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7 janvier 2011 5 07 /01 /janvier /2011 23:44

clotaire1.jpg

Clotaire Ier, roi de Soissons

 

Introduction

 

En 511, à la mort de Clovis, la Gaule est surtout dominée par les Francs. L'Union franque est alors divisée en quatre royaumes autonomes. Elle se caractérise par plusieurs choses :


1)La proximité des “capitales” (Reims, Orléans, Paris et Soissons)

 

2)Un expansionnisme conséquent vers le Sud (Auvergne, Bourgogne, Provence, Italie et Espagne)

 

3)Une politique des partages et de la faide (i.e vengeance privée) entre les princes mérovingiens.

 

Comment Clotaire Ier devint-il roi des Francs ?

 

1)L'expansionnisme

 

La politique étrangère des fils et petit-fils de Clovis est guidée par deux objectifs principaux, dont la volonté de les réaliser n'est pas certaine (peut-être sont-ce en fait des hasard) :

1/L'acquision de terres et de tributs afin d'assoir leur autorité encore davantage, c'est-à-dire en payant les nobles.


2/Atteindre la mer Méditérannée.

 

Les guerres vont prendre trois formes :


1/une pacification des territoires depuis peu sous le giron des Francs. La première est celle de l'Auvergne (massacre de la population par Théodoric Ier) et la seconde est celle de la Thuringe (expédition punitive de 528 avec un massacre de la population qui fit scandale dans toute l'Europe et même jusqu'à Constantinople).


2/des campagnes régulières dans les pays voisins. Il y a bien sûr le royaume des Burgondes, attaqué par Clovis en 500, puis par ses fils de 523 à 534 avant qu'il soit définitivement annexé. Il y a aussi l'Italie (de 539 à 554 par l'Austrasie, puis retrait progressif) et l'Espagne (de 542 à 546, notamment par Childebert Ier).


3/l'achat de la Provence en 537 aux Ostrogoths.

 

2)La réunification de l'Union franque (532-558)

 

C'est sur cette base territoriale et dans ce contexte de guerres permanentes que Clotaire Ier va pouvoir “réunifier” le royaume de son père.

 

Comment s'y prend-t-il ?

 

Cette réunification va se réaliser en trois temps :

1/la succession de Clodomir en 532 : Clotaire épouse la veuve de son frère, Gondioque, puis fait assassiner ses neveux avec l'assentiment de son frère Childebert et le consentement de sa mère Clotilde (qui aurait préférée les voir mort plutôt que tondus, c'est-à-dire humiliés).


2/la succession de Théodebald en 555 : Fils de Théodoric Ier, petit-fils de Clovis et roi d'Austrasie, il meurt sans enfants et lègue des terres à Clotaire.


3/la succession de Childebert en 558 : fils de Clovis, roi de Paris, il ne laisse à sa mort que des filles, écartée sans problème du pouvoir par Clotaire.

 

3)La Courte réunification

 

Clotaire est maître de l'Union franque. Il est donc roi de tous les Francs.

 

La singularité c'est la brièveté de la réunification. En effet, Clotaire est alors âgé de 58 ans ce qui est très vieux pour l'époque.

 

Son règne connaît un épisode majeur : la révolte de Chramne, fils du roi. Celui-ci sera étranglé. Son corps, ainsi que sa femme et ses enfants seront brûlés dans une cabane. La cruauté n'avait pas de limites.

 

Clotaire meurt le 29 septembre 561 à Compiègne.

 

Conclusion

 

Deux choses caractérises le roi france de cette période :


1/sa foi catholique (toute relative, mais elle existe belle et bien).


2/sa puissance (là aussi toute relative, mais l'Empire franc est reconnu par l'Empire d'Orient comme un interlocuteur sérieux).

 

Finalement, comme souvent, la réunification entraîne une dislocation à la mort de son auteur. Il y a ainsi un partage entre les fils de Clotaire. Il met en place l'ordre géopolitique de la fin du VIe s. et du début du VIIe.

 

mero-561.jpgIl manque sur cette carte le royaume de Sigebert en mauve.


1/le royaume de Paris et d'Aquitaine : Caribert (520-567), qui meurt vite et dont les terres sont partagés entre ses frères.


2/Le royaume de Bourgogne : Gontran en est le maître et, si l'on en croit Grégoire de Tours, il fut un des meilleurs rois de son époque après Clovis et avant Dagobert.


3/Le royaume d'Austrasie : territoires de l'Est, ils sont occupés par Sigebert, époux de Brunehaut.


4/Le royaume de Neustrie : il est dirigé par Chilpéric Ier. Son fils Clotaire II est le père de Dagobert.

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5 janvier 2011 3 05 /01 /janvier /2011 01:24

 Cet homme est un inconnu. Une personne comme vous et moi dont les seuls informations sur lui viennent des registres d'état-civils.

 

Qui est-il ?

 

C'est un membre de ma famille. Pour comprendre son lien avec moi, il faut bien sûr remonter quelques générations.

 

Mon arrière-grand-père, Louis (1911-1988), est le fils de Marguerite Grivel (1880-1934) et de Louis Levacher (1877-1949).

 

Marguerite Grivel est la arrière petite-fille de Honoré Florimond dit Louis Grivel (1805-1867) et de Pélagie Delamare.

