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23 août 2010 1 23 /08 /août /2010 18:31

L’écriture est traditionnellement une invention de la cité de Sumer. Elle remonte à –3200, c’est-à-dire à la fin du IVe millénaire avant notre ère. Appelé le « pays entre les fleuves » (le Tigre et l’Euphrate), la Mésopotamie est un vaste territoire qui se situerait aujourd’hui en Iraq. L’archéologie nous permet de découvrir une civilisation urbaine complexe et originale. Deux peuples habitent cette région : les Sumériens, au sud, et les Sémites, au nord.

 

1. Une civilisation urbaine.

 

Les cités sumériennes sont très élaborées. Elles ne sont pas simplement un groupement de maisons, mais elles sont pensées selon un plan dessiné à l’avance. Construit autour du palais, la ville est un élément très important sur le plan politique, religieux et économique. La palais est un bâtiment dans lequel nous trouvons plusieurs pièces : la salle du trône, isolé par deux cours, les bureaux et les ateliers (autour de la première cour) et les appartements du roi (autour de la seconde cour).

 

La cité-état sumérienne

  

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Document 1 : Plan d’Uruk.

 

Le territoire d’un royaume, qui n’est pas plus grand qu’un de nos canton, est centré autour d’une capitale, la cité-état. C’est un centre gouvernemental, administratif et religieux. La population est composée d’artisans, de paysans et de pasteurs. Comme nous le voyons sur le plan, la présence des temples est importante. Les bâtiments religieux, les Ziggourats, ont une forme pyramidale à degré et sont souvent très impressionnantes.

 

Le pouvoir

 

Le pouvoir est monarchique, c’est-à-dire qu’un souverain est le maître de la cité. Son titre n’est pas celui de roi, mais celui de vicaire, « maître de la cité ». Il siège dans le palais, lui-même situé dans la capitale. Un clergé s’occupe des affaires religieuses. La taille des temples suffit pour nous montrer la puissance et la richesse de ce clergé. Quelquefois, un prêtre prenait le pouvoir ou évinçait un prince au profit d’un autre. 

 

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Document 2 : Tombes royales d’Ur

 

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Document 3 : Cour du palais de Zimri-Lim (vers –1900)

 

2. Une culture sans précédant

 

La culture sumérienne est riche et passionnante. L’art et l’architecture, raffinés, ne sont pourtant pas l’élément le plus original. L’apparition de l’écriture est un élément bien plus surprenant. La civilisation sumérienne, avant tout artisanale et agricole, s’organise autour du commerce. Bientôt, il apparaît nécessaire de noter, compter et garder des traces de ces nombreuses transactions, de ce que l’on a entendue, de ce que l’on considère comme beau ou important. C’est la naissance de l’Histoire.

 

L’écriture « cunéiforme »

 

Cette « invention » résulte du mélange de deux peuples : les Sumériens et les Sémites. Au nord de la Mésopotamie nous trouvons l’Akkad, région des Sémites, et au sud nous avons Sumer, capitale des Sumériens. Aux alentours de –3200 une forme d’écriture, celle dite « cunéiforme », apparaît dans la cité-état la plus prospère d’alors : Ourouk.

 

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Planche d’écriture cunéiforme

 

L’art

 

L’art en général est très raffiné. La guerre reste un sujet de prédilection des artisans sumériens. La Stèle des Vautours nous montre la victoire d’Eannatoum, vicaire de Lagash, sur la cité d’Oumma. Nous pouvons noter la présence de char de guerre et ainsi décrire l’équipement militaire des sumériens : casque, lance, armure légère... Cette stèle est datée de –2450 environ. Elle est en argile. La phalange, une unité militaire composée de lanciers ou de piquiers, sera très utilisée en Grèce et en Macédoine.

 

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Document 4 : Phalange de Lagash

 

Cette stèle nous montre également l’importance du roi, représenté couronné. Sa mission principale est celle d’assurer la prospérité de sa cité par le commerce et par la guerre. Confondu avec les divinités, le prince sumérien, comme le pharaon égyptien, est un symbole vivant. Souvent soumis au clergé qui va devenir très influent au fil du temps, le roi est aussi celui qui gère les affaires de la cité en gérant construction et perception des impôts.

