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21 avril 2012 6 21 /04 /avril /2012 11:37

 

L'histoire universitaire serait en « crise » : voilà plusieurs décennie que nous l'entendons. En fait, l'enseignement est en crise, mais la recherche se porte fort bien, avec des jeunes chercheurs souvent inventifs, publiant des ouvrages de vraie érudition, intellectuellement bien pensée. Donc, affirmons-le : la recherche en histoire est dynamique, même si le phénomène est restreint et limitée. Tout une génération n'est pas concernée par ce dynamisme. Cela est sans doute dû à la massification des universités en licence. Répétons-le : les étudiants qui continuent en doctorat après leur master son peu nombreux. Beaucoup partent après leur DEUG parce que l'accession à une école, à une formation, que sais-je, nécessite un Bac +2. Pour ma part, je me dirige tout droit vers un master recherche l'année prochaine. L'importante dose de travail de ses derniers jours m'a contraint à suspendre tout activité sur le blog depuis presque trois semaines. Me voilà donc de retour avec un article historiographique ce qui n'enchantera peut-être pas les éventuels blogueurs qui jetterons un coup d'oeil furtif à mon blog.

 

arton1871-681b4.jpgComme chacun le sait, nous sommes à la veille d'une campagne présidentielle dont l'enjeux sera bien plus important que celle de 2007. En effet, si l'alternance n'est pas la conclusion de cette élection, la démocratie française devra très, mais très sérieusement se remettre en question. L'arrivée des vacances est pour moi l'occasion de retourner sur mes sites d'histoire préférée. Parfois, des découvertes intéressantes marque mon esprit et me donne envie de faire partager cela. Partons d'un livre L'histoire à parts égales de Romain Bertrand. Pour mon article je m'appuie sur le compte-rendu de Philippe Minard sur le site Vie des idées. car je n'ai pas l'esprit suffisamment entraîné pour sortir ce qui va suivre. Cela étant, je vais adapter ma lecture pour en ressortir l'originalité méthodologique. Il s'agit donc aujourd'hui d'histoire connectée, qui n'est pas en soi, dans la manière d'écrire l'histoire une révolution, mais ça l'est dans la manière de la penser et de concevoir les événements. Je m'explique : un non-historien ne verrais sans doute pas la différence avec un autre livre d'histoire.

 

Romain Bertrand par d'une rencontre : celle des hollandais avec les habitants indonésiens. Cet épisode de la rencontre est décrypté par Minard à l'aune de cette question : comment les Hollandais seront-ils reçus, et que peuvent-ils comprendre de cet univers inconnu ? Cela pose déjà la question du « nous » et « eux ». La question n'est pas : comment les Indonésiens vont-ils recevoir, et que peuvent-ils attendre de cet univers inconnu ? Le positionnement de départ est important : il s'agit d'une rencontre. Pour les Hollandais, leur but est de commercer. Or, c'est difficile car ils ne parlent pas les langues locale, ils ne connaissent pas les mœurs et coutumes, l'organisation sociale et politique... La monnaie n'est pas la même, la valeur des choses non plus et il y a quand même une pointe de suspicion qui plane. Dès lors, les amis Hollandais doivent faire confiance à des intermédiaires, à la fois Chinois et Portugais, mais aussi à des gens du cru qui connaisse la langue de l'arrivant. Il faut donc apprendre à connaître cet « autre » chez qui nous arrivons.

 

Minard résume bien Romain Bertrand : « La rencontre procède d'abord du choc : les Hollandais ignorent tout des règles de civilité et des codes qui régissent la haute société javanaise ; ils multiplient les impairs, souvent à leur corps défendant, et heurtent profondément les élites palatines et leur sens de la bienséance et de l'harmonie bien ordonnée ». N'est-ce pas une situation notable dans le tourisme contemporain ? Les occidentaux sont bien souvent dénoncés pour n'être pas capables de « s'intégrer », pour vouloir retrouver chez l'autre ce qu'ils ont laissé chez « eux ». Tout cela est bien connu. Historiquement, ce n'est pas nouveau. Dès lors, ajoute Minard, « les Européens apparaissent (au XVIe siècle) agités, incivils et grossiers, ils gesticulent et parlent à tort et à travers, introduisant un désordre intolérable ». Les occidentaux « désorganisent ». Voilà qui est dit. Il est intéressant de noter le retournement. Au XVIe siècle, ceux qui ne sont pas civilisés ce sont les marins hollandais. Les civilisés ce sont les élites javanaises.

 

Roman Bertrand montre que même le temps n'est pas le même, n'est pas pensée de la même manière. Il n'y a pas une référence temporelle unique, mais deux références. La rencontre n'est pas possible, car tout oppose les deux mondes. Comment cette rencontre a t-elle pu réellement avoir lieu ? Bertrand veut rendre compte des conditions de la rencontre sans prendre partis pour l'un ou l'autre de ces mondes. En terme de pensée historique, c'est parfait puisque nous allons vers une impartialité totale. Les deux « univers » sont comparés à « égalité ». Ainsi, il faut diversifié les sources. Bertrand s'appuie principalement sur des récits de voyages, des carnets de bord et des chroniques insulindiennes. Parfois, ces sources présentent inévitablement des divergences, dont il ne faut pas tenir compte dans ce type d'approche. Pour un historien, voilà un paradoxe : un chercheur qui se veut impartial tout en traitant les documents de manière subjective.

