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16 septembre 2010 4 16 /09 /septembre /2010 00:24

La bataille d’Andrinople – aujourd’hui Edirne en Turquie – a lieu le 9 août 378 entre les Romains commandés par l’empereur Valens et les Goths commandés par les rix Fritigern, Safrax et Alatheus. L’armée romaine n’avait pas connu de désastre aussi cuisant depuis les guerres puniques contre Carthage. L’armée romaine était forte de 49 000 hommes (dont 5 000 légions d’élites, 16 000 légionnaires et 28 000 auxiliaires) et 7 500 cavaliers (dont 1 500 cavaliers de la garde impériale, 1 000 cavaliers palatins et 5 000 équites.) L’armée gothique était quant à elle forte de 143 500 fantassins et 11 500 cavaliers. Les Romains commence par encercler le camp ennemi, mais, embusquée derrière les hauteurs, la cavalerie gothique se rua sur les cavaliers romains, bien inférieurs en nombre. Les Romains engagent le corps à corps avec des hommes dont l’effectif à diminué de moitié par la fuite des auxiliaires et des équites. Le tournant de la bataille arrive alors : l’infanterie romaine, parmi laquelle se trouve Valens, est encerclé par la cavalerie gothique. Valens et les généraux Victor et Trajan se regroupent pour former un noyau de résistance. Ils y restèrent tous.

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8 septembre 2010 3 08 /09 /septembre /2010 16:44

Je m'excuses auprès de mes lecteurs, mais j'avais, concernant cet article, rédigé son contenu sur Word... et il y a eu un problème dans le copié/coller... J'ai donc copié ici le bon texte...

 


 

L'antiquité tardive est une période de l'histoire qui existe depuis peu dans le discours des historiens. Il faut remonter aux années 70 et 80, les grandes années de l'histoire en France, pour voir paraître deux livres majeurs : Décadence romaine ou Antiquité tardive ? (1977) de Henri-Irénée Marrou et Genèse de l'Antiquité tardive (1983) de Peter Brown. Le premier est français, le second est irlandais. Ce sont deux classiques. J'invite à lire le second plus que le premier, car, si Marrou est un grand historien et qu'il écrit bien le français, son propos reste difficile d'accès pour les ''non-universitaires''. Peter Brown, lui, est un historien pour lequel j'ai une certaine admiration, et c'est un peu au travers de ses travaux que j'ai découvert l'Antiquité tardive.

 

Pourquoi s'intéresser à cette période ? Je crois que, mise à par la nouveauté, c'est une très bonne distinction. Il y a vraiment une transition entre le Bas-Empire et le Haut Moyen Âge.  Comment délimiter cette époque nouvelle ? La question a été posé... Nous sommes arrivés, assez officiellement, de l'avènement de Dioclétien (284) à la mort de Dagobert Ier (639). Ce n'est pas conventionnel, et chaque historien peu trouver une date de fin plus ou moins proche de la mort de Dagobert. Ferdinand Lot, sans parler d'Antiquité tardive, va de Dioclétien à l'avènement de Pépin le Bref (751). Il faut donc être prudent... Si nous parlons d'Antiquité tardive en référence au IIIe, IVe et Ve siècles, nous sommes certain d'être dans le vrai. 

 

Le phénomène attaché à cette Antiquité tardive, mise à part que c'est une période de transition, ce sont les Invasions barbares. Les peuples Germaniques déferlent sur la Gaule, et, peu à peu, vont fonder des royaumes indépendants en Occident. Je puis citer celui des Wisigoths en Aquitaine, celui des Vandales en Afrique, des Burgondes en Savoie, des Francs en Belgique, etc. Nous assistons vraiment à la naissance de l'Europe du Moyen-Âge, à la naissance de ce que l'on peux appeller système féodale. La mise en place de comté et de duché revient à mettre en place une noblesse qui possède la terre. L'Eglise devient l'égale voire la supérieure du roi.

 

Bref, cette période marque bien la fin d'un monde - le monde antique - pour un autre monde - le monde médiéval - et cela a bien été mis en lumière par Marrou et Brown, comme leur prédécesseur, qui avait senti une transition sans la nommer davantage.  

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5 septembre 2010 7 05 /09 /septembre /2010 14:55


Georges Duby- Jeanne d'Arc
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2 septembre 2010 4 02 /09 /septembre /2010 14:11

Ce magnifique palais, duquel nous avons une superbe vue sur Istanbul, reste un véritable petit bijou de l'art ottoman. Bien qu'il soit mal entretenu, il n'en reste pas moins enchanteur de s'y promener, imaginant le sultan faisant la visite de ses dames, ou se pavanant sur son trône en broderie d'or... Les photos ont été prise par moi l'année dernière.