 

Honoré est le petit-fils de Jean-Baptiste dit Belle Rose (1734-1808).

 

L'intérêt d'étudier sa vie ?

 

Mon but n'est pas de présenter ma famille, mais de donner à découvrir quelqu'un d'autre qu'un roi ou un puissant de ce monde.

 

Les “petites gens” sont aussi passionnant que les “puissants” parce que leur vie ressemble à la notre bien plus qu'à celle des puissants.

 

L'intérêt est donc de pouvoir accéder à des “généalogies” permettant d'étudier les évolutions au cours des génrations.

 

La plus importante d'entre elle est l'évolution sociale des familles.

 

1)Quels sont les liens entre le père et ses enfants ?

 

2)À quel âge les enfants quittent le foyer familial ? À quel âge se marient-ils pour la première fois ?

 

3)Les enfants font-ils le même métier que leur père ?

 

4)etc, etc, etc.

 

Biographie rapide de Jean-Baptiste

 

Il est né le 2 avril 1734 dans un petit village des Vosges, Le Grand Valtin.

 

Son père, Jean (1710-1781), est manoeuvre.

 

Sa mère, Marguerite Ferry (1700-1763), est une parente au 4e degré canonique avec Jean. C'est un mariage arrangé.

 

Ce mariage durera de 1732 à 1745, soit treize ans. Mais, une fois majeur, Jean “divorce” de Marguerite et épouse en 1745 Agathe Petitdemange (1721-1784).

 

Jean-Baptiste a alors onze ans.

 

Charpentier, le jeune homme reste auprès de sa mère. Son père semble peu présent. On peu deviner cela par ce qui suit.

 

En 1763, sa mère décède peu après qu'il ait quitté le village natal pour aller dans le port de pêche de Fécamp comme charpentier de navire.

 

Pourquoi avoir quitté son village natal ? Pour se marier ?

 

En effet, là-bas, en août de la même année, il épouse Victoire Panchout (1738-1803), fille de Nicolas (1694-1741) et de Catherine Robert (1705-1773).

 

Ils auront dix enfants dont trois seuleument auront une descendance d'au moins deux générations :

 

1/Joseph Grivel (1766-1849), le fils aîné. Il épouse en 1791 Marie Victoire Duval (1767-1832). Ils auront sept enfants, dont Jean-Baptiste connaîtra les six premiers.

 

2/Pierre Julien, né en 1771. Il épouse en 1797 la jeune Rose Gazay, née en 1777. Ils ont un fils, Victor, né en 1801, que Jean-Baptiste connaîtra.

 

3/Èdouard (1780-1829) épouse Marie Varquain (1773-1844) en 1803. Ils ont un fils, François, né en 1803, et une fille, Victoire, née en 1809.

 

Jean-Baptiste et Victoire vont perdre aussi plusieurs enfants de leur vivant : Adélaïde, mort-née en 1769, Casimir, né en 1776, décédé en 1778, et Pierre, mort-né en 1779.

 

Victoire décède en janvier 1803 à 64 ans et Jean-Baptiste en novembre 1808 à 74 ans.

 

Conclusion

 

On imagine donc que cela ne devait pas être très facile pour eux tout les jours. De plus, Victoire est journalière. C'est un très bas échelon de la société au XVIIIe s.

 

Les deux connaîtrons la Révolution française et verront la ville de Fécamp changer quelque peu. Napoléon y lancera la construction du port.

 

Jean-Baptiste est un cas attypique pour l'époque. Il quitte sa ville natale à un âge déjà avancé (29 ans) peu avant ou juste après la mort de sa mère (janvier 1763) pour se marier à peine six mois après son arrivée à Fécamp (août 1763).

 

Son père a signé l'acte de mariage affiché chez lui dans les Vosges, mais il semble que les deux ne devaient pas être en bon terme.

 

Son frère Nicolas, né en 1742, est resté sur place. En 1766 il épouse Anne Perrin (1730-1815) dont il aura trois filles (Marie, Barbe et Anne) et un fils (Nicolas).

 

On peut déjà noter la succession de trois Nicolas, prénom très présent dans la famille Grivel.

 

La première fille, Marie, est née en juin 1767, soit sept mois après le mariage de ses parents. Cela amène deux considérations :

 

1/soit elle est née prématurée de deux mois. Cela est fort possible, d'autant que Anne est déjà âgée de 37 ans.

 

2/soit qu'elle a été conçue avant le mariage, ce qui éclairerait sur la nature de celui-ci :


a)mariage contractée pour légitimer l'enfant à naître, conçue par “inadvertance”.

 

b)relations amoureuses “normales”, mais enfant innatendue qui provoque un mariage, mais un mariage d'amour qui, heureusement, existait à cette époque.

 

Ces deux situations se retrouvent maintes fois dans les familles du XVIIIe s. Quant à donner une préférence, je pencherais pour le cas n°2. Cela pour une raison simple : Jean Grivel est un homme qui a été marié deux fois, et la deuxième fois par amour. La première était un mariage “arrangé” et il en a certainement gardé un mauvais souvenir.