 

Bertrand montre bien que la manière dont les textes sont écrit relève, d'une certaine façon, l'état d'esprit de celui (ou ceux) qui a écrit, mais relève surtout une pensée populaire (souvent celle de l'élite !). Nous arrivons à une histoire symétrique puisque les européens sont en concurrence dans l'Océan indien, tout comme les sultanats insulindiens sont en concurrence entre eux. De fait, des jeux d'alliances des uns avec les autres se mettent en place. Dès lors, tout « choc des cultures », tout « choc des civilisations » n'est plus possible. Les individus jouent sur le même terrain et les rivalités n'ont rien de colonialiste à cette époque, bien au contraire, puisque les occidentaux sont obligés de développer des stratégies d'alliances avec les populations locales, au même titre qu'un sultanat d'Insulinde doit trouver des alliés pour résister à un voisin plus puissant. Ainsi, nous voyons la complexité des connexions et des circulations mondiales – d'où une histoire connectée – en jouant sur les différentes échelles spatiales.

 

Une approche micro-historique, très à la mode en Italie, peut s'inclure dans une approche plus globale puisque le livre de Bertrand décrit des événements de Banten en analysant les liens qui relie Java au reste du monde. Le génie du livre, s'il y en a un, est d'enterrer définitivement l'idée d'une histoire ethnocentriste et qui serait incapable de s'exporter hors d'Europe. De fait, l'ouvrage, comme le dit Minard, « opère un heureux décentrement ». Sortir d'une vision comparatiste essentiellement binaire pouvais rater, mais ce tel n'est pas le cas et c'est ce qui donne à ce livre son caractère original. Les Européens ne sont rien d'autres que des éléments parmi d'autres, c'est-à-dire les Arabes, les Ottomans, les Chinois et même les Indiens et les Perses.

 

Cette approche, conclue Minard, « sous cet angle, la réussite est éclatante. Elle signale un véritable tournant historiographique ».

 

Lien vers le PDF du compte-rendu :

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http://www.laviedesidees.fr/IMG/pdf/20120404_histoire-connectee.pdf

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31 mars 2012 6 31 /03 /mars /2012 14:44

L'Afrique est le berceau de l'humanité, le continent qui a vu naître l'homosapiens il y a 162 000 ans. L'histoire africaine s'ouvre souvent avec l'Égypte des pharaons de 3 000 à 30 avant notre ère. D'autres royaumes font leur apparition, tel la Nubie, tel Méroé et Jenné-Jeno, sur le long du fleuve Niger. Arrive ensuite une période de troubles, avec les colonisations phéniciennes, grecques et romaines. Alexandrie est créée par le macédonien Alexandre le Grand en 332 avant notre ère. Carthage, dont l'empire maritime s'étendait en partie sur l'Algérie et la Tunisie actuelle, est réduite en cendre par Rome au IIe siècle avant notre ère. D'autres royaumes cohabitent en même temps que l'occupation romaine. Il y a Koush, Axoum et la Haute-Nubie.

 

L'Afrique de l'Ouest avant l'arrivée des Européens

 

L'âge du fer arrive tardivement en Afrique, puisqu'il se développe durant le premier millénaire de notre ère. Cette expansion est toutefois très irrégulière. Certaines sociétés étaient encore à l'âge de pierre lorsque les premiers colons européens sont arrivés au XVIIIe siècle, puis surtout au XIXe siècle. Comment expliquer ce « retard » ? En fait, ces populations pratiquaient une agriculture de subsistance ne nécessitant pas des technologies aussi développés qu'en Europe. De même, la connaissance des chercheurs sur l'expansion de l'économie de production en Afrique reste très vague faute de sources fiables.

 

Beaucoup de questions reste donc sans réponses, comme celle de la période à laquelle est arrivée l'élevage dans la province du Cap, en Afrique du Sud. L'Islam arrive en Afrique en provenance de la péninsule arabique vers les VIIIe et XIIe siècles. Il suit les routes commerciales et ne s'impose pas sans violences dans les royaumes chrétiens de Nubie (Nobatie, Makurie et Alodie) entre les XIIIe et XVe siècles. De manière générale, partout ailleurs, les aristocraties locales accueil avec bienveillance cette idéologie nouvelle, d'autant plus que cela stimule le commerce. Pour autant, il existe encore un royaume chrétien, celui d'Éthiopie, et il y a les royaumes bantu, fondées sur les religions locales. L'Islam va favoriser l'apparition des empires soudanais, contrôlant le commerce de l'or, de l'ivoire, des peaux et des esclaves. Aux XIIIe et XIVe siècles, cette religion joue un peu le rôle du christianisme aux IVe et Ve siècles en Europe.

 

Les Portugais arrivent aux XVe et XVIe siècles, attirés par le cabotage mercantile et l'ambition de découvrir une route menant à l'Inde.

 

L'arrivée des Portugais

 

Les Européens arrivent en Afrique au XIVe siècle. Ce sont d'abord des voyageurs qui partaient en expéditions. Les premières installations de religieux sont confirmés à Dongola. Dès lors, les marins Dieppois et Génois installent des comptoirs avec plus ou moins de réussite. Au XVe siècle, ce sont les Portugais, renseignés par les armateurs génois, qui sont les plus actifs, portés par la figure d'Henri le Navigateur. En 1415, ils prennent Ceuta. À cette date, les Français sont écrasés à Azincourt par l'archerie anglaise. Les Européens se lancent à l'assaut de l'Afrique en même temps que les Turcs. Les Mamelouks occupent l'Égypte. Les Romains, en leur temps, n'ont jamais dépassés le cap Bojador, au sud des îles Canaries. Celles-ci sont découvertes par le génois Lanzarote Malocello en 1312 (ou 1335). Des Normands du Pays de Caux, conduit par Jean de Béthancourt et Gadifer de la Salle, s'installent aux Canaries en 1402. À partir de ce moment là, les chrétiens cherchent à nouer des liens avec le « Royaume du Prêtre Jean », dont personne ne sait s'il existe bel et bien. En fait, il s'agit de l'Éthiopie.

