Le discours journalistique concernant le programme des candidats socialistes est affligeant. L'augmentation des impôts est au coeur des questions, ainsi que la gestion de la crise financière, notamment la réduction des déficits. Tout cela passe dans l'ombre les propositions sur l'éducation, sur la sécurité, sur le nucléaire, ou encore sur la jeunesse et le chômage. Il est inquiétant de réduire un programme à la seule taxation des riches. Chacun sait que les grandes fortunes paieront plus d'impôts si les socialistes parviennent à remporter les élections présidentielles de 2012. Avec François Hollande ce n'est pas certain...
J'irais voter aux Primaires socialistes parce que le choix d'un futur Président de la République doit être représentatif du pays et de la population. Ainsi, si des électeurs habituellement à droite vont voter aux Primaires, il ne faudra que saluer cela. Quel parti politique français donne réellement à ses opposants la possibilité de voter pour choisir un représentant à la plus importante des élections ? Les écologistes ont bien fait des mini-primaires, mais les socialistes, de cette ampleur, transforment la vie politique de la Ve République. Je dis cela, car je le pense sincèrement.
Le bilan de Nicolas Sarkozy en 2012 sera inévitablement plus mauvais que celui de Jacques Chirac en 2007. Il serait donc heureux que les citoyens prennent ce bilan en considération et que les médias arrêtent un peu d'enfoncer les socialistes. En effet, personne ne parle du bilan du Président de la République sortant. Le Front National est passé au second plan et personne, mis à part la majorité – qui oublie vite les alliances officieuses du passé – n'a encore osé attaqué de face les nationalistes.
Pourquoi les centristes ne pourraient pas réussir un bon coup de poker ? Jean-Louis Borloo est-il capable de gagner la présidentielle ? Ce n'est pas certain, mais il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué, c'est-à-dire attendons le 1er tour. Les promesses seront-elles tenues ? Les candidats auront-ils les moyens de réaliser leur programme ? En fait, la relance de la croissance passer par une relance de l'emploi et donc de la consommation. Certes, la droite accuse la gauche d'être dépensier, mais les quelques milliards de dépenses en plus de Martine Aubry, par exemple, seront compenser par la taxation des plus riches, et pourrait permettre, sur le long terme, d'éviter le grand plongeon.
Les économistes « de gauche » existent et ils ne sont pas plus incompétents que les autres. La droite, en pleine crise, impose à l'Europe des réductions sur le budget des associations caritatives. Heureusement, Sarkozy a protesté, demandant un recours, mais n'est-ce pas encore une occasion de faire du bruit pour redonner une mauvaise image ? À quelques mois des élections, il est difficile de savoir ce qui est sincère de ce qui est orienté. En fait, les gesticulations de la droite depuis l'élection de 2007, masquent l'indécence de leurs prise de positions, comme le fut l'affaire de l'expulsion des Roms en 2010 ou encore les déclarations de Michelle Alliot-Marie concernant la Tunisie. Tout cela renforce la dégradation de ce gouvernement. Seul la position sur la Libye est à mettre au crédit du Président pour l'excellent travail diplomatique de la France. Là aussi, c'est historique, mais cette affaire, très contestée, n'aura aucune incidence sur les élections.
Inutile de conclure sans cet appel : allez voter aux Primaires socialistes afin de montrer, quel que soit vos orientations politiques, que la démocratie n'est pas réservé à une minorité de militants subjectifs et partiaux, votant en fonction de logiques que l'électeur lambda, ne connaissant pas les us et coutumes du PS, ne peut posséder.