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1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 15:06

Le colbertisme est encore à la mode en France. Colbert pensait que la puissance de l'Etat dépendait du développement de l'industrie et du commerce extérieur. C'est le mercantilisme. N'est-il pas curieux de constater dans la bouche d'un Hollande, d'un Dupont-Aignan ou d'une Le Pen, mais aussi d'un Bayrou, un appel au « fabriquer en France » ? L'industrie française est en train de tomber sous les coups répétés de ce libéralisme financier et commercial complètement suicidaire. Les gouvernements de droite, conservateurs, ont privatisés pour une bouchée de pain des entreprises publics car il leur fallait de l'argent. Seulement, l'argent qui rentrait dans les caisses grâce aux péages des autoroutes n'existe plus. Il est passé dans les mains de gens sans scrupules. EDF a encore augmenté ses prix de manière scandaleuse, mais que peut faire l'État. Il se dit actionnaire majoritaire alors qu'il cède à la moindre pression des « amis » du pouvoir. L'État se doit d'être fort, il ne l'est que pour imposer l'inacceptable à ceux qui sont citoyens.

 

Nous voilà avec une campagne présidentielle dans laquelle nous n'apprenons rien, si ce n'est que Sarkozy n'a pas changé sa politique, annonçant déjà qu'il soutiendra les patrons du CAC 40 et cela ne scandalise personne. Les gens votent pour lui, puisqu'il est crédité presque du même pourcentage que Hollande dans les sondages. Cela ne veut rien, pourrait-on dire de manière optimiste ? Hélas, cela veut dire qu'il suffit de jouer le martyr, de jouer celui qui se repends d'avoir fait un mandat si pitoyable, pour que les gens se raccrochent à vous. Je vous le demande : où va la France ?D'ailleurs, assez curieusement, plus personne ne nous parle de plan de rigueur. Les médias taisent le sujet, comme si c'était « tabou ». On ne fait pas peur aux gens pendant la campagne. Si, bien sûr, on nous dit que la nouvelle constitution européenne, que l'on nous imposera une fois de plus, comprend la règle d'or. En 2007, le nouveau Traité de Lisbonne créait une Union européenne libérale et capitaliste, mais la crise survint au même moment, démontrant avec force la nullité de ce Traité.

 

Non content de jouer les apprentis économistes, nos chers hommes politiques s'en prennent à un pays – la Grèce – pour faire leurs expériences de plans de rigueur. Je crois que cela à horrifier plus d'un chefs d'État au vu des résultats. Depuis, les Grecs ne font pas du tout la « une » des médias. Vous comprenez qu'il est plus intéressant de montrer les casseurs qui s'en prennent aux bâtiments publics que les enfants qui n'ont plus rien à manger. Le chômage est énorme puisqu'il a triplé en trois ans. C'est une honte de plus pour l'humanité ! Honnêtement, j'ai du mal à comprendre comment ces politiciens d'opérettes peuvent se regarder dans une glace sans blêmir de honte. Non, ils ont peur d'une révolte, peur de perdre leurs privilèges fiscaux, peur de perdre le pouvoir... Dans ces conditions tout est permis. Ils peuvent endormir le peuple en le manipulant par une habile propagande, dont Noam Chomsky a bien montré qu'elle existait même dans nos pays démocratiques.

 

L'exercice de l'État (2011), mais aussi La Conquête (2011), sont des films qui nous montre de manière fort bien la déconnexion complète de ces individus que nous élisons. Les conseillers sont là pour que vous disiez ce qu'il faut, quand il faut. Bref, ces films, chacun à leur manière, nous plonge dans le monde de la communication politique. L'humain est relayé au second plan et seul compte l'intérêt de l'État, mais surtout l'intérêt particulier. Le pouvoir, il faut le conquérir, et une fois cela fait, il faut le garder. Pour faire, tout ça il faut être le meilleur. Non, les idées n'ont pas grande utilité : il suffit de descendre l'adversaire, de l'écraser, pour gagner sa campagne. La scène ou le ministre, dans L'exercice de l'État, se retrouve pris à parti par des grévistes quelques peu agités est vu par les yeux du politique. Il ne peut rien faire. Il est impuissant et ne comprend pas la détresse des gens. Pour eux, une seule chose compte, désamorcer la colère sociale pour espérer être réélu en se donnant une image que les citoyens attendent.

 

Je crois qu'il n'y a pas grand chose à ajouter à ce constat un peu pessimiste, mais qui, malheureusement, reflète plus la réalité qu'on ne pourrais croire. Les documentaires diffusé notamment par la chaîne LCP sur les politiques en campagne nous montre bien ce côté communication très important. Lorsque l'on se rend dans un musée, il faut éviter que le concurrent y soit en même temps, où bien faire en sorte d'y être en même temps et prétexter une « erreur » ou feindre la « surprise ». Espérons toutefois que la campagne ne nous réservera pas une trop grosse surprise, dans le sens où Le Pen arriverait au second tour (si elle a ses 500 signatures).

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  • : Ce blog a été créé par un étudiant en histoire et sociologie de l'Université du Havre. Il propose des articles allant du travail universitaire (exposé, compte-rendu...) à l'analyse spontanée de l'actualité... Il est donc à la fois objectif et subjectif, partial et impartial, méritant la plus grande prudence concernant les analyses de l'actualité notamment car elles sont parfois politiquement orientées.
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