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4 janvier 2011 2 04 /01 /janvier /2011 21:16

louis-6-le-gros_nxa.jpgLouis, fils de Philippe, roi de France, et de Berthe de Hollande, est né en décembre 1081 à Paris. De stature agréable, c’était un beau jeune homme, aux mœurs louables, pieux et cultivé. Mais déjà, paresseux, il préférait la vie de château à celle des armes. Ironie du destin, il passa sa vie à faire la guerre. Bientôt, en 1092, nommé comte du Vexin par son père, il se retrouve opposé à sa belle-mère, Bertrade de Montfort.

 

Celle-ci, fille de Simon de Montfort et d’Agnès d’Evreux, n’a pas vingt-deux ans quand elle quitte son époux, Foulque d’Anjou. Ce dernier, de trente ans son aîné, obtint la main de la jeune pucelle en échange d’une aide militaire. Elle lui donne pourtant un fils, Foulque le Jeune, futur roi de Jérusalem. Bientôt, elle est attirée par le roi Philippe et s’offre comme remplaçante de Berthe de Hollande.

 

Philippe, roi par la volonté de Dieu, est toujours marié à Berthe. Que nenni. Sans attendre une autorisation de la Sainte Eglise il répudie la reine, enlève Bertrade, et l’épouse le 27 mai 1092. Le scandale est grand. Dès l’automne, il est excommunié par le concile d’Autun. Frappé d’anathème, il ne participera pas à la reconquête du tombeau du Christ prêché en la ville de Clermont par le Saint Pontife, Urbain II.

 

Louis, fils de ce roi excommunié, apprécie peu la nouvelle reine. Il préfère s’occuper de son comté. De l’autre côté de la Manche, il y a le roi d’Angleterre Guillaume II, fils du Conquérant. En 1095, « maître du duché de Normandie, il chercha, comme duc de cette province, à étendre ses limites qui confinaient aux marches du royaume, et s’efforça par tous les moyens possibles de fatiguer par la guerre le jeune et fameux Louis. » (abbé Suger, Vie de Louis le Gros)

 

En ces temps glorieux, si Philippe, roi de France, n’a pas pris la route de Jérusalem, Richard, duc de Normandie et frère du roi d’Angleterre, est partit y chercher son Salut. Il laisse à Guillaume II la régence du duché de Normandie. Celui-ci, dans l’espoir que son frère ne reviendrait pas de Terre Sainte, décide d’agrandir ses terres. Il lance ses piétons sur le Maine et le Vexin français. Il emmène avec lui Henri Beauclerc, son frère cadet, et Robert de Bellême, comte de Ponthieu.

 

 

En face de lui, le comte du Vexin n’est autre que l’héritier du trône de France. Guillaume pense sans doute que le royaume de France pourrait un jour lui revenir. Dieu semble être du côté de l’Angleterre. Habile, expérimenté dans l’art de la guerre, l’Anglais est un homme d’âge mûr, ambitieux et avide. Louis, au contraire, est pieux, jeune, courageux, énergique. Il manque cependant d’argent et de soldats. Seul son audace et son énergie peuvent vaincre. Dieu ne peut choisir un vainqueur.

 

« Le Philistin, dit le Livre, s’avança donc, et marcha contre David. Et lorsqu’il en fut proche, David se hâta, et courut contre lui pour le combattre. Il mit la main dans sa panetière, il en prit une pierre, la lança avec la fronde, et en frappa le Philistin dans le front. La pierre s’enfonça dans le front du Philistin, et il tomba le visage contre terre. Ainsi David remporta la victoire sur le Philistin avec une fronde et une pierre seule. » (Livre des Rois, Ancien Testament)

 

Louis, accompagné d’une poigné de fidèle chevaliers, luttait à un contre vingt. Il était David contre Goliath. Par sa rapidité, son opiniâtreté, il essaie d’impressionner l’ennemi. Il se montre en Auvergne, en Bourgogne et en Berry. Il résiste et prie Dieu. Sa récompense est de faire prisonniers de nobles seigneurs. Parmi eux, Gilbert d’Aigle et Pains de Gisors. Guillaume II, de son côté, a mis la main sur Matthieu de Beaumont, Simon de Montfort et Pains de Montjai. Dieu ne semble pas avoir décidé du vainqueur.

 

La victoire du jeune Louis n’est cependant pas militaire, mais symbolique. Le 24 mai 1098, à Abbeville, il est adoubé chevalier à l’instar de son père. Il devient le serviteur de Dieu et du royaume de France. Mais quel piètre existence que celle de ce fils de roi obligé de laisser ses vassaux entres les mains de l’Anglois. Ceux-ci ne purent recouvrer leur liberté qu’en se liant par la foi et l’hommage au roi d’Angleterre. « On disait même généralement que ce superbe et ambitieux prince Guillaume aspirait au royaume des Français. » (abbé Suger, Vie de Louis le Gros).

 

Guillaume n’est pas parvenu à soumettre les Français et à satisfaire ses désirs. Il se tint donc tranquille. Une fois de retour en son royaume, il se montra odieux aux yeux de Dieu qui l’abandonna. Il se complaisait dans la chasse. Il allait en mourir. La justice du Seigneur est impitoyable, et le 2 août 1100, dans la forêt Neuve, le roi d’Angleterre est tué d’une flèche. « Les royaumes et les droits des royaumes sont soumis à Dieu, qui brise le glaive des rois. » (Suger, Vie de Louis le Gros) Certains dénoncèrent le noble Gautier Tyrrel d’avoir tiré la flèche, mais il n’y eut jamais de preuve.