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22 août 2010 7 22 /08 /août /2010 23:55

En cliquant sur le lien suivant, nous pouvons voir pendant 52' une visio-conférence d'une professeur d'histoire médiévale de l'université du Havre, Elisabeth Barzman.

 

http://spipwebtv.univ-lehavre.fr/spip.php?article21

 

Consulté le 22 août 2010.

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12 août 2010 4 12 /08 /août /2010 02:00

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Jules Michelet par Thomas Couture

 

Il y a deux catégories d’historiens de la littérature. Appelons-les, d’expression tantôt humoristique et tantôt flatteuse, renards ou hérissons, papillons ou taupiers, parachutistes ou truffiers. L’historien littéraire généraliste erre donc de sujet en sujet comme un renard, ratisse d’innombrables djebels comme faisaient nos parachutistes, papillonne enfin de fleur en fleur à l’instar du séduisant insecte que l’on sait. Paul Viallaneix appartient plutôt, lui, à la seconde race, celle des spécialistes. Il se roule en boule sur son site préféré en posture efficacement défensive, à la manière du hérisson ; il farfouille sans trêve sa taupinière d’élection, pas n’importe laquelle ; et surtout il déniche volontiers son fruit d’or, sa truffe ; celle-ci a nom Jules Michelet, professeur au Collège de France, que Viallaneix explore en effet depuis bientôt un demi-siècle. Des trois métaphores, on laissera de côté les deux premières, un peu douteuses, et l’on adoptera la troisième, celle du truffier : grand enseignant clermontois, Viallaneix est à l’affût de ce trésor, de cette truffe miraculeuse qu’est la vie de Michelet. Pas une minute d’existence, pas une indigestion, pas un rapprochement amoureux de Jules n’échappe à la vigilance de l’universitaire de Clermont. Et cela donne, empressons-nous de le dire, un livre passionnant, qu’avec quelques efforts bien des lecteurs et surtout des lectrices parviendront à lire jusqu’au bout, ou peu s’en faudra. J’évoque les lectrices, car Michelet, toujours à l’affût de l’inédit, s’est passionné pour le néoféminisme des années 1850-1860 ; et de même a-t-il popularisé, sous Napoléon III, l’écologie, l’alpinisme en chambre et la mode des plages ; il devait, en ces divers domaines, à sa deuxième femme, la pertinente et réfrigérante Athénaïs, tant aimée de l’époux. Esprit universel, Michelet néanmoins était peu doué pour les langues étrangères : à l’hôtel, en Suisse, notre homme ne s’exprimait que par signes à l’intention des autres voyageurs, qu’ils fussent allemands ou italiens. Incompétence linguistique ! Elle n’empêchait pas le génial ignorantin d’éprouver pour la Prusse (et même pour Bismarck !) une affection ou à tout le moins une admiration mêlée d’estime, qui ne sera certes pas payée de retour : le réveil, au lendemain du désastre français de 1870-1871, sera très dur pour le malheureux Jules, cruellement victime de ses sympathies progermaniques. Du côté de l’Italie, son inaptitude linguistique, à l’oral, ne le dissuadait nullement de faire connaître dans notre pays, par des traductions ad hoc, oeuvres de sa jeunesse, un fragment de Vico, l’immense penseur napolitain du temps des Lumières. Cela dit, c’est d’abord et avant tout la France, cette personne très charnelle, femme depuis le talon jusqu’au crâne, qui demeure l’objet de ses attentions presque exclusives, et fortement orientées comme on va le voir : en Avignon, emporté par une fougue anticurés qui restera l’une des grandes constances de son existence, Michelet voit dans le passé du Comtat Venaissin ex-papal l’Inquisition partout présente. Se fiant aux dires de la concierge bavarde qui lui fait visiter le palais des Papes, il loge l’inévitable bûcher inquisitorial dans ce qui n’est en fait que l’immense cuisine de cette vaste demeure, et il transforme les vieilles latrines en ci-devant oubliettes abominables, où l’on précipitait les adversaires du catholicisme. Au bagne de Toulon, le commissaire principal a surtout envie de se débarrasser de l’encombrant visiteur qui lui vient du Collège de France, en quête d’archives : il explique donc à Jules que les archives « bagnardes » remontent effectivement à 1670, mais il ajoute que l’administration pénitentiaire s’en est débarrassée pour les livrer à la Direction de l’artillerie qui les a transformées en cartouches ; Michelet prend cette affirmation pour argent comptant. Il ignore bien sûr, et comment le lui reprocher, qu’André Zysberg, près d’un siècle plus tard, tirera de cette paperasserie archivistique des galères de Toulon, en fait fort bien conservée, l’une des grandes thèses d’histoire quantitative de notre temps relative aux galériens du Roi-Soleil. Quant à l’autre versant de la puissance navale française, côté Bretagne cette fois, Jules garde surtout de l’Armorique un souvenir de tendresse et d’amour : Athénaïs, nouvelle Nausicaa, s’y était départie pour une fois de sa froideur usuelle et lui avait prodigué ses faveurs, à marée basse, dans une caverne de la côte d’Armor. L’épouse numéro deux est du reste présente presque à chaque pas dans ce livre : comme me le disait un jour mon maître Braudel, elle ambitionnait de s’asseoir à la table de travail de l’historien alors que lui la voulait surtout dans son lit. En fin de compte, ou plutôt de parcours, les époux, sans cesser de s’aimer, choisiront de faire chambre à part.