 

La pression des Turcs, dans les Balkans, oblige les Européens à chercher une nouvelle voie commerciale pour accéder à l'Asie. Les Espagnols vont tomber sur l'Amérique en 1492, et les Portugais atteignent le Cap de Bonne Espérance en 1488. Cela est rendu possible par la création d'États puissants en Europe. Les armateurs se coalisent et s'appuient sur les découvertes technologiques. Les caravelles font leur apparition. Henri le Navigateur (1394-1460) va véritablement impulser les expéditions européennes vers le sud de l'Afrique.

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25 mars 2012 7 25 /03 /mars /2012 18:41

Les tortures en Syrie sont horribles et Jean-Pierre FILIU, professeur arabisant à Sciences-Po, en dénonce l'inventivité. Enfermer les gens dans des cercueils que l'on a cloué, les pendre à des crocs de boucher, etc, ne sont pas là des actes dignes de l'humanité. Après cela, peut-on toujours éviter, refuser la comparaison avec les pratiques des pires dictatures européennes de la première moitié du XXe siècle ? Toujours est-il que cette Révolution dans le monde arabe n'est pas unifiée, mais elle repose, dans chaque pays, sur des volontés différentes. Néanmoins, le fondement est le même : la volonté de révolutionner la société dans laquelle ces « révoltés » vivent. Avant, les dictatures étaient facilement caractérisés, avec un leader et son entourage. En fait, en Tunisie et en Égypte, par exemple, nous trouvions une société très hiérarchisée, un pouvoir souvent militaire et une absence d'opposition politique (ou alors elle est symbolique). De manière plus globale, les Occidentaux, que ce soit les chercheurs ou même les hommes politiques, avaient une vision extrêmement lacunaire de ces sociétés. Cela explique en partie la stupeur des politiciens européens devant la brusque révolte qui a éclatée en Afrique du Nord. Une « révolte » qui était en fait une « révolution » et cela permit la démission de Michèle ALLIOT-MARIE.

 

L'Égypte est un pays qui passionne les Français depuis l'expédition de BONAPARTE en 1798. La Tunisie abolit l'esclavage en 1846, deux ans avant la France, avec un pouvoir des Beys qui reste très avancé. En fait, c'est la colonisation qui va freiner l'apparition des États modernes en Afrique du Nord. Des États qui n'avaient rien à envier aux Européens au milieu du XIXe siècle. Ce sont les nations arabes qui sont en train de naître. C'est la même chose en Europe avec la suite du Congrès de Vienne, en 1815, qui affaiblit les grands empires continentaux et permet l'émergence des États-nations. Les Britanniques ont réprimés dans la violence, avec des centaines de mort, des actes des plus pacifistes. De plus, les monarchies arabes étaient constitutionnels, pluraliste, avec une presse très développé. Les gens en gardent un bon souvenir et les Libyens qui mettent en avant le drapeau de la royauté n'est pas un hasard. Ce sont des citoyens dans leurs manières de penser la politique. Est-il si étonnant qu'autant de Tunisiens et d'Égyptiens connaissent autant la politique internationale ? Ce n'est pas le fait de la dictature cela, mais c'est inscrit dans une culture car nous savons bien, en France, que ça ne s'acquiert pas en quelques années, mais c'est un processus de plusieurs décennies.

 

Les prédécesseurs des dictateurs qui sont tombés, où vont bientôt tombés, étaient attirés par le pouvoir et non pas l'argent. Ils tuaient, mais tuaient leurs opposants. Le père de Bachar AL-ASSAD a rayé une ville entière de la carte car elle s'opposait à son régime. Seulement, un degré nouveau est franchit. Bachar AL-ASSAD se comporte comme un « tyran » : il a obtenu le pouvoir de son père (hérédité) en détournant la Constitution et il donne à son peuple ce qu'il consent lui donner (absolutisme). KHADAFI n'était pas bien différent, avec son Livre vert, d'un LOUIS XVIII qui octroi la Charte a son peuple en 1814. Le Roi reste l'intermédiaire entre Dieu et le Peuple. Bien sûr, cette idéologie n'est pas transposable totalement dans les pays arabes contemporains, mais il existe des similitudes. Toujours aujourd'hui, leur conception familiale et leur conception de l'avenir, ressemble aux pays Occidentaux. Seulement, cela n'est pas notre fait, à nous Européens, mais c'est une construction interne à ces pays, à ces sociétés. On a une sphère protestataire en Afrique du Nord, consolidée par la volonté révolutionnaire dont l'objectif est de libérer la nation du despote.