 

MORT DE GUILLAUME D'ANGLETERRE

 

11018498.jpg

Ridpath's Universal History, Copyright 1895, Section XII, page 644

(publié le 23/04/2009 - Auteur: Guy de RAMBAUD Guy de RAMBAUD Guy de RAMBAUD)

 

« Lui, Tyrrel, n’avait pas été dans la partie de la forêt où chassait ce prince, et que même jamais il ne l’avait vu dans cette forêt. Il est donc évident que l’incroyable folie d’un si grand personnage ne fut si subitement réduite en cendre que par la puissance divine, afin que celui qui tourmentai inutilement les autres éprouvât des tourments infiniment plus cruels, et que celui qui convoitait toute choses, fut honteusement dépouillé de tout. » (Suger, Vie de Louis le Gros)

 

La couronne revenait de droit à Robert, duc de Normandie. Celui-ci, étant retenu en Terre Sainte, et par son absence même, ne pouvait être roi. Henri Beauclerc, le cadet, qui lutta contre le prince Louis, fut proclamé, par la grâce de Dieu, roi d’Angleterre. Prince d’une haute sagesse, il est révéré pour sa science. Il est doté d’une force d’âme et de corps aussi étonnante que digne d’éloges. Henri Beauclerc et Louis seront les deux souverains les plus important du XIe siècle.

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1 janvier 2011 6 01 /01 /janvier /2011 06:39

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Les Gaulois ont été les victimes d'affreux préjugés pendant plusieurs siècles. En fait, ils étaient beaucoup plus civilisés que sur les images montrés aux enfants du XIXe siècle jusqu'aux années 70.

 

Les chefs ressemblaient aux aristocrates Romains. Ils prenaient soin de leur apparence, aimaient le luxe et la guerre. Ils sont bien rasés et bien coiffés ce qui est en opposition totale avec l'image d'Épinal nous présentant des hommes ressemblant à des bêtes.

 

Vercingétorix, par exemple, était bien plus intelligent qu'on ne pourrait croire. Lorsque la guerre éclate contre Rome, il n'a pas trente ans, c'est-à-dire qu'il n'a pas encore exercé de magistrature.

 

Le premier héros de l'histoire de France était un bon stratège. Il fortifiait ses camps, faisait régner une discipline de fer et pratiquait la politique de la terre brûlée. C'était une forme de guérilla finalement.

 

L'erreur de Vercingétorix fut de laisser Bourges intact. César s'en empare et peut enfin nourrir ses hommes. La population est massacrée sans aucun état d'âme et va mettre le siège devant Gergovie, capitale des Arvernes.

 

Pour César les choses sont plus difficile que prévu. Rien n'était gagné d'avance. César jouait sa carrière politique en faisant cette guerre et il devait allez vite ou retourner en Italie. Il faut dont abandonner l'image d'une armée romaine qui gagne facilement.

 

Les Éduens se révoltent contre César et perdent de peu une bataille de cavalerie. Cette défaite pousse Vercingétorix à se retrancher dans la place forte d'Alésia. L'emplacement de la ville est bien Alise-sainte-Reine. Pour Christian Goudineau cela ne fait aucun doute.

 

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Des études plus tardives que la Guerre des Gaules de César existent. Elles apprennent à l'historien que Vercingétorix et César étaient se connaissaient, voir étaient ami. C'est avec César que le jeune gaulois, certainement otage, a appris l'art de la guerre.

 

« Sans vertus militaires, un peuple ne subsiste pas ; elles ne suffisent pas à le faire subsister. Les Gaulois ont transmis ces vertus à leurs successeurs. L'héroïsme de Vercingétorix et de ses alliés n'a pas été perdu : il a été comme une semence. » (Bainville, Histoire de France, 1924)

 

vercingetorix_en_asterix.jpeg

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30 décembre 2010 4 30 /12 /décembre /2010 16:46

Introduction


La « vie chère » est un phénomène important de la Première Guerre mondiale. Plus la guerre s’intensifie, plus l’armée a besoin d’avantage de matériels et donc aussi de nourriture. À l’arrière, des pénuries alimentaires surviennent et le mécontentement des populations civiles, en majorité des femmes, grandit. Le départ des hommes sur le front en été 1914 entraîne le travail en usine des femmes. Seulement, peu à peu des problèmes apparaissent du fait même de l’économie de guerre. En effet, l’armée est prioritaire dans tous les domaines et consomme la grande majorité des denrées alimentaires, ainsi que le charbon. En France ou en Allemagne, un rationnement est organisé, mais il devient de plus en plus contraignant.

En 1917, le phénomène atteint son paroxysme, et, à l’arrière, la guerre commence à être contesté. Dans les pays belligérants, la cherté de la vie devient un problème, dans la mesure où ce sont les femmes qui travaillent et que ce sont elles qui sont mécontentes. Donc, de façon plus générale, quelles sont les conséquences de la cherté de la vie dans les pays en guerre ? La cherté de vie, ou « vie chère », que nous aborderons dans une première partie, se traduit par une hausse des prix provoquée par le manque de nourriture. Dans une seconde partie, nous aborderons les conséquences de la « vie chère » dans les pays en guerre.