Faut-il penser que le protestantisme a contribué pour sa part à la fascination qu’éprouve Viallaneix pour Michelet ? Le premier des deux, chronologiquement ultérieur, est grand connaisseur de la pensée de Calvin. Quant au second, par aversion, voire haine, vis-à-vis du catholicisme, il nourrissait des sympathies pour les Églises huguenotes : Coligny était en effet l’un des personnages que Michelet appréciait le plus ; et cela même si, à tout prendre, les pensées « micheletiennes », en fait de religion, sont surtout plus proches d’un oecuménisme de type universaliste incluant l’hindouisme ou le bouddhisme, incapables qu’elles sont de se plier à une théologie rigide de type réformé. Reste que Michelet est indiscutablement l’un des pères spirituels de la gauche française. Une gauche qui (à la différence du robespierrisme dont notre historien se méfiait) n’a strictement rien qui puisse choquer puisqu’elle est à l’origine de nos institutions républicaines (1870-1998), plus vivantes que jamais quoi qu’on dise. Père spirituel du « sinistrisme », Jules a pourtant, au fil de son Histoire de France, des partialités qui laissent pantois : Catherine de Médicis fut, quoique à éclipses, championne de la coexistence entre papistes et huguenots ; or elle n’est plus, sous la plume de Michelet, qu’une vieille chipie qui se repaît du sang des religionnaires. Quant à Louis XIV, Michelet en fait, calomnie absurde, un jésuite encarté (sic) dont la Révocation (c’est exact, cette fois) demeure l’impardonnable forfait. On regrette que Viallaneix, si attentif aux faits et gestes de son grand homme, mais aussi aux rafales d’éditions des livres d’histoire d’icelui, n’ait pas noté au passage, de volume en volume, les fulgurances et les éclairs de génie, voire les erreurs et parfois les mensonges, qui, d’une page l’autre, « émaillent » , comme on disait jadis, les tomes successifs de la susdite Histoire de France de Jules. Le rédacteur de cette biographie d’historien, car c’en est une et de première force, nous répondra sans doute que l’énorme part qu’il a donnée dans son livre à la vie privée du « héros » lui interdisait de surcroît d’alourdir encore ce volume de six cents pages par un travail supplémentaire d’épluchage historiographique relatif aux belles intuitions... et aux bourdes sottes des ouvrages de l’époux d’Athénaïs. « Epluchage » qui fera l’objet, souhaitons-le, d’un autre volume, sous la plume toujours fertile et bien inspirée de notre professeur auvergnat... 