 


 J'ai appris beaucoup dans ce lieu. Pour un amateur d'histoire, j'avoue que c'est une expérience magique, parce que l'on remonte le temps. Il n'y a plus, aujourd'hui, que des touristes avec leurs appareil photos, et ils sont nombreux, mais la magie du lieu n'a pas disparu.

 

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Cour ou le sultan se rendait pour la promenade.

 

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Trône du sultan.

 

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Fenêtre donnant sur le harem.

 

Il y a, dans le palais, les appartements des princes et princesses. Les enfants du sultan y étaient fort bien éduqué et nourris, mais cela jusqu'à ce que leur père meurt. Une fois le sultan mort, et je trouve cela particulièrement horrible, un seul montait sur le trône. Dans ce cas, les princes, pour éviter de faire de l'ombre au successeur de leur père, étaient tous tués. Il fallait donc mieux naître femme, car les princesses, ne pouvant prétendre au trône, étaient épargnées. Les turcs appellent ces appartements la prison dorée ou la cage. 

 

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Fenêtre de la prison dorée.

 

Le Palais, pourtant entouré des habitations, était silencieux (mise à part le bruit de voix des touristes) et cela procure une sensation particulière : celle de la quiétude. Déambuler dans ce palais vide, située au milieu de la ville, et ne pas entendre le bruit de l'extérieur, nous coupe du monde et de la réalité pendant quelques instants. Bien d'autres histoires entoure ce harem, comme parfois, des femmes qui se révoltaient, un peu à l'image de Tiÿ, la grande épouse royale de Ramses III. Il faut savoir que le sultan avait sa reine, c'est-à-dire en fait sa favorite, et que les autres femmes, jalouses, aspiraient à ce titre, car il leur procurait un pouvoir sur les autres, surtout celui de donné naissance à l'héritier. Les autres épouses savaient que leurs fils seraient massacrés ensuite... La condition de la femme, du moins des épouses royales au XIXe siècle, étaient moins reluisants que celle des épouses des rois européens. 

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31 août 2010 2 31 /08 /août /2010 15:50

Président de la République à la mort de Georges Pompidou, Valéry Giscard d'Estaing n'est pas gaulliste. Né le 2 février 1926, il est actuellement membre du Conseil Constitutionnel. L'UDF, son parti, ne lui a pas survécu. En 2007, il a fait scission. D'un côté, le MoDem (Mouvement Démocrate), dirigé par François Bayrou. De l'autre côté, le Nouveau Centre avec notamment Morin.

Le 2 avril 1974, George Pompidou meurt. Des élections sont alors organisées. Chaban-Delmas, député-maire de Bordeaux, incarne le gaullisme. Les Français ne veulent plus d'un régime autoritaire. En mai 68, ils l'ont montré, et depuis 73, avec le choc pétrolier, la France vit une période de recession. Le changement s'impose donc. A gauche, il y a François Mitterand. Âgé de 58 ans (il est né en 1916), ce personnage charismatique, député de la Nièvre, flirta avec Vichy pendant la guerre. Leader d'une Union de Mitterrand_1981-1-.jpg la gauche, il n'incarne pas encore le véritable changement.

Trop de Français ont encore peur des socialistes et des communistes... Et n'oublions pas que nous sommes en plein milieu de la Guerre Froide.

Giscard incarne alors bien le "changement dans la continuité". Il est centriste, il est jeune (47 ans!) et il a aussi un indéniable charisme. D'ailleurs, la campagne présidentielle est celle des mot et de la comédie. Jean Royer en est le parfait exemple. Ce pauvre tourrangeau a été singulièrement humilié, insulté. Il lutta toute sa carrière contre la pornographie, et le 25 avril il subit la danse d'une jeune femme dénudée pendant près d'une demi-heure.

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Arlette Laguiller, la fameuse candidate de Lutte Ouvrière, commence sa carrière politique en 74. Elle a alors trente-quatre ans (jeune et jolie ? Ah, ah, ah, quel humour !)



Un autre candidat, bien connu aujourd'hui, apparaît : Jean-Marie Le Pen (JMLP : Je Me Lèche le Popotin). FN, son parti (Fientes Naturalisés), est tristement célèbre. Prout, prout... Oh, zut, j'ai raté la cuvette. Excusez-moi monsieur Le Pen, mais je peux pas m'empêcher d'avoir des pêts quand je suis dégoûté... Je digère mal les fascistes.

