision globale du politique au moyen-âge même si nous pouvons citer Fiori) et l'histoire culturelle.