 

En Libye, FILIU montre la brutalité de la répression de KHADAFI. La France a bien fait d'aider les Libyens car ce sont eux qui ont libérés leur pays, en mourant pour leur cause. La guerre civile c'est prendre le risque de voir émerger des figures, des leaders. La démilitarisation est une obligation et le CNT l'a compris. Dès lors, l'intervention internationale a permis d'abréger ce qui aurait pu prendre plusieurs années, comme cela risque de se passer en Syrie actuellement. Il faut ajouter que tout cela va perturber de manière durable la géopolitique de cette région. Rien ne sera plus comme avant. Il faut s'ancrer cela dans la tête. La relation interne de ces peuples avec la politique a connu une mutation. L'enseignement de ces révolutions c'est qu'il n'y a jamais eu – mise à part contre les Américains – d'hostilité contre les Occidentaux et FILLIU, qui est allé à Benghazi, a vu les drapeaux français accrochés sur les murs. Personne ne leur a dit : « Vous mettrez ces drapeaux ici ! » C'est plus complexe qu'on croit, notamment concernant l'islamisme. Les Salafistes - dont se revendiquait le frère du tueur de Toulouse, Merah - sont les pires des intégristes islamistes et sont un peu un héritage des dictatures car ils ne faisaient pas de politique, mais occupaient les chairs d'universités et les instances religieuses. Seulement, aux élections qui ont déjà eu lieu montre que les islamistes n'ont pas une majorité absolue. Ainsi, le vote pour les Frères musulmans est à double tranchant en Égypte : c'est la volonté de ne pas se laisser faire par l'armée et de rétablir l'ordre dans le pays. La prise de Benghazi, pense FILLIU, aurait été bien pire que l'intervention des Occidentaux. Pour lui, les arguments économiques sont secondaires en Libye. L'idéologie est le fondement principal de ces révolutions, même concernant l'intervention de la coalition internationale.

 

Source sonore : javascript:popupPlayerFlash('3531') 

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17 mars 2012 6 17 /03 /mars /2012 15:53

La philosophie médiévale « c'est le règne du chic et de l'accessible » (de Libera, 1991). Il faut distinguer l'universel et l'université. En effet, « une thèse [universitaire] n'est pas un livre », c'est plutôt une sorte de rite de passage afin d'accéder à une certaine position hiérarchique, voire un nouveau statut social. Pour autant, « un livre peut naître d'une thèse », mais celle-ci doit être un libre divertissement, c'est-à-dire vulgarisé, pour utiliser cette affreuse expression. Il faut rendre accessible au plus grand nombre ce qui ne l'est pas. Au Moyen-Âge, l'université créée des types sociaux, tels que le citadin, la femme et le marginal. Au-delà de ça, c'est l'éthique médiévale que l'université moderne étudie, pas la société telle qu'elle était. En fait, il faut intégrer la société dans l'étude de la philosophie médiévale afin de se détacher d'une histoire de la pensée qui se centre uniquement sur les méthodes et les corpus.

 

Jacques Verger, dans Les universités au Moyen-Âge(1973), montre que cette histoire des doctrines c'est seulement « un chapitre de l'histoire générale de la philosophie, du droit ou des sciences » (p.5). Il préconise une approche plus sociologique en s'intéressant aux institutions d'un groupe humain dans un contexte donné. Gordon Leff résume cela en montrant que le rôle de l'université est double : un rôle « idéologique », c'est-à-dire la production des idées, et un rôle « professionnel », c'est-à-dire la formation des hommes. D'une certaine manière, il y a deux orientations historiographiques : une étudiant le fonctionnement des institutions et l'autre qui traite de tout ce qui est pratiques d'enseignements.

 

 

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24 décembre 2011 6 24 /12 /décembre /2011 03:00

 

Le roi, dès l'origine du système pharaonique, est soumis aux dieux qui permettent une douce et agréable vie à l'Égypte. Il sert d'intermédiaire entre le monde des humains et celui des dieux. De fait, l'institution royale est divine. C'est une entité divine. Pour autant, le roi est un individu semblable aux autres de part sa nature humaine. Aux yeux de la population, c'est un potentat oriental comme les autres, capable des pires vices. Il n'est pas non plus épargné par l'échec. La royauté égyptienne abolit la personnalité qui en a la charge au profit de l'institution. Cette dernière est détachée de la personne du pharaon qui n'en est que le représentant plus ou moins compétent. Le roi doit, pour exercer le pouvoir, se plier à des normes institutionnelles qui sont placées sous la protection de la Mâat, « l'ordre du monde ». Le pharaon promulgue des lois sous forme de décrets destinés à l'administration chargée de les mettre en œuvre. L'État égyptien est centralisé. Comme tout État, c'est un « édifice doté de structures agencées entre elles de manière à garantir la stabilité de l'ensemble » (Legendre, 1999). C'est un système à trois étages. Le premier est la sphère des hypostases qui repose sur le concept-déité de Mâat, clé du système institutionnel. La Mâat incarne « l'ensemble des conditions qui font naître et qui renouvelle la vie ». Le troisième étage, la base, c'est le territoire égyptien et sa population. Entre les deux, le second étage est celui du pharaon qui est le garant de Mâat.