Bon passons. La haine anti-nationaliste ne sert pas à grand chose...

Finissons-en... Le 10 mai, VGE prononce cette phrase : "Vous n'avez pas le monopole du coeur." Mitterant ne remportera pas la présidence de la République. Valéry est élu avec 51 % des voix.   

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31 août 2010 2 31 /08 /août /2010 14:11

La succession de Théodose le Grand

 

C'est en janvier 395 que meurt à Milan, sa capitale, l'empereur Théodose. Son règne marque le début de la mainmise de l'Eglise sur l'Empire d'Occident. Deux ans auparavant, la religion chrétienne devenait officielle. Seulement, déjà, avec l'usurpation d'Eugène en Gaule, des failles apparaissent dans le système. Pour éviter une gestion trop lourde de l'ensemble, et afin de permettre un retour à la puissance d'antant, Théodose décide de diviser en deux l'imperium. L'aîné, Arcadius (377-408), est placé sur le trône d'Orient à Constantinople, et le cadet, Honorius (384-423), est placé sur le trône d'Occident à Milan. Les deux princes étant trop jeunes, le neveu par alliance de Théodose, Stilicon, époux de Serena, devient le général en chef des armées et grand régent impérial. Ce Vandale d'origine, était le plus à même de gérer ce vaste ensemble. 

 

Seulement, nous pouvons poser la question : va-t-il pouvoir mener à bien sa mission alors qu'il manque de soldats et d'argent ?

 

La crise de Constantinople

 

En Orient, deux personnages vont se mener une guerre dans l'ombre de la cour... L'objectif sera d'obtenir la reconnaissance du jeune prince, maladif et influençable, mais très instruit et cela grâce à son précepteur, Themistius, un philosophe païen. D'un côté, il y a le Préfet du Prétoire d'Orient, Rufin (335-395), originaire des Gaules, homme intelligent mais plus éloquent et ambitieux que véritablement capable. De l'autre côté, il y a un eunuque, Eutrope, ancien esclave arménien, qui est soutenu par Stilicon. 

 

L'année 395 est importante. Non par la mort de Théodose, un pur hasard de la vie humaine, mais parce que le sort de l'Empire se joue cette anné-là. Rufin est alors en campagne tandis qu'Eutrope est à la cour. Il fomente un complot contre le Préfet. Pour ce faire, une mise en scène est organisé admirablement... Celle du mariage d'Arcadius avec la jeune et belle Eudoxie, fille d'un chef franc (tiens, tiens...) nommé Bauto. Rufin, tout à sa guerre, rejette les Wisigoths d'Alaric à la mer... Ce peuple, allié de Stilicon, était chargé de faire diversion afin de permettre aux troupes d'Occident de débarquer en Grèce. 

 

En novembre, Rufin, afin d'assoeir son autorité, qu'il sait chancelante, sans vraiment se rendre compte du danger qu'il court, entreprend un voyage officiel en Syrie. Pendant ce temps, Eutrope, toujours allié de Stilicon, réunis à Constantinople les troupes du général Gaïnas, un Goth. Ensuite, il organise une revue de troupe que doit mener Rufin sous les yeux de l'empereur. Le Préfet du Prétoire y voit une preuve de considération et s'y rend, malgré les mises en garde de ses officiers. Il est massacré. Eutrope s'empare du pouvoir et devient le favori d'Arcadius.

 

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Honorius (384-423)

 

Guerre froide entre l'Occident et l'Orient

 

Eutrope, pour assoeir son pouvoir, doit affaiblir Stilicon. Comment s'y prendre ? Il a une idée machiavélique (bien avant Machiavel, ). Il contact le comte d'Afrique, Gildon, un proche de Théodose, prince maure et fils du roitelet des Jubaleni, Nurbe. Ainsi, le comte refuse de reconnaître Honorius, considérant que seul l'aîné est légitime. Il coupe les arrivages de blé en partance pour Rome. Stilicon est déclaré ennemi public, puis c'est autour du Sénat romain, en 398, de déclaré ennemi public Gildon.

 

Une armée, commendé par Mascezel, frère du traître, débarque en Afrique. Il écrase Gildon lors de la bataille de l'Ordalio et le fait emprisonner à Tabarca en Tunisie où il est exécuté (à moins qu'il se soit donné la mort comme le prétend la rumeur). Cet épisode est cité, si mes sources sont bonnes, par le poéte Claudien et par l'historien Ammien Marcellin dans ses Histoires (livre 29). Je n'ai pas pris le temps de vérifier, et donc je donne cela à titre indicatif et avec des guillemets.