La cherté de la vie


La cherté de la vie c’est le fait, pour une population donnée, de ne pas avoir accès aux ressources vitales, c’est-à-dire la nourriture et le chauffage. Pendant la Première Guerre, cette « vie chère » se traduit par la hausse des prix, l’inflation, provoquée par les commer-çants qui entreposent les ressources afin de les revendre plus chère. Cette vie chère ne se traduit pas de la même façon en France et en Allemagne, par exemple. En Allemagne, la population subit le blocus imposé par les Alliés. Très contraignant, ce blocus prive le pays de charbon, de café, de riz, de pommes de terres. En France, cette « vie chère » se traduit aussi par le manque de nourriture, mais principalement dû à l’inflation et à la forte consommation de l’armée.

Une des conséquences directe de cette « vie chère », et qui ne constitue pas un problème en soi, c’est le rationnement. En France, il sera établi en fonction de l’importance des personnes. Ainsi, sont prioritaires les soldats et les travailleurs, puis les mères, les enfants et les personnes âgées. En Allemagne, le problème est plus compliqué à résoudre dans l’immé-diat. Pour lutter contre le blocus, ils vont remplacer la nourriture par des ersatz, c’est-à-dire des substituts, comme le topinambour, le navet, la chicorée… Les commerçants profitent de la situation pour s’enrichir en vendant plus cher ce qu’ils auraient pu vendre auparavant.

 

Le travail des femmes

 

Les problèmes sont donc multiples. En France, ce sont les femmes qui travaillent dans les usines et elles se mettront en grève à partir de 1917. Pourquoi ? D’une part à cause de la cherté de la vie, mais aussi par ce qu’elles réclament une revalorisation sociale. Elles ne peuvent plus se contenter de produits de substitutions. Survivre ne suffit pas. La répétition des grèves, le développement du marché noir et la relative médiocrité de l’hygiène, peuvent bloquer la guerre. Pour l’Etat, cette situation n’est donc pas tenable, comme le montre la lettre du préfet de l’Isère en juin 1917. Il faut lutter contre les escrocs en distribuant ou en bradant, comme au Havre, des denrées moins chères. En Allemagne, la famine menace la population car les ersatz ne suffisent plus. La mortalité infantile augmente. La famine n’est pas un phénomène européen puisqu’elle toucha l’Inde.

Les problèmes économiques sont donc importants, mais, pour les états belligérants, ils entraînent aussi des problèmes internes importants. Le mécontentement ne va pas dans le sens d’une guerre qui provoque la hausse des prix, la mort des enfants et la famine. Les enquêtes d’opinion montrent que l’Etat s’inquiète, du moins en France, de l’aggravation du phénomène. Il y a donc des conséquences morales importantes. Jean-Jacques Becker montre que la moitié des Français désirait la paix au début de l’année 1917. En Allemagne, la situation est plus grave et le chancelier Hollweg doit démissionner. La guerre sous-marine est intensifiée, mais se solde finalement par un échec.

Le pacifisme – sous-jacent – et les revendications sociales sont une double menace pour la guerre et pour la stabilité des pays belligérants. Dans les deux camps, la cherté de la vie provoque certains problèmes d’ordre sociaux, moraux et politiques.

 

Conclusion

 

La « vie chère » se traduit par la hausse des prix, le manque de nourriture, l’intensité de l’effort de guerre, le rationnement, provoqué par une économie de guerre qui privilégie l’armée ou par le blocus des Alliés dans le cas de l’Allemagne. Cette cherté de la vie entraîne donc divers problèmes, comme des grèves, la famine, la montée du pacifisme, les problèmes politiques (Russie ou Allemagne). L’Allemagne accuse le coup économique et risque d’être obligé de cesser la guerre. La Russie, avec la Révolution d’Octobre, n’est plus en mesure de faire la guerre. Peut-on dire les conséquences de la « vie chère », phénomène mesuré localement et nationalement, a permis à la France – qui subit le plus la crise – et aux Alliés de remporter la guerre ?

 
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25 décembre 2010 6 25 /12 /décembre /2010 02:50

      Dans un livre écrit en 1948, La naissance de la France, Ferdinand Lot écrit : « Le grand ennemi, haï des Francs, depuis longtemps, c'est le Thuringien. Descendants des Hermondures, dont ils retiennent la fin du nom (Durii). Refoulés par les Slaves (Souabes et Moraves), qui s'emparent du cours oriental de l'Elbe et du cours de la Saale, les Thuringiens étaient établis entre le Thüringerwald et la Werra, la Mülde, l'Elbe occidental, l'Ohre, l'Oker, le Kaufungerwald et le Seulingswald. Du côté du Sud, ils pressaient fort les Alamans menaçant Passau et Lorsch. » Ce grand historien est toutefois un digne représentant de l'histoire de la Troisième République. Né en 1866, mort en 1952, il est un digne héritier de l'école historique à la Lavisse. Il ne s'attarde que sur la seconde guerre de Thuringe – celle de 528 – et prend comme source uniquement Grégoire de Tours. C'est du reste ce que je fais ici en analysant succinctement le premier épisode de la guerre, c'est-à-dire les causes de la seconde en quelque sorte.