 

La Mâat englobe et unifie l'ordre cosmique et l'ordre humain. Entre les deux ordres se trouve le pharaon. La Mâat est une idée qui sous-tend des institutions, des groupes d'intérêts et des stratégies de pouvoir. Cette idéologie connaît une évolution. Sous l'Ancien Empire, le pharaon est tenu de servir la Mâat qui lui assure la vie après la mort. Après les troubles de la Première période intermédiaire, sous le Nouvel Empire, la Mâat devient un modèle vertueux, une sorte d'idéal à atteindre. En fait, la Mâat est un ordre concret émanent d'un rapport de force. Le rituel de l'offrande de la Mâat est destinée au renouvellement de l'énergie. C'est un objectif concret et utilitaire. L'égyptien de l'antiquité n'était pas un intellectuel. C'était plutôt quelqu'un d'intuitif et d'imaginatif. Il ne possédait pas de théories logiques et rationnels. Il s'adaptait à la situation à laquelle il était confronté en cherchant le moyen le plus simple et le plus pratique pour résoudre son problème. Finalement, c'est une approche matérielle autant qu'immatérielle des choses. Les Égyptiens offraient aux dieux le Ka, c'est-à-dire l'énergie de la nourriture qu'ils déposaient sur l'autel. La finalité de l'égyptien était d'être heureux et c'est pourquoi sa religion est orienté vers l'harmonie individuelle et sociétale.

 

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30 octobre 2011 7 30 /10 /octobre /2011 11:50

Introduction

 

L'enseignement consiste avant tout à dispenser des connaissances intellectuelles.”En reprenant cette citation de Jacqueline de Romilly (1913-2010), je me suis posé la question suivante : comment dispensait-on ces connaissances intellectuelles et quelles étaient-elles dans l'Angleterre du XVe au XVIIIe siècle ? Dans les universités, la pensée dominante était celle de Thomas d'Aquin et donc la théologie prédominait. Peu à peu, un courant de pensée se développe rapidement, avec pour objectif de mettre fin à l'influence du Pape. Mon objectif à moi est de montrer que la diffusion des idées, notamment celles du roi Henry VIII, a été rendu possible parce qu'elles étaient débattues au sein des universités de Cambridge et d'Oxford principalement.

 

I. Les influences

 

1. L'influence d'Érasme (1469-1536)

En 1499, Érasme rencontre le professeur de théologie John Colet à Cambridge ainsi que le jeune avocat Thomas More. Il entreprend un second voyage entre 1505 et 1506, puis entre 1509 et 1514, durant lequel il séjourne chez Thomas More. Il est même invité à Cambridge par le chancelier John Fisher. Érasme commence par dénoncer la corruption de l'Église et met l'accent sur l'étude des textes sacrés. Il prône l'apprentissage de l'hébreu, du latin et du grec. Le luthéranisme était présent à l'université de Cambridge dès les années 1520, ce qui obligea Henry VIIIà sévir en faisant brûler tout les livres de Luther.

 

2. L'influence du protestantisme

Cela nous amène à poser la question suivante : y-a t-il un rejet du protestantisme au début du XVIe siècle ? Thomas More, par exemple, est favorable à une réforme, mais pas à un schisme. Toutefois, en 1535, il est exécuté avec Fisher sur ordre du roi Henry VIII. Paradoxalement, il y a une importante influence du luthéranisme au sein des universités. Cela traduit une intense activité intellectuelle. Thomas Cranmer (1489-1556) prend une part active aux débats. Ce futur évêque de Canterbury va porter la réforme anglicane. C'est lui qui permet le divorce du roi en 1533, mais il sera accusé de trahison et finira brûlé vif sur ordre de la reine Marie. Finalement, quelles sont les conséquences de cette double influence sur l'enseignement en Angleterre ?

 

3. Les résultats de cette double influence

L'enseignement de la théologie chrétienne est en perte de vitesse. Cambridge fut même surnommé la Litle Germany du fait de la présence du luthéranisme en son sein. Les étudiants, membres de la bourgeoisie et la gentry, en sont fortement influencés. Toutefois, il y a une limite à ne pas franchir : la traduction de la Bible en anglais ! William Tyndale (1494-1536) a publé la Bible en langue “vulgaire” vers 1523. Cet érudit, polyglote, affichait trop ses idées. “Je défie le Pape et toutes ses lois, et si Dieu me prête vie, je ferais qu'en Angleterre le garçon qui pousse la charrue connaisse l'Écriture mieux que le Pape lui-même.” Cette louable ambition de William Tyndale lui valut d'être exécuté en 1536 sur ordre de Charles Quint. Il aurait crié sur le bûcher : “Que Dieu ouvre les yeux du roi d'Angleterre !” Au lieu de cela, Henry VIII préféra brûler les livres de Luther et l'évêque de Londres, Tunstall, se chargea de jette au feu les Bibles de Tynsdale.

 

Finalement, l'enseignement en Angleterre apparaît clairement influencé par les deux tendances religieuses : un catholicisme réformé et le Protestantisme.

 

II. Les bases de l'enseignement pendant la Réforme

 

1. Les Collèges

Un Collège est un internat pour boursier doté d'un patrimoine. Il possède le nom de la commune à laquelle il appartient. Sous Élisabeth Ière, il est très sélectif et régi par ses propres statuts. Les élèves sont beaucoup des “fils à papa”, des fils de la gentry en vérité ou de la bourgeoisie locale. L'exignce de réussite influence alors l'enseignement dispensé. Les étudiants sont à la recherche d'une éducation classique avec la multiplication des conférences.

 

2. Les Grammars Schools

L'apprentissage est celui du latin, de la grammaire, des bases de la scolastique (du moins tant que celle-ci est autorisé), etc. Les candidats pour l'entrée dans ses institutions augmentent tout au long de la période. Les élèves sortent en général de l'école à 18 ans et cherche à entrer à l'université. En 1542, Henry VIII impose le manuel de grammaire de William Lily à toutes les écoles du royaume. Entre 1480 et 1660, seront créees 800 écoles.