 

Une véritable Guerre Froide va commencer entre les deux empires. Stilicon comprend qu'il a été trompé par l'eunuque. Eutrope, en tyran, dait tuer ses anciens soutiens à la cour, dont son maître Abundantius et le puissant général Timase. Nommé Grand Chambellan en 398, il devient même Consul pour l'Orient en 399. Cette situation ne peut plus durer. Eudoxie, en s'appuyant sur le clan opposé aux Goths, foment un coup d'Etat. Chassé de la cour, Eutrope s'enfuit. Il est rattrapé à Chalcédoine, actuellement la rive asiatique d'Istanbul, et exécuté après un semblant de procès. 

 

L'Orient échappe à Stilicon, mais il parvient à se maintenir en Occident où il agit comme l'empereur sans l'être. Son statut fit croire à de nombreux contemporain que le régent aurait voulu prendre la place de l'empereur. Pourtant, il restera fidèle à Honorius. D'ailleurs, beaucoup ne le savent pas, Stilicon est un membre de la famille impériale. Lorsqu'il organise le mariage entre sa fille Marie (385-408) et Honorius il ne déroge à aucune règle. De nombreux empereurs ont épousé leur cousine, leur nièce, etc. Certes, Stilicon renforce son emprise sur la famille impériale, mais il n'est pas encore décidé à faire règner son fils, Eucher.

 

 

Ainsi, en un peu moins de cinq ans, il y a une fracture qui s'est ouverte entre l'Occident et l'Orient. Comment les deux ensembles vont gérer leur cohabitations jusqu'en 476 ? C'est une vaste question, car les rapports diplomatiques entre les deux capitales - Ravenne (à partir de 402) et Constantinople - seront tendus.  

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28 août 2010 6 28 /08 /août /2010 05:34

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Ramses III (règne : 1186 à 1154 environ)

 

Tiÿ, Grande Epouse royale, a une rivale à la cour, Isis, dont le fils Ramses est l'héritier désigné du trône. Tiÿ veut mettre son propre fils, Pantaouret, sur le trône. Malheureusement, il y a un obstacle : la pharaon Ramses III. Ce roi est impopulaire car le luxe de la cour cache la grave crise économique qui touche le peuple égyptien. C'est un bon vivant qui aime le luxe et les festins. L'argent manque, les ouvriers ne sont plus payés et il va arriver une chose extraordinaire. Les ouvriers vont organiser la première grève de l'histoire. De plus, la guerre gagne le pays par l'Est et par l'Ouest. C'est une guerre de conquête qui est menée contre le pays. En fin tacticien, Ramsès a su piéger les peuples de la mer par une ruse. Malgrés cette victoire, le pharaon est mort brutalement : assassinat ? Cela ne fait aucun doute. Pourquoi ? Par qui ? Comment ? Nous avons répondu à la première question. Par qui ? Nous le savons aussi : le harem de Médinet-Abou. Comment ? ça, c'est une autre question, car là il y a eu longtemps plusieurs hypothèse. Il n'a pas été tué par un coup sur la tête. Or, un coup d'Etat a bien été tramé contre le roi, et par des très hauts dignitaires. Une nuit, le palais royal est pris d'assaut par une bande armée, mais elle est maîtrisée par les gardes du palais. Dans la salle du harem, les femmes s'occupent de divertir le roi. L'ont-elles empoisonné ? Cette hypothès semble aujourd'hui mise de côté. Mais alors, comment ? Il se trouve que certains détails ne trompent pas. Sur la tombe du pharaon d'abord et dans le compte rendu du procès ensuite. Le coupable, donc, suspens, serait...un serpent. Une vipère du désert aurait été introduite dans les draps de la couche, et, lorsque le pharaon arrive le soir avec celle qu'il a choisie, il fut mordu par le reptile. Il agonisa quinze jours et eut le temps de faire commencer l'enquête. Les coupables du complot sont alors impitoyablement traqués. Verdict : 33 condamnations à mort (dont le prince Pantaouret et le chambellan du roi). Les juges, qui seront corrompus par les femmes du harem - qui veulent sauver leur vie - seront mutilés (nez, oreilles et langues coupés). Quant au harem, il disparaît des registres de l'administration royale. Plus trace des femmes : toute tuée ? Toujours est-il que Tiÿ ne sera jamais enterrée dans le tombeau prévue pour elle.      

