Lucien Jerphagnon, philosophe français, disciple de Jankélévitch et professeur de Onfray, est un de mes auteurs favoris. Son Histoire de la Rome antique m'a permis de comprendre davantage cette civilisation qui m'était alors inconnue. Son vieux style, fluide et agréable, son humour, rendait la lecture de ses livres attrayante. Il a écrit sur l'idéologie impériale, sur la sagesse romaine, dans Au bonheur des sages. Ami de Paul Veyne, son approche du monde antique, mélangeant philosophie, histoire et littérature, est d'une érudition simple et profonde.
Image : Lucien Jerphagnon (source : Le blog de l'histoire)
Un jeune étudiant rendant hommage à un vieux professeur peut prêter à sourire. Pourtant, les sages ont longtemps eut un aura plus important que la jeunesse. Lucien Jerphagnon n'était peut être pas un sage, mais la relégation d'une oeuvre aux oubliettes sous prétexte de son ancienneté, n'est pas recevable. L'érudition de ses anciens qui quittent ce monde en ces temps de crise, sont autant de perte irremplaçable pour la littérature, la culture du pays de Voltaire et Rousseau.
Il est heureux que ce professeur de Nancy ait encore droit de citer dans une bibliographie d'histoire ancienne concernant sa biographie sur Julien l'Apostat. Né en 1921, il est mort hier, vendredi 16 septembre 2011 à l'âge de 90 ans. Son dernier – des entretiens – s'intitule De l'amour, de la mort, de Dieu et autres bagatelles. Il prenait la vie avec une certaine décontraction apparente, un certain humour, une certaine philosophie, sans jamais laissé de côté la pédagogie et l'érudition.