 

3. L'enseignement dispensé

L'enseignement est multiple, comprenant surtout la médecine, le droit (notamment la Common Law), les langues (grec, latin et hébreu), la théologie (scolastique puis réformé) et enfin les mathématiques. Au XVIIe siècle, l'exemple parfait du modèle universitaire est William Harvey (1578-1657). Cet élève de Cambridge et d'Oxford devient directeur du Morton College d'Oxford puis médecin personnel de Jacques Ier. C'est lui qui découvre, en 1628, les lois de la circulation sanguine.

 

III.Les conséquences

 

La société anglaise aurait été déjà prête à recevoir la réforme religieuse proposée par le roi et ses conseillers parce qu'une grande part des jeunes y ont été préparés.

 

1.La diminution de l'influence de l'Église

En 1536, la faculté de droit canon est fermée et l'enseignement de la philosophie scolastique est supprimé à Cambridge. Toutefois, sont créé ausi des chairs en hébreu, en grec et en droit civil (Common Law). La même année, c'est la dissolution des monastères et des chanteries. Cela entraîne, à partir de 1560, des difficultés et une baisse des effectifs vers 1590. Les jeunes gens pauvres, formés par les monastères, disparaissent. De plus, les fils de paysans riches désertent les universités car ils n'ont plus la possibilité de faire carrière en apprenant la théologie.

 

2.Apparition de nouvelles disciplines

Afin de remédier à cette affaiblissement de l'enseignement théologique, il va falloir trouver des solutions. En effet, il y a une fuite de certaines professeurs catholiques. L'université perd de son prestige et on note un appauvrissement, à la fois financier et intellectuel. En 1636, William Laud, chancemier d'Oxford, prend parti pour le roi, marquant un retour du soutien des universitaires à la couronne d'Angleterre. Déjà, sous Élisabeth Ière, les universités retrouvent un certain prestige. La rhétorique, la philosophie (éthique et naturelle), ainsi que la logique, sont enseignés. La prose et la langue anglaise sont mise à l'honneur.

 

3.La qualité de l'enseignement

Les Collèges et les universités restituèrent aux écoles monastiques la tâche de recruter des candidats pour le clergé” nous explique Roger Maning. À la fin du XVIe siècle, il est déjà évident que l'université est une institution qui forme les nouvelles élites de l'Église réformée. Henry VIII, puis Élisabeth Ière, ont contribué à la création de chairs de professeur et ont remaniés le contenu des enseignements. Toutefois, au XVIIe siècle, les université perdent leur monopole sur l'enseignement professionnel, c'est-à-dire les sciences expérimentales. La Royal Society de Londres est fondée en 1660. L'apparition de nouvelles matières et la refonte de l'université fait tenir deux constats à Hugh Latimer (1485-1555). Le premier, cest l'appauvrissement des étudiants, et le second c'est le recul de la théologie en général. Ce constat est relativisé par Manin qui montre que les réformes ont eu un résultat positif sur l'éducation laïque aussi bien qu'ecclésiastique.

 

Conclusion

 

Finalement, nous notons trois changements :

Le premier, c'est la fin de l'enseignement de la scolastique 

Le second, c'est l'émergence de disciplines nouvelles comme l'anglais ou même l'histoire. 

Le troisième, c'est l'instabilité estudiantine avec un embourgeoisement puis un appauvrissement avant de se rehausser 

 

Édouard VI mettra en place un nouveau système d'éducation consécutif de la Réforme. L'objectif est de réorganiser les écoles selon les principes de la réforme anglicane. Il faut aussi signaler la hausse du nombre d'écoles et l'aide apporté par le roi dans cette entreprise de “restauration” de l'éducation anglaise.

 

Simon Levacher,

Licence 2, histoire moderne

2010, Université du Havre

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26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 01:23

Jacques-Charles Bailleul (1762-1843) est né à Bretteville en Seine-Inférieure. Fils de cultivateur aisé, il reçoit une bonne éducation et devient avocat au parlement de Paris jusqu'en 1790. Il exerce ensuite à Montivilliers et au Havre où il devient juge de paix. Il est élu à la convention en 1792 dans le camp des modérés. Il échappera de peu à la guillotine en mai 1793 pour avoir afficher son hostilité à la mort du roi et pour avoir défendu les Girondins. Proscri, il va fuire, mais reconnu par un ancien collègue, Dubouchet, il est renvoyé à Paris. Il est alors enfermé avec Danton. Pourtant, il est relâché après seize mois de procédure. Il siège à nouveau à la Convention en décembre 1794 et sera membre du Comité de Salut Public. Par la suite, il siège au Conseil des Cinq-Cents, puis au Tribunat, s'occupant des affaires financières. Il est écarté en 1802 pour être trop critique envers le pouvoir. Toutefois, il devient directeur des droits de la Somme en 1804, jusqu'à la Restauration. Il est ensuite écarté de la vie publique.

 

I. DE SA CONCEPTION DE L'HISTOIRE GÉNÉRALE

 

Les faits sont la base de la connaissance historique, la réalité de l'Histoire. Ensuite, viennent s'ajouter les réflexions. Elles permettent de saisir la « nature » et le « caractère » des faits. Bailleul en distingue trois types : les faits isolés, les faits composés et les faits généraux. Les faits isolés sont les évènements de tous les jours, comme ls parutions de décrets, les travaux de l'Assemblée, la parution des journaux officiels, etc. En eux, l'historien recherce la cause des faits historiques. Les faits composés, ou “révélés” comme les appel Bailleul, sont eux sujets à des discussions. Par exemple, chacun aura son opinion sur la bataille de Waterloo, sur les chances des uns et des autres, sur les erreurs de Napoléon et de ses maréchaux, etc. Chacun ira de ses détails et de ses citations. Au final, les interprétations de la bataille seront multiples et contradictoires.

