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20 avril 2011 3 20 /04 /avril /2011 18:00

Aujourd’hui, le capitalisme connaît une nouvelle crise profonde comme il en a connu déjà en 1929 et dans les années 70. La façon dont la crise actuelle a été gérée (par la priorité donné à la réinjection de capitaux dans l’économie mondiale au dépend des problèmes sociaux qui passent ainsi au second plan) montre les dérives que le capitalisme moderne permet, c’est-à-dire une approche plus financière que sociale, qui place le capital avant l’individu, celui-ci n’étant qu’un moyen permettant d’accéder à l’argent. Le capitalisme moderne ressemble fortement aux dérives que Max Weber a analysées au début du XXe siècle. Mais, quelles sont ces dérives ? Et, plus largement, si dérive il y a, cela veut dire qu’il existait un autre modèle capitaliste. C’est de cet autre modèle capitaliste dont nous allons parler au travers de deux textes de Max Weber. Ils sont extraits, pour le premier texte, de l’essai sur L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme publié en deux parties dans la revue allemande « Archive pour les sciences sociales et la politique sociale » en 1904 et 1905, et extrait, pour le second texte, d’une étude posthume publié en 1923 et intitulée Histoire économique générale. Le capitalisme et le protestantisme sont deux notions familières pour Weber.


Né en 1864 à Erfurt, en Allemagne, dans une famille d’industriels protestants cultivés, le jeune Max sera marqué par sa mère, Helene Fallenstein, calviniste, et surtout par sa tante, Ida Fallenstein. Peu après l’obtention de son doctorat en 1889, Weber, afin d’allier activité intellectuelle et professionnelle, s’impose une vie austère, stricte et ordonnée. Collaborateur pour plusieurs revues économiques, il commence à être connu après 1896 lorsqu’il devient professeur d’économie à Heidelberg. Atteint d’une grave dépression nerveuse à la mort de son père, il démissionne de sa chaire d’économie en 1903. Date importante car elle marque un tournant dans la vie de Max Weber puisque c’est à cette époque qu’il s’intéresse sérieusement à la sociologie. En 1910, il fonde avec Tönnies et Simmel la Société allemande de sociologie et côtoie, à Heidelberg, des sociologues (Tönnies et Simmel) et des philosophes (dont Rickert, qui eut une grande influence sur Weber comme Raymond Aron l'a souligné dans La sociologie allemande contemporaine). Proche des milieux nationalistes entre 1893 et 1899, il s’en détournera définitivement pendant la guerre, choqué de la tournure prise par les évènements. Après une brève période d’intensité politique en 1918 pendant laquelle il s’investit pour mettre en place la République de Weimar (il fait partie des fondateurs du Parti démocrate allemand), il intègre, en 1919, la chaire de sociologie créée à Munich. Durant la guerre, il entreprend la publication de ses ouvrages de sociologie religieuse. Mort en juin 1920 d’une pneumonie, il n’eut pas le temps de publier son œuvre majeure, Economie et société qui paraît à titre posthume en 1922.


En tant que sociologue, sa démarche consiste à expliquer un phénomène social, le capitalisme en l’occurrence, comme découlant de diverses actions, tels que l’épargne ou le travail ; phénomène social motivé par un système de valeurs et de croyance, l’éthique protestante. Sa démarche est dite « compréhensive ». Selon Weber, le protestantisme serait à l’origine du capitalisme moderne. Une problématique, certes assez large, mais qui englobe à mon sens la logique des deux textes, peut être posée : comment l’esprit du capitalisme s’est-il développé en Europe ? Nous allons nous interroger, pour donner une réponse, sur la naissance, le fonctionnement et l’évolution du capitalisme moderne, et tout cela au travers du protestantisme. Nous aborderons la rupture avec le Catholicisme qui marque la naissance « officielle » du Protestantisme, puis nous montrerons par quels changements l’esprit capitalisme est peu à peu apparu et comment il s’est transformé pour devenir ce qu’il est à l’époque de Weber, et, dans une moindre mesure, à la nôtre.

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commentaires

N
<br /> <br /> J'espérais une suite...;-)<br /> <br /> <br /> Nous ne saurons donc jamais comment l'articulation des intérêts religieux et des pratiques sociales ont pu induire des effets sociaux et économiques. Le mystère reste entier ! Dommage ! ;-)<br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> La suite arrive dans les jours qui viennent... les prochains épisodes le 24 et le 26... <br /> <br /> <br /> <br />

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  • : La Crise des Consciences
  • : Ce blog a été créé par un étudiant en histoire et sociologie de l'Université du Havre. Il propose des articles allant du travail universitaire (exposé, compte-rendu...) à l'analyse spontanée de l'actualité... Il est donc à la fois objectif et subjectif, partial et impartial, méritant la plus grande prudence concernant les analyses de l'actualité notamment car elles sont parfois politiquement orientées.
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