Emmanuel Le Roy Ladurie

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11 août 2010 3 11 /08 /août /2010 03:31

Après un premier article sur les débuts du règne de Eudes, je vais apporter des informations complémentaires. Le comte est sacré à Compiègne le 29 février et il écrase les normands peu après, à Montfaucon, le 24 juin. Par cette victoire, le roi de Francie occidentale prend un ascendant psychologique sur ses adversaires. Il obtient le ralliement de Baudoin de Flandres et le roi Arnulf le reconnaît en août à Worms. Premiers pas dans le monde des Grands et premiers succès. Pour commencer son règne en bonne et due forme, et surtout afin de respecter la tradition, Eudes réunit une assemblée des grands à Orléans en juin 889. Assemblée qui est reconduite l'année suivante et en juillet 891 il réunit un synode à Meung-sur-Loire. Reims, Sens, Rouen, Laon, Beauvais et Soissons appartiennent au royaume de Francie occidentale. Au printemps 892, Eudes étouffe dans l'oeuf un soulèvement des grands de Flandres, puis, en automne, celui de l'archichancelier, Ebles, après une litigieuse histoire de succession.

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8 août 2010 7 08 /08 /août /2010 01:20

(Lucien Bély, La France au XVIIe siècle) "En 1700, tout peut encore arriver." On commence par les phénomènes qui durent longtemps. Seulement, il n'y a pas que ça. Un homme peut faire des choix, il possède une certaine liberté, et parfois c'est dû au hasard. La chronologie a une grande importance, et l'histoire n'est plus assez étudiée pour en donner conscience aux gens. Dans son livre, il parle d'une reconstruction historique, mais une reconstruction sans aucune nostalgie. Voir, comprendre les gens est un choix, la diplomatie et les affaires internationales en sont une autre, seulement pour Bély les deux sont liés. Le diplomate veille sur une province, parle au nom du roi, et donc au non des sujets aussi. Une décision, une parole maladroite peut avoir de lourdes conséquences. La conception d'un livre c'est quelque chose d'intéressant pour l'auteur, tout comme la transmission orale de l'enseignant-chercheur.  

 

http://www.canalacademie.com/ida5570-Politique-et-societe-dans-la.html

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7 août 2010 6 07 /08 /août /2010 17:16

Le jeudi 15 février 888 en la basilique de Compiègne, Eudes est élu roi par les Grands. "Eudes était le fils de Robert, de l'ordre équestre [la chevalerie] ; son grand-père paternel fut l'étranger Witichin, germain de nation. Devenu roi, il agit toujours avec énergie et bonheur ; toutefois, absorbé par la guerre, il ne put que rarement rendre justice." (Richer, Histoire de son temps, livre I) La guerre est devenue monnaie courante en Francie depuis la mort de Charles le Chauve, empereur d'Occident. Richer, lui, ne tarit pas d'éloges sur le nouveau roi. Il est valeureux, énergique, et victorieux des pirates, en fait les Vikings, ces hommes venus du Nord. Aux difficultés militaires viennent s'ajouter des difficultés économiques. Une famine s'abat sur le petit peuple. Les prix augementent tandis que le roi Eudes se doit de fortifier et de renforcer ses bases sur la Seine et sur la Loire. Une partie de la Neustrie est dévastée. L'instabilité du pouvoir royal est d'ailleurs telle, qu'il doit abandonner Paris pour l'Aquitaine afin de réduire les résistances des seigneurs infidèles, dont le duc Rainulf est la tête pensante. C'est aussi le début de plus sérieux problèmes encore. Alors que la situation semble propice, Eudes étant au Puy, les pirates attaquent par surprise la Bretagne puis la région d'Angers. Ces deux offensives sont terribles car les Vikings ne font aucun cadeau aux autochtones. Les hommes et les enfants sont capturés et emmenés en esclavage, les femmes sont violées ou séquestrées, et les vieillards, ainsi que les nouveaux-nés, sont impitoyablement massacrés. Le récit de Richer fait office de témoignage : "[Les pirates] décapitent les vieillards des deux sexes ; les enfants sont voués à l'esclavage ; ils violent les femmes qui leur paraissent belle." (Histoire de son temps, livre I) Les survivants vont trouver le roi et se plaignent à lui. Eudes se serait alors ému de la situation. L'effroi que l'offensive provoque est indéniable, et le roi fait sans doute preuve de sang-froid, mais sa réaction n'est pas le fait des plaintes de ses sujets. En effet, la situation est plus grave qu'il n'y paraît au premier abord.