 

II.DE LA PENSÉE DE L'HISTORIEN

 

La pensée peut se décomposer en divers éléments. En histoire, ces éléments agissent pour déteriorer ou fortifier un régime. Bailleul part d'un esprit qui pousse les empires vers une bonne ou une mauvaise fin. L'histoire se doit de respecter des règles pour bien saisir cette esprit. Chaque pays connaît des crises durant lesquelles un individu est un instrument tantôt actif, tantôt passif. Les “passions”, les “violences” et les “accusations” ne manquent pas. Dans ces moments terribles, il faut trouver la vérité, le sens véritable des évènements. Cette tâche de l'historien est bien difficile, concède un Bailleul interrogateur. Finalement, l'objectif de l'historien est de “reconnaître ce qui est la vérité et en quoi consistent les intérêts réels de tous (...)” (p.9) Comment savoir qui exprime le mieux les intérêts de l'État ?

 

III.DE L'ÉCRITURE DE L'HISTOIRE

 

Quant on écrit l'histoire ou sur l'histoire, le premier point sur lequel l'attention doit se porter avant tout, est donc de bien déterminer ce qui doit être considéré comme la vérité.” (p.9-10) Ècrire l'histoire revient à déterminer la vérité. Bailleul, acteur de la Révolution et de l'Empire comme député, s'inscrit dans la conception nouvelle de l'histoire. Certes, il y a encore une méfiance vis à vis des faits, mais il reconnaît que les faits sont à la base de l'histoire. La réflexion seule n'a pas grand intérêt. Il faut des faits, des évènements pour pouvoir en interpréter le sens. Bref, l'histoire est vivante. Le passé, de ce fait, peut (re)vivre. Finalement, cette citation de Chateaubriand pourrait convenir à Bailleu : “Les sociétés anciennes périssent, de leurs ruines sortes des sociétés nouvelles” (1831). L'instabilité politique de la France est le reflet de l'instabilité de l'histoire, perpétuellement en mouvement. Cette prise de conscience est importante.  

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5 septembre 2011 1 05 /09 /septembre /2011 19:03

Ce jourd'hui 5 septembre 1638 est la date anniversaire de la naissance du Dauphin Louis XIV. Cela fait donc 373 ans tout pile. Cette chanson est intéressante, car le roi était attendu. C'est ainsi qu'il fut surnommé Dieudonné (son second prénom) car il a été considéré comme un don de Dieu par ses contemporains. Il était moins une puisque Louis XIII meurt peu d'années après. Certes, dirons certains, c'est une chanson royaliste, mais elle montre ce que représentait le Dauphin. C'est l'avenir de la couronne et la stabilité du royaume qui se jouait. Le jeune âge du roi n'arrangea pas la crise entre la noblesse et le pouvoir royal. Cela se soldera par la Fronde. Une révolte de la noblesse qui marqua Louis XIV. 

 

1

Nous avons un Dauphin

Le bonheur de la France

Rions, buvons sans fin

A l’heureuse naissance

Car Dieu nous l'a donné

Par, par, par l'entremise

Des prélats d tout l'Église

On lui verra la barbe grise

 

2

Lorsque ce Dieu donne

Aura pris sa croissance

Il sera couronné

Le plus grand Roy de France.

L'Espagne, l'Empereur et l'Italie

Le Crovate et l'Roy d'Hongrie

En mourrons tous de peur et d'envie.

 

3

La ville de Paris

Se monntra non pareille

En festins et en ris

Le monde y fit merveille.

Chacun de s'enyvrer faisoit grande gloire

A sa santé, à sa mémoire

Aussi bien maître Jean que Grégoire.

 

4

Au milieu du ruisseau

Estoit la nappe mise :

Et qui buvoit de l'eau

Estait mis en chemise,

Ce n'estoit rien que jeux

Feux et lanternes

On couchait dedans les tavernes

Et si j'n' dis vray que l'on me berne.

 

5

Ce qui fut bien plaisant

Fut Monsieur la Raillière,

Ce brave partisant

Fit faire une barrière

De douze ou quinze muids

Où tout le monde

S'alloit abreuver à la ronde

Et s'amusoit à tirer la bonde.

 

6

Monsieur de Benjamin

Des escuyers la Source,

Fit planter un dauphin

Au milieu de sa course

Ou six vingts cave liers

Avec la lance

Lui faisoient tous la révérence

Et puis alloient brider la potence.

 

7

Au milieu du Pont Neuf

Près du cheval de bronze,

Depuis huit jusqu'à neuf

Depuis dix jusqu'à onze,

On fit un si grand feu

Qu' eut grande peine

A sauver la Samaritaine

Et d'empêcher de brûler la Seine.

 

8

Le feu fut merveilleux

Dans la place de Grève

Et quasi jusqu'au cieux

La machine s'élève ;

Minerve y paraît de belle taille

Vestue d'une cotte de maille

Qui mestoit tout son monde en bataille.

 

9

Enfin tout notre espoir

Estoit que notre Reine

Quelque jour nous fit voir

Sa couche souveraine

Nous donnant un Dauphin par bon présage

Il est beau, il est bon et sage

Il fera des merveilles en son âge.

