L’écriture est traditionnellement une invention de la cité de Sumer. Elle remonte à –3200, c’est-à-dire à la fin du IVe millénaire avant notre ère. Appelé le « pays entre les fleuves » (le Tigre et l’Euphrate), la Mésopotamie est un vaste territoire qui se situerait aujourd’hui en Iraq. L’archéologie nous permet de découvrir une civilisation urbaine complexe et originale. Deux peuples habitent cette région : les Sumériens, au sud, et les Sémites, au nord.
1. Une civilisation urbaine.
Les cités sumériennes sont très élaborées. Elles ne sont pas simplement un groupement de maisons, mais elles sont pensées selon un plan dessiné à l’avance. Construit autour du palais, la ville est un élément très important sur le plan politique, religieux et économique. La palais est un bâtiment dans lequel nous trouvons plusieurs pièces : la salle du trône, isolé par deux cours, les bureaux et les ateliers (autour de la première cour) et les appartements du roi (autour de la seconde cour).
La cité-état sumérienne
Document 1 : Plan d’Uruk.
Le territoire d’un royaume, qui n’est pas plus grand qu’un de nos canton, est centré autour d’une capitale, la cité-état. C’est un centre gouvernemental, administratif et religieux. La population est composée d’artisans, de paysans et de pasteurs. Comme nous le voyons sur le plan, la présence des temples est importante. Les bâtiments religieux, les Ziggourats, ont une forme pyramidale à degré et sont souvent très impressionnantes.
Le pouvoir est monarchique, c’est-à-dire qu’un souverain est le maître de la cité. Son titre n’est pas celui de roi, mais celui de vicaire, « maître de la cité ». Il siège dans le palais, lui-même situé dans la capitale. Un clergé s’occupe des affaires religieuses. La taille des temples suffit pour nous montrer la puissance et la richesse de ce clergé. Quelquefois, un prêtre prenait le pouvoir ou évinçait un prince au profit d’un autre.
Document 2 : Tombes royales d’Ur
Document 3 : Cour du palais de Zimri-Lim (vers –1900)
2. Une culture sans précédant
La culture sumérienne est riche et passionnante. L’art et l’architecture, raffinés, ne sont pourtant pas l’élément le plus original. L’apparition de l’écriture est un élément bien plus surprenant. La civilisation sumérienne, avant tout artisanale et agricole, s’organise autour du commerce. Bientôt, il apparaît nécessaire de noter, compter et garder des traces de ces nombreuses transactions, de ce que l’on a entendue, de ce que l’on considère comme beau ou important. C’est la naissance de l’Histoire.
L’écriture « cunéiforme »
Cette « invention » résulte du mélange de deux peuples : les Sumériens et les Sémites. Au nord de la Mésopotamie nous trouvons l’Akkad, région des Sémites, et au sud nous avons Sumer, capitale des Sumériens. Aux alentours de –3200 une forme d’écriture, celle dite « cunéiforme », apparaît dans la cité-état la plus prospère d’alors : Ourouk.
Planche d’écriture cunéiforme
L’art en général est très raffiné. La guerre reste un sujet de prédilection des artisans sumériens. La Stèle des Vautours nous montre la victoire d’Eannatoum, vicaire de Lagash, sur la cité d’Oumma. Nous pouvons noter la présence de char de guerre et ainsi décrire l’équipement militaire des sumériens : casque, lance, armure légère... Cette stèle est datée de –2450 environ. Elle est en argile. La phalange, une unité militaire composée de lanciers ou de piquiers, sera très utilisée en Grèce et en Macédoine.
Document 4 : Phalange de Lagash
Cette stèle nous montre également l’importance du roi, représenté couronné. Sa mission principale est celle d’assurer la prospérité de sa cité par le commerce et par la guerre. Confondu avec les divinités, le prince sumérien, comme le pharaon égyptien, est un symbole vivant. Souvent soumis au clergé qui va devenir très influent au fil du temps, le roi est aussi celui qui gère les affaires de la cité en gérant construction et perception des impôts.