 

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26 août 2010 4 26 /08 /août /2010 21:48

Ernest Lavisse (1842-1922) est un historien français. Elève au collège Charlemagne, il entre à l'Ecole normale supérieure et en sort second de sa promotion en 1862. Il fréquente alors des gens dont la postérité garde jalousement les noms : Gambetta et Clémenceau en font partie. Ami de Duruy, sur qui il écrira un livre, Lavisse devient agrégé. Il enseigne alors à Nancy puis au lycée Henri IV à Paris. Il fut même consulté pour être le précepteur du petit prince impérial, Louis Napoléon (1854-1879). Il accepta cette nomination, mais pas à plein temps, et se fit remplacer par Augustin Filon. Cependant, il enseignait au prince la philosophie de l'histoire, et continua de le faire même après la chute de l'Empire en 1871. Peu après la mort de son élève, Lavisse se rapprocha de la République. Il est évident, toutefois que, comme l'écrit René Doumic (1) en 1895, "toute sa carrière a été une carrière de professeur. Il n'a jamais été un homme politique. Il n'a pris d'engagements avec aucun parti. C'est ainsi qu'il a pu, condidat académique, réunir des suffrages qui n'ont pas coutume de fraterniser. Les républicains ont voté pour cet ancien professeur du prince impérial. Ce vieux bonapartiste a receuilli des voix orléanistes. Ce n'est pas le moindre effet de sa fameuse habileté." (2) Lavisse, en effet, fut élu à l'Académie Française, au fauteil n°6, en 1892.

 

Comme Jacques Bainville, quelques années après lui, Lavisse s'intéresse à l'Allemagne. Ce n'est ni le sujet le plus facile ni celui qui génère le plus d'enthousiasme du grand public. Jamais, cependant, l'historien n'est tombé dans le double piège que ce sont l'admiration et la complaisance. René Doumic ne le considère pas comme un initiateur dans le domaine historique. Finalement, l'histoire serait là pour préparer l'avenir. Personnellement, je pense que Lavisse est un historien du présent et que son temps se reflète dans ses livres. Cela ne l'empêche d'être un grand historien de part ses connaissances et sa langue clair, sa volonté d'être pédagogique, etc. La gloire et le mérite des historiens du XIXe siècle c'est la capacité à faire vivre les individus. Ses pages sur les grands souverains, qu'ils soient français ou allemand, sont de remarquables portraits, dans lesquels la psychologie a une grande place. Il affirme, décrit, mais ne doute jamais, ne confronte point des opinions divergentes ou opposés à la sienne. En effet, comme le dit Doumic, "M. Lavisse posède un degré tout à fait éminent ce talent de l'exposition, cet art de la mise en oeuvre et de la mise en scène. En sorte que s'il se trouvait par hasard qu'il ne fût pas un historien, il resterait du moins un excellent professeur d'histoire." (3)

 

Lavisse écrit bien, n'essayant pas d'analyser les faits, mais les laissant parler. Thiers, par exemple, n'est pas un bon écrivain d'histoire. La fluidité, la simplicité même de la langue, permet d'apprécier  son art pleinement sans souffrir de la mauvaise tournure des phrases ou du mauvais emploi des mots. Finissons par ce mot de Doumic : "Il a le style de l'homme d'action."


Notes :

 

(1) René Doumic (1860-1937), historien de la littérature, critique littéraire et essayiste, sera élu en 1909 à l'Académie Française et rejoindra Lavisse dans cette prestigieuse institution. Il est, en 1895, professeur de rhétorique au collège Stanislas. Peu prolifique par rapport à ses collègues, il écrivit tout de même une bonne vingtaine de livres, notamment sur de reconnus et prestigieux personnages : Portraits d'écrivains (1892), Ecrivains d'aujourd'hui (1895), Madame de Sévigné (1900), Bossuet (1907), Georges Sand (1909), Lamartine (1912) et encore Saint-Simon, la France de Louis XIV (1919).



(2) Ecrivains d'aujourd'hui, René Doumic, Paris, Perrin, 1895, p.235. 



(3) Idem. p.246.