 

§-§ Le récit des faits §-§

 

Le grand roi Clovis est mort depuis cinq années déjà. Son fils aîné, Théodoric, occupe les terres du Nord et de l'Est. Il est frontalier du royaume des Thuringiens. Un peuple divisé alors en trois royaumes. En leur sein, comme chez les Francs, une certaine jalousie naît entre eux. Hermanfried attaque et tue son frère Berthaire. Celui-ci laisse une fille, Radegonde, et plusieurs fils. Grégoire de Tours nous raconte l'ambition de la reine Amalaberge, « femme méchante et cruelle ». D'après lui, elle serait à l'origine de la guerre civile qui à éclaté en Thuringe. En tout cas, poussé par les arguments de sa femme, Hermanfried chercha à s'emparer du royaume de son dernier frère, Badéric. Seul, il n'était pas assez fort. Il fit donc appel au roi voisin, c'est-à-dire Théodoric, en lui promettant la moitié de la Thuringe. Badéric est facilement vaincu et meurt dans le combat. Hermanfried prend possession du royaume de son frère et, raconte Grégoire de Tours, il « négligea d'accomplir ce qu'il avait promis au roi Théodoric, de sorte qu'il s'éleva entre eux une grande inimitié ».

 

§-§ La reine Amalaberge §-§

 

Comment analyser l'influence de la reine Amalaberge sur son époux ? Faut-il y voir de la part de Grégoire de Tours une certaine misogynie ? Je ne crois pas. Le portrait qu'il brosse de la reine Clotilde, la femme de Clovis, est flatteur malgré le meurtre de ces petit-fils. En fait, les femmes ont une réelle influence dans la vie politique de plusieurs royaumes. Souvent, elle ne règne pas de façon officielle, mais assure des régence plus ou moins longue. Parfois, elles obtiennent une place sur la scène politique en cherchant à être les épouses des puissants rois de l'époque. Ainsi, il ne faut point être surpris de voir une femme être mis en cause comme étant à l'origine d'une guerre civile. Amalaberge, « femme méchante et cruelle », est en fait une ambitieuse et elle se sert de son mari pour devenir la reine de tous les Thuringiens. Folie, que diantre ! D'ailleurs, il ne faut point se méprendre sur les rôles. Lorsque Grégoire de Tours écrit : « Un jour son mari, se rendant au banquet, trouva seulement la moitié de la table couverte. » Il est évident que la femme est avant tout celle qui gère la maisonnée. La reine devait certainement gérer la domesticité du palais, faisant préparer le repas et la table de son époux.

 

§-§ Les relations diplomatiques §-§

 

Les relations diplomatiques de l'époque sont relativement simple à comprendre. Grégoire de Tours donne plusieurs indices dans son texte : «[il] envoya secrètement des messagers » ; « ils s'allièrent en se donnant mutuellement leur foi » ; « oubliant sa foi ». Pendant longtemps, les chroniqueurs et les historiens ont véhiculés une image pour le moins négative de cette période. Archaïque étaient ces temps barbares. Seulement, les choses sont un tout petit peu moins simple que cela. En effet, ont note là une certaine logique. Pour Grégoire de Tours cela semble aller de soi. Les accords secrets étaient choses courantes. On note le même processus dans le cas de la guerre contre les Burgondes en 500. La diplomatie d'alors n'a pas beaucoup changé non plus de celle que l'on observe lors de la guerre contre les Huns en 451. Bref, les rapports entre les grands ce font sur des modalités propre au Ve siècle. Toutefois, certaine chose sont à noter. Sont-ce là les balbutiements de la vassalité ? Je ne pense pas puisque nous parlons de rapports entre rois. En fait, il semble qu'un pas a été franchi. Les banquets ne sont plus les seuls garanties d'un accord. La partie qui veut l'aide d'une autre envoie une ambassade promettre un butin ou des terres. L'autre partie accepte ou refuse. En acceptant, Théodoric doit amener son armée. Hermanfried, en refusant d'honorer sa promesse, ce fait un ennemi. Grégoire de Tours le dit : « il s'éleva entre eux une grande inimitié ».

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20 décembre 2010 1 20 /12 /décembre /2010 14:31

jder_3.jpgLe 18 décembre 2010, à 97 ans, l'historienne Jacqueline de Romilly s'éteint en l'hôpital de Boulogne-Billancourt. Amoureuse du grec et de la langue française, de cette Grèce antique si fascinante et si prolifique, elle adorait Thucydide dont elle a fait son sujet de thèse et de qui elle parlait toujours avec la même passion à son âge fort avancé.

 

J'ai été épris, c'est vrai, d'une certaine tristesse en apprenant son décès. Ce n'est pas simplement une historienne qui a quitté le monde des vivants pour aller rejoindre les dieux de l'Olympe qu'elle affectionnait... c'est une érudite, une très grande professeur qui aimait son métier et se désolait du lent retrait des humanités.

 

Je me devais d'écrire ce mot d'hommage sur le blog d'un modeste étudiant, afin de rappeler ce que nous lui devons. Pour ces livres sur la Grèce d'abord, pour sa langue française riche et agréable ensuite, et pour sa capacité à passionné par son récit enfin... Il est bien difficile de faire un éloge funèbre avec simplicité et délicatesse.

