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17 avril 2011 7 17 /04 /avril /2011 12:09

Avec mes prises de position sur la guerre en Libye et certains reproches formulés à mon encontre, notamment me reprochant d'étaler mes idées trop rapidement, de me ranger au niveau des journalistes de TF1, j'ai décidé d'entreprendre un exercice inédit dans ce blog. Je ne me critiquerais pas sur la forme de mes articles, sur l'orthographe désastreuse, mais je vais analyser le fond de ma pensée. Curieusement, et c'est très heureux, celle-ci a évoluée... D'ailleurs, n'hésitant pas moi-même à être incisif sur certains sujets, je ne le suis pas moins quand il s'agit de me critiquer (en prenant ce mot dans son sens « noble », c'est-à-dire critique intellectuelle, constructive et utile). De plus, cela m'a fait apparaître, de manière inconsciente, la « redondance » de certaines thématiques depuis 2010 (abordée parfois très succinctement mais déjà là).

 



Les français ne sont plus des révolutionnaires. Ils ont perdu l'esprit de mai 68 et ils se laissent bercer par la démagogie d'un dangereux président de la république. L'abstention aux élections est un signe presque symptomatique du malaise politique que la France connaît... Voici ce que j'écrivais dans mon blog le 29 janvier 2010. Pour une fois j'avais tort. Dans cet article, intitulé pompeusement “La démocratie en danger !”, j'aborde les thèmes traités dans l'année. Je ne pouvais pas prévoir cela mais c'est un fait.

 

Donc, après la politique, l'économie. Ma hantise depuis mon “baptême du feu” en 2006 c'est le capitalisme. “Le système capitaliste, fondé sur un libéralisme économique forcené, est censé garantir la liberté des peuples. Liberté peut-être, égalité certainement pas... D'ailleurs, la crise économique de 2009, par son ampleur international, s'avère, d'un point de vue structurel, un désastre retentissant.” Cette analyse est d'une banalité déprimante. En plus, j'essaie de faire de l'esprit en parlant de “structure”. Ensuite, je vais m'attacher aux droits de l'homme “qui ne sont plus respectés”. C'est une autre banalité. Toutefois, cette banalité, dite comme je viens de le faire, est cynique.

 

Enfin, je fais une remarque dépassée en affirmant, avec Carol Gillian, que “les valeurs féminines sont donc dévalorisées par la société et le pouvoir politique. L'évolution, les décisions prises aujourd'hui, au début du XXIe siècle, sont régressives...” Non, sans blagues ! Et moi de conclure que “la dictature n'est pas loin... Quelques mois plus tard, dans un autre article, “Le monde des idées”, publié sur mon blog le 2 août 2010, j'affirme, sûr de moi : “Les idées sont un véritable engrais naturel contre la démagogie. Le type même du sophiste c'est notre président de la république. Nicolas Sarkozy aime les discours simple, que les gens comprennent vite et bien.” J'ajoute, un peu plus loin que “dans notre monde virtuel, il n'y a plus de place pour les disciplines noble que sont l'histoire, la philosophie et la littérature” avant d'avouer piteusement que “je ne sais trop quoi faire pour changer cela.

 

L'idée d'un monde “virtuel” va aussi me suivre quelques temps. Il faut bien avouer que mon blog me sert un peu de tribune pour exposer mes idées. Dans un autre petit mot, également le 2 août 2010, j'écrivais : “en écrivant dans ce blog ces quelques lignes, je m'investis dans la lutte contre le gouvernement actuel. Je me garde bien de parler de gauche ou de droite et de donner des noms.” Je ne vais pas hésiter une seule seconde à le faire par la suite. La Crise des consciences est le titre de mon blog. Il m'apparaît inutile, ici du moins, de justifier ce titre. Au vu de mon optimisme savamment affiché la plupart d'entre vous auront certainement compris la nature de ma pensée. Pourtant, ce blog n'a rien de noir, bien au contraire.

 

Il tente un peu d'humour – mais je ne suis pas doué dans le domaine – et une dose chlorophormique de cynisme et d'ironisme. Dans un article sur Jaurès je place les notions de “justice sociale” et affirme que “l'union fait la force”. Les Pinçon, sociologues, nous montre bien dans leur dernier livre, Le président des riches, que la lutte des classes, loin d'avoir disparue, est toujours là. Seulement, les riches forment l'élite, bien évidemment, et, en-dessous, les classes moyennes s'entredéchirent pour espérer une ascension sociale si minime soit-elle. “L’antagonisme de classe, propre à nos sociétés occidentales, ne permet pas l’émergence de ce caractère humain. Comme Marx avec le communisme, Jaurès pense que seul le socialisme résoudra cet antagonisme et fera de chaque nation enfin réconciliée avec elles-mêmes une parcelle d’humanité.” Je ne crois point au socialisme car c'est une utopie, plus douce que le communisme, mais une utopie tout de même.

 

Pensez à Kant, à son essai sur les Lumières et vous y retrouverez en partie les idées de Jaurès, en partie les miennes. Mon héritage ce sont les Lumières, de loin ou de près. “Raison et démocratie, explique Jaurès ensuite, dilapident la violence. La raison, pour le Larousse, c'est “l'ensemble des principes, des manières de penser permettant de bien agir et de bien juger". Comme la violence est un acte négatif nuisant à la société, il est nécessaire de la réguler. Pour la réguler, la justice sociale, la démocratie, et la raison y suffisent.” Malheureusement, je viens de l'annoncer, c'est une utopie.

 

Concernant l'idée que l'union fait la force, Jaurès se montre conscient de sa faiblesse : “Il y aurait enfantillage, dit-il, à prétendre couvrir ces oppositions d'une unité extérieure et factice.” J'ajouterais, pour refermer ce chapitre sur Jaurès, que “l'objectif d'un socialiste est de comprendre le monde afin d'en donner une image juste à ses camarades. La pensée socialiste, humaniste pour le coup, repose aussi sur lefair play.“Elle n'a besoin, explique Jaurès, ni qu'on diminue ou rabaisse injustement les adversaires, ni qu'on mutile les faits." J'ajouterais une chose, et c'est valable pour la majorité au pouvoir :“il n'y a que les classes en décadence qui ont peur de toute la vérité". Détruire les idées reçues, les préjugés, le mensonge et l'injustice, caractérise le socialisme de Jaurès. Dès lors, nous comprenons pourquoi le journal l'Humanité porte ce nom. Il fait référence à une école de pensée, à un état d'esprit et à une manière d'engager le débat public.

 

Les socialistes d'aujourd'hui [avril 2011] devraient s'en inspirer un peu plus et éviter que des références illustre tombent dans le langage courant des conservateurs. Remarquez, au passage, que je ne cite aucun nom.

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  • : La Crise des Consciences
  • : Ce blog a été créé par un étudiant en histoire et sociologie de l'Université du Havre. Il propose des articles allant du travail universitaire (exposé, compte-rendu...) à l'analyse spontanée de l'actualité... Il est donc à la fois objectif et subjectif, partial et impartial, méritant la plus grande prudence concernant les analyses de l'actualité notamment car elles sont parfois politiquement orientées.
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