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10 juin 2011 5 10 /06 /juin /2011 23:58

En France, c'est le terme d'histoire contemporaine qui a pris le dessus, c'est-à-dire une histoire qui englobe à la fois l'historien et ceux à qui elle s'adresse. Gérard Noiriel s'est intéressé à cette notion d'histoire contemporaine sur laquelle il a écrit un manuel fort intéressant. La perception de l'histoire contemporaine va certainement évoluer. D'ailleurs, il y a plusieurs échelles de perception.

  • L'histoire contemporaine, pour tout le monde, commence en 1789 avec le début de la Révolution française. Peu après, l'année 1792 est celle de la proclamation de la République, mais c'est aussi l'année du déclenchement de la guerre en Europe. Cette guerre va conduire la France au rang de grande puissance continentale avec l'empire de Napoléon avant de faire retomber le pays au rang de puissance moyenne avec le congrès de Vienne en 1815. Ensuite, la Révolution industrielle va bouleverser les mentalités, permettant la naissance de la sociologie. L'impérialisme colonial français favorise le capitalisme libéral et son antithèse, le matérialisme économique.

  • L'ambition globalisante n'est toutefois pas totalement obsolète et nous pouvons, en nous appuyant sur un découpage en tranche de 80 années ou, au moins, en fonction de l'espérance de vie à chaque époque, partir de notre temps et, à l'échelle d'un siècle, deux peut-être, c'est-à-dire l'histoire contemporaine dans son acception universitaire, étudier les évolutions génération par génération, faire du Thibaudet en quelque sorte.

  • Aujourd'hui, le champ d'étude des historiens du temps présent remonte aux années 1930 ou, si l'on veux être plus précis, nous pouvons prendre la crise de 1929 comme point de départ. En fait, cela permet de rester dans la perspective d'une histoire contemporaine en mouvement, évoluant au fur et à mesure du temps. En effet, l'histoire contemporaine telle qu'elle est définie aujourd'hui apparaît comme un temps figé entre les années 1780 et nos jours.

 

Le risque majeur de cette histoire du temps présent reste la subjectivité et la partialité. Le « temps présent » est souvent réduit à une démarche journalistique ou sociologique. Pour beaucoup d'historiens, comme pour mon professeur d'histoire contemporaine, Christian Chevandier, les travaux sociologiques sont des témoignages, des documents, mais aucune des études de recherche digne de considération. Or, la sociologie est presque une discipline incontournable en histoire contemporaine et en histoire du temps présent. Sans elle, les historiens contemporains, dont la plupart font de la sociologie sans l'appeller ainsi, n'auraient pas grand chose à se mettre sous la dent. L'avantage de cette histoire sociologique – ou socio-histoire – est d'être flexible, d'une part, en ne s'attachant pas à un événement marquant et, d'autre part, en ne sclérosant pas la pensée d'analyse de l'historien du temps présent.


Il est intéressant d'avoir cette double approche et de prendre en compte plusieurs « échelles » d'analyse. Par exemple, en 1789, l'histoire contemporaine avec une définition élargie de deux siècles, tombe en 1589, c'est-à-dire avec l'assassinat d'Henri III. L'histoire du temps présent, si l'on considère une espérance de vie de quarante à soixante ans, nous pouvons reculer de 1729 à 1749. Lorsque l'on regarde les évènements marquant pour les contemporains, il y a la mort de Louis XIV en 1715 dont ceux qui ont connus le roi sont fort peu nombreux en 1789. Cela revient, pour nous, à parler des contemporains de la Grande Guerre (1914-1915) ou de ceux de la Seconde Guerre Mondiale pour 2011. Ils sont peu nombreux. Il ne faut pas oublier les représentations des contemporains lorsque l'on cherche à saisir la réalité d'une époque.

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commentaires

S
<br /> <br /> ... bon repos... bien mérité !  amitiés<br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Merci... à vous aussi, bonne soirée. <br /> <br /> <br /> <br />

Présentation

  • : La Crise des Consciences
  • : Ce blog a été créé par un étudiant en histoire et sociologie de l'Université du Havre. Il propose des articles allant du travail universitaire (exposé, compte-rendu...) à l'analyse spontanée de l'actualité... Il est donc à la fois objectif et subjectif, partial et impartial, méritant la plus grande prudence concernant les analyses de l'actualité notamment car elles sont parfois politiquement orientées.
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