 

Comme Jean-Pierre Vernant, j'admire cet art de conter l'histoire, cet art d'allier érudition et simplicité... Elle est décédée sans enfants et sans famille. Elle a vouée sa vie à la recherche et au professorat... Toujours elle a été engagé et la société ne lui a point rendu comme elle le méritait sans doute. Faut-il voir ici le même sacrifice qu'un Socrate ? 

 

Mais elle n'a pas vraiment vécu seul pourtant... Sa passion pour Thucydide et pour ses héros de la Grèce antique que sont Périclès ou même le brave Ulysse a été ce pourquoi elle a vécue... C'é tait son destin si l'on veut mettre à cet hommage une pointe de déterminisme religieux. 

 

Je m'associe donc à ses collègues pour lui souhaiter une agréable vie dans l'au-delà et dans cet ailleurs que l'on ne connaît pas et que tous imagine magnifique et récompensant avec justice une vie de labeur.

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19 décembre 2010 7 19 /12 /décembre /2010 20:00

      Écrire l'histoire de sa famille n'est pas quelque chose de facile. C'est même un peu bizarre, étrange. Les actes des registres sont les précieuses sources permettant d'attester de l'existence de nos ancêtres. Pourtant, il y a comme une frustration. Nous possédons des noms qui ont appartenu à des individus qui étaient eux-mêmes les pères de nos pères. Finalement, la quête généalogique pourrait être un sujet anthropologique, sociologique, très intéressant. Cela traduit-il une volonté de retrouver ses « racines » ? Plus largement, cela est-il lié à la fameuse montée du nationalisme ? Je serais tenté de penser que non. La généalogie a longtemps été l'apanage des grandes familles avant que l'accès aux registres d'état civil ce démocratise. Le menu peuple peu alors fouiller dans ces précieux livres pour y retrouver les membres de sa famille sur quelques générations. Le plus souvent, il s'agit de la Révolution.

 

Comme nos familles du XXIe s., celles des temps anciens ont leurs « affaires de famille « , leur « âge d'or » ou encore leur « dark ages ». Je ne suis pas nostalgique, mais cette petite histoire est celle qui fait la grande Histoire. D'ailleurs, je dois le dire, c'est un peu grâce à la généalogie que j'aime l'histoire, que j'ai aussi, un peu, ce goût pour les archives et les vieux papiers. L'histoire d'une famille, en l'occurrence celle à laquelle nous appartenons doit-elle être écrite scientifiquement ? Certains peuvent dirent : « oui, d'accord, mais il y a trop de dates, trop peu d'anecdotes, et donc trop peu de matériaux utilisables. » Là-dessus, je suis tout à fait d'accord. Lire un catalogue de noms, de dates et de lieux, n'est certainement pas des plus passionnants. Ce que l'on recherche souvent, c'est pouvoir s'imaginer les hommes et les femmes revivrent.

 

      Il y a aussi des découvertes, un peu comme dans une enquête policière. Par exemple, j'ai découvert il y a quelques mois, deux filles d'un certains Pierre Acher, né en 1641. La mère s'appelle Marguerite Lefebvre. L'aînée des deux filles en question, Marguerite, est née le 21 décembre 1671 à Sorquainville. La seconde, Catherine, est née au même endroit le 16 avril 1676. Qu'est-ce que cela nous apprend ? Nous pouvons, en effet, émettre de nombreuses hypothèses.

 

Par exemple, cela nous apprend qu'entre 1671 et 1676, le couple n'a peut-être pas quitté le village de Sorquainville. Est-ce là le fait d'une situation stable du père ? Est-ce le hasard d'un individu journalier qui change de village au grès des boulots qu'il trouve ? Dans notre cas, c'est une possibilité, mais il semble toutefois que cela traduit l'attachement à un endroit. La fille aînée porte le même prénom que la mère. Est-ce le premier enfant du couple ? Souvent, surtout en Normandie, au XVIIe, mais surtout au XVIIIe s., le père donnait son prénom à son fils aîné, soit en prénom usuel, soit en second prénom.

 

Cela nous apprends aussi – eh, oui – que les deux filles ont été respectivement conçue en mars et en juillet. Cela peut faire sourire, mais pour un ethnologue ou un sociologue, cela peut apporter des renseignements sur les normes sociales. La pratique de l'acte sexuel, par exemple, était-il lié aux travaux quotidiens, à la pratique religieuse, etc. ? En fait, c'est une base très intéressante pour l'historien aussi...

 

      Finalement, concluons par cette note positive, la grande histoire repose sur vous et moi qui, au fil du temps, intégrons des normes, les faisons évoluer, et permettons la compréhension des décisions politiques, des pratiques culturelles ou religieuses...