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4 août 2010 3 04 /08 /août /2010 22:09

En janvier 888, Charles, empereur d'Occident depuis le mois de juin 885, meurt à l'état de légume après une trépanation. C'est la fin d'un rêve et c'est le début d'une nouvelle ère. "L'année 888 pèse lourd." Ce constat de l'historien Laurent Theis tiré de son livre L'héritage des Charles est sans appel. Et il ajoute : "Les symboles viennent à profusion coiffer les réalités. D'un coup, les changements diffus prennent corps. Les comtenporains, du moins quand ils s'expriment, s'en ébahissent et, parce que la nouveauté trouble et inquiète, se lamentent ou s'indignent." (Theis, 1990, p.121) Il se trouve que, curieusement, la situation ressemble à celle de 751. Eudes, comme Pépin, est un riche et puissant propriétaire foncier. Il y a pourtant autre chose : "De l'avènement du comte Eudes, s'interroge Theis, quelle signification se dégage ? D'abord, et à l'évidence, qu'un comte soit devenu roi." (Theis, idem., p.127) Ensuite, c'est que le plus fort a imposé son dictat aux autres. La réalité politique l'emporte sur la légitimité dynastique. Ce n'est donc pas un Carolingien qui monte sur le trône, mais un Robertien. Quelques interrogations demeurent : Dans quel contexte politique et social Eudes devient t-il roi ? Et aussi, cela va t-il changer les mentalités ? 888 serait davantage une rupture que 987. Comme à la fin de l'Empire romain d'Occident : la date de 410 (prise de Rome par les Wisigoths) est davantage une rupture que 476 (déposition de Romulus Augustule).  

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2 août 2010 1 02 /08 /août /2010 16:32

 

Un livre polémique, mais un brillant essai historique cependant. Zemmour se demande si la France 6a00d83451d36969e20120a96be55f970bn'a pas voulue imiter l'Empire romain. Seulement voilà, il laisse le lecteur admiratif, mais de quoi ? De son érudition, de son jacobinisme ou encore de son pessimisme à peine caché. La mélancolie, d'après le Trésor de la Langue Française, est un "état affectif plus ou moins durable de profonde tristesse, accompagné d'un assombrissement de l'humeur et d'un certain dégoût de soi-même et de l'existence". C'est un peu cela que nous propose Zemmour. Sa relation avec l'Histoire est plus passionnelle que scientifique. Ce n'est pas un mal en soi, mais cela donne une thèse assez peu avancée de nos jours. Comme il le rappel, la passion de la domination, avec l'impérialisme et le colonialisme, ont été à la base de la politique du pays. Clovis, Charlemagne, les Capétiens, François Ier, Louis XIV et Louis XV, Napoléon Ier et Napoléon III, la Troisième République et enfin De Gaulle sont des figures de l'histoire de France qui ont contribué jadis à nous donner une raison d'être, une image de puissance... Toute critiquable que soit cette position, il est intéressant de la confier à la réflexion du citoyen. Ce livre nous montre la diversité des points de vue lorsqu'il s'agit de l'histoire nationale. Certes de droite, ne nous le cachons pas, gaulliste certainement un peu, Zemmour reste le défenseur d'une tradition politique proche de celle de Jacques Bainville. L'histoire politique, le goût pour la synthèse et pour la langue française, le goût pour la polémique et pour la controverse... Une pensée qui sort du passé et qui, il est vrai, est loin d'être actuelle puisque ce que Zemmour émet ce sont des regrets. Le passé est passé et la France à tournée la page de l'impérialisme. Définitivement ? Peut-être pas... 

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Présentation

  • : La Crise des Consciences
  • : Ce blog a été créé par un étudiant en histoire et sociologie de l'Université du Havre. Il propose des articles allant du travail universitaire (exposé, compte-rendu...) à l'analyse spontanée de l'actualité... Il est donc à la fois objectif et subjectif, partial et impartial, méritant la plus grande prudence concernant les analyses de l'actualité notamment car elles sont parfois politiquement orientées.
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