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9 août 2011 2 09 /08 /août /2011 17:49

Il n'en faut pas plus pour décrire l'horreur de ce jour avec 214 000 morts, sans compter les morts qui suivirent dans le temps du fait des radiations, les malformations des enfants qui vont naître ensuite.

 


 

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3 août 2011 3 03 /08 /août /2011 19:50

L'histoire de l'Égypte ancienne fascine, et ce à juste titre. Comment ne pas rester bouche bée devant la grandeur des pyramides et la splendeur des temples ? Les ruines elles-mêmes nous donnent un aperçu de la puissance de cette civilisation. Il y deux mille ans, cela devait être un ravissant spectacle de couleurs et de bruits et de sensations étranges. Le temps où je vous emmène est une période troublée par les conflits, par la division du pays. Le Dieu Horus et le Dieu Seth se livrent une guerre pour le contrôle de l'Égypte.

 

En l'an 2861 avant notre ère, le Roi Adjib, “son coeur est vaillant”, s'éteint pour l'éternité. Il aurait gouverné depuis Memphis, en Basse-Égypte, c'ést-à-dire au Nord. Son pouvoir fut contesté et il s'employa à apaiser la colère des Égyptiens en utilisant la diplomatie. Du fait de son grand âge, une fête Sed fut célébré en son honneur afin de régénérer les pouvoirs du roi. Il tenta certainement de s'imposer comme le souverain de toute l'Égypte mais, se heurtant à l'hostilité des aristocrates, il ne put mener à bien son entreprise.

 

D'ailleurs, son successeur, Sémerkhet, “L'ami pensif”, intrigue les chercheurs. Il est indéniablement lié à la cour et son rang de prince royal ne fait presque aucun doute. Cependant, était-il le successeur désigné ? Cela est moins sûr. Il était le fils de la reine Batyrites, épouse du roi. Seulement, il n'était peut-être pas le fils choisi par le Pharaon et son demi-frère, Qa'a, “Son bras se lève”, lui fut préféré. Cela rendit jaloux Sémerkhet qui usurpa le pouvoir à la mort de son beau-père. Tout cela manque de preuve mais fut toutefois défendu par Jürgen von Beckerath, un égyptologue allemand né en 1920.

 

Le nouveau roi se trouva à son tour coupé d'une partie des fonctionnaires et des prêtres de Saqqarah. Les relations entre la Haute et la Basse-Égypte son tendues et parfois conflictuelles. Le commerce extérieur est maintenue, mais il est plus faible que sous les règnes précédents. La richesse de l'Égypte, au vu de sa tombe, restait immense. Certains indices tenderaient à penser qu'il chercha à se réconcilier avec Qa'a, son demi-frère. Ainsi, cela explique que ce dernier ne fit pas disparaître son nom après sa mort. Il est même connu un ministre de Sémerkhet, Henuka, dont le nom figure, avec celui du roi et celui de Qa'a, sur un sceau en ivoire. Le roi meurt en 2853 avant notre ère.

 

Qa'a, pour certians, serait le fils de Sémerkhet, même si la tendance est de le dire fils de Adjib. Cela expliquerait pourquoi Sémerkhet usurpa le pouvoir et aussi pourquoi Qa'a n'effaça pas la mémoire de son prédécesseur, son demi-frère. Ce qui caractèrise le règne c'est la justice, l'autorité du roi. En menant des campagnes en Palestine, il montre sa force. Il semble que l'Égypte retrouva un semblant de prospérité et de stabilité sous son long règne. Le Sud lui était entièrement soumis comme l'atteste des sculptures retrouvées près de la cité de Hierakonpolis. Il va pourtant recentrer son autorité autours d'Abydos et s'entourer de fonctionnaires de cette région.

 

Les rois de la Ière dynastie ont d'ailleurs leurs tombeaux à Oumm el-Qaab, tout près d'Abydos. Pour lui succéder, Qa'a choisi de marier une des ses filles à un des fonctionnaires d'Abydos, Hotepsekhemoui, “Les deux puissances sont en paix”, c'est-à-dire Horus et Seth. Cela montrerait une réconciliation entre le Nord et le Sud du pays. Toutefois, lorsque Qa'a meurt en 2828 avant notre ère, un certain Ba et Seneferkâ revendiquent le trône, mais ils vont se disputer le pouvoir, permettant à Hotepsekhemoui d'unifier ses forces armée pour les anéantir.

 

La tombe de Qa'a est encore plus grande que celle de ses prédécesseurs. Elle fut découverte dans un état excellent pour son âge, révélant encore des coloris vifs sur les murs. Il faut ajouter que Hotepsekhemoui s'occupa des offrandes à son “beau-père” et qu'il en organisa lui-même les funérailles. Cela montre au moins une bonne entente entre les deux personnages. Cependant, la mort de Qa'a scelle aussi la fin de la Ière dynastie, remplacée par la IIème, dont Hotepsekhemoui est le premier souverain.

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  • : La Crise des Consciences
  • : Ce blog a été créé par un étudiant en histoire et sociologie de l'Université du Havre. Il propose des articles allant du travail universitaire (exposé, compte-rendu...) à l'analyse spontanée de l'actualité... Il est donc à la fois objectif et subjectif, partial et impartial, méritant la plus grande prudence concernant les analyses de l'actualité notamment car elles sont parfois politiquement orientées.
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