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16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 00:04

La littérature

 

Le sixième siècle ce caractérise par un goût du merveilleux et de la simplicité. Les Vies de Saints sont de plus en plus nombreuses et l'historien peut noter une multiplication des miracles (souvent inventés). La littérature de cette période est presque uniquement religieuse. Le bien est opposé au mal. Les récits deviennent plus compliqués, s'embellissant de tournures maladroites, et finalement sont sans intérêt littéraire. La langue elle-même est en pleine mutation. En effet, le latin est entré au contact des langues vernaculaires barbares. Grégoire de Tours se plaint déjà dans ses Dix livres d'histoire que « le culte des belles lettres est en décadence et même il se meurt dans les villes de Gaule. (…) On ne pouvait trouver un seul lettré assez versé dans l'art de la dialectique. » Bien sûr, les nouveaux arrivants ont adoptés le latin puisque c'est cette langue qui sert à rédiger les textes de lois et les documents officielles. Toutefois, cette transformation du latin donnera naissance à la langue romane, ancêtre du français.

 

La politique

 

L'héritage des institutions romaines est encore présent. Les Francs nomment des ducs (gouverneur des provinces) et des comtes (gouverneurs des cités). Pour l'Église ce n'est pas un siècle prospère. Clovis laisse à son peuple une large liberté de mœurs. Cela est compréhensible puisque les rois sont les seuls à pouvoir se permettre certains « déviances ». Ainsi, l'inceste, le divorce et la polygamie restaient toléré malgré les interdits de l'Église. Quelques formules de divorce sont arrivés dans les mains des historiens d'aujourd'hui pour confirmer cela. Il apparaît aussi que l'avarice et la cruauté sont le lot quotidien des rapports humains. Certains hommes politique pratiques la nécromancie

 

La religion

 

Pour elle aussi les temps sont dur. L'indiscipline règne tout autant que la corruption. Le nombre des Conciles augmentent considérablement. De plus, la prière, l'étude des textes sacrés et l'instruction prennent beaucoup moins de place dans la journée d'un évêque que l'entretien éventuel d'une femme (c'était parfois encore toléré), des parties de chasse... L'élection des évêques étaient alors fortement contestable. Il est évident que la richesse d'un évêché riche et puissant attirait souvent la convoitise des grandes familles. La théologie est de ce fait mal connue et mal apprise. Il n'y a pas de profondeur et les erreurs pullulent. La superstition et la crédulité gagne la population assez logiquement. Lors de deux conciles – celui d'Agde en 506, celui d'Orléans en 511 – ont interdits les superstitions et les pratiques divinatoires. La menace est l'excommunication pour les récalcitrants.

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15 décembre 2010 3 15 /12 /décembre /2010 22:48

     Il convient de montrer ce que cette mort a entraîné à ce moment-là, les conséquences qu'auraient pu avoir cette mort quelques mois plus tard et surtout il convient de savoir  ce qu'il serait advenu si Marcien avait payé le tribut dû aux Huns.

 

     Les Huns sont connus dans tout l'Empire romain, de Toulouse à Constantinople, en passant par Milan et Arles. Partout leur nom inspire la terreur et peu nombreux sont les rois qui osent leur opposer une armée.

 

     Ce qui est important aux yeux des Romains c'est l'invincibilité des cavaliers huns. Ils n'ont encore jamais perdu une bataille frontale. Aspar parvient bien à les repousser, mais il s'agit d'un acte isolé sans conséquences. D'ailleurs, les Romains Orientaux n'ont pu empêcher le désastre de la Chersonèse en 442.

 

     La faiblesse de caractère de Théodose II n'arrange pas les choses. Qualifié de plus doux des hommes par l'Église, l'empereur est un piètre politique, porté sur les femmes et sur les livres bien davantage que sur la guerre ou la diplomatie. Sa mort, en juillet 450, est un soulagement pour tous.

 

     La nomination de Marcien redonne confiance à la population. Le tribut n'est pas versé et l'armée est réorganisée afin de mieux s'adapter à l'actualité de l'art de la guerre. En fait, la mort de Théodose II entraîne surtout la fin de la politique du compromis et le début de la politique de résistance.

 

     Attila ne fait plus peur. Il est battu en brèche, pris à son propre jeu et donc il se retrouve désemparé. Il faut toutefois que le "chef" de cette nation hunnique, véritable meltingpot, retrouve une certaine crédibilité. En effet, il ne faudrait que les peuples soumis ou "alliés" est la fâcheuse idée de vouloir n'en faire qu'à leur tête.

 

     Marcien, pour bien montrer qu'une page de l'histoire de l'Empire d'Orient est tournée, fait tuer Chrysafius, l'ancien conseiller de Théodose. Ce conseiller préférait payer les Huns plutôt que de faire la guerre. Cette attitude est bien sûr contraire à l'idée que les Romains se font des relations diplomatiques.

 

    Si Théodose n'était pas mort, Attila aurait certainement continué ses raids... Peut-être aurait-il même pris Constantinople... Peut-être l'Occident n'aurait jamais eu la visite du chef des Huns et ne serait donc peut-être pas tombé en 476... Il est évident que si Marcien avait continué de payer le tribut aux Huns, ceux-ci en auraient été confortés et auraient continués leurs raids.

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  • : La Crise des Consciences
  • : Ce blog a été créé par un étudiant en histoire et sociologie de l'Université du Havre. Il propose des articles allant du travail universitaire (exposé, compte-rendu...) à l'analyse spontanée de l'actualité... Il est donc à la fois objectif et subjectif, partial et impartial, méritant la plus grande prudence concernant les analyses de l'actualité notamment car elles sont parfois politiquement orientées.
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