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26 août 2010 4 26 /08 /août /2010 18:53

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Jean Bottéro (1914-2007) est un spécialiste du Moyen-Orient ancien, notamment de la célèbre cité de Babylone, mais surtout de la Mésopotamie, berceau de l'humanité (après l'Afrique bien sûr !). La Mésopotamie. L'écriture, la raison et les dieux (1987), est un des nombreux livre qui compose ma bibliothèque. Paru chez Gallimard, il est disponible en poche dans la collection Folio Histoire n°81, réédité en 1997, sans doute revu et complété. Je possède l'édition de 1987, et donc ne peux affirmer s'il y a eu des changements. Souvent, lorsqu'il s'agit d'érudit de la qualité de Jean Bottéro, il reviennent sur leur thèse qu'en cas de découverte majeure. Tout le monde le sait, ce sont les Sumériens qui ont inventés l'écriture. Qui, par contre, sait qu'ils étaient aussi Mésopotamiens ? Qui connaît leur histoire ? En fait, nous savons peu de chose sur eux. L'imaginaire collectif, qui sélectionne, tri les faits, nous en donne une image idéalisée, souvent orienté, est loin de la réalité, ou, du moins, elle se réfère à une certaine réalité... 

 

Dès le début de son ouvrage, Bottéro nous parle de la naissance de l'Occident. Israël, avec la Bible, et la Grèce, avec la philosophie, ont souvent été les civilisations misent en avant pour parler de la genèse de l'Occident. Certes... mais qui songerait à la Mésopotamie ? Cette lointaine province, actuellement située en Iran, fut le lieu d'une civilisation prospère et la plus puissante de son temps. Il y a 6 000 ans de cela. Plonger dans ce monde ancien procure une sensation bizarre. L'impression d'une proximité certaine entre eux et nous est indéniable. Cultivé, belliqueux, attachés à leur terre, innovants, etc., ils ont de quoi nous faire ombrage. C'est avec une passion certaine que l'auteur de ce livre nous retrace l'histoire de cette prestigieuse et complexe civilisation. Elle a inventée l'écriture cunéiforme tandis que les Sémites, dont descendront les Arabes, inventeront leur écriture peu après, et par là celle que nous utilisons aujourd'hui encore. Il est évident que l'écriture chinoise ressemble bien plus au Sumérien et à l'Akkadien qu'aux langues latines. 

 

Je ne détaillerais pas le contenu du livre et vous laisserait le découvrir pour ceux que l'aventure tenterait... Fort bien écrit, du moins de mon point de vue, il reste aussi très érudit et n'est pas un ouvrage de vulgarisation... Certains passages m'ont semblé incompréhensible, notamment lorsqu'il développe des éléments de linguistique... Il parle aussi des dieux, de la religion donc, de la politique, dont le rituel et le symbole inspira sans doute l'Egypte de ces rois appelés pharaons...     

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26 août 2010 4 26 /08 /août /2010 03:00

Le 25 août est le jour de la Saint-Louis, et cela en référence au roi du même nom. Une petite notice sur ce grand souverain s'impose. Le prénom de Louis a une importance dans ma famille, car porté par les fils aîné. Ainsi, mon cousin s'appel Louis, mon oncle, mon grand-père, mon arrière grand-père, et mon arrière arrière grand-père. Le parallèle avec les rois de France, pour un passionné d'Histoire, me semblait allé de soi. Même Napoléon choisit cette date comme étant celle de sa fête. Il y a donc là un symbole monarchique. 

 

Louis IX, fils de Louis VIII (mort en 1226), petit-fils de Philippe II Auguste (mort en 1223), est né en 1214. Il connaîtra lui-même son petit-fils, Philippe IV le Bel, né en 1268. Par là, nous constatons que presque tout les rois de la dynastie capétienne sont reliés à Louis IX. C'est important, car cela nous montre la place qu'occupe ce roi dans l'Histoire de France, mais, surtout, dans l'imaginaire populaire. Mort de la peste à la croisade, Louis devient un martyr, et, par son respect envers l'Eglise et ses principes, un Saint.

 

La date du 25 août est tout simplement celle de sa mort à Tunis en 1270. Il y 740 ans de cela (déjà!) mourrait un des plus grands rois de France, mais peut-être même un des plus grands chefs d'Etat de l'Histoire de notre pays.

 

 


Saint Louis
     
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  • : La Crise des Consciences
  • : Ce blog a été créé par un étudiant en histoire et sociologie de l'Université du Havre. Il propose des articles allant du travail universitaire (exposé, compte-rendu...) à l'analyse spontanée de l'actualité... Il est donc à la fois objectif et subjectif, partial et impartial, méritant la plus grande prudence concernant les analyses de l'actualité notamment car elles sont parfois politiquement orientées.
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