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18 mai 2012 5 18 /05 /mai /2012 18:55

L'histoire est vue comme le récit d'un passé humain. L'histoire est-elle une science ou relève t-elle de la littérature ? 

 

L'histoire, à l'origine, est un récit, basé sur le mythe, sur le devoir de mémoire ou sur la chronologie.

 

Un événement cerne l'humain tel qu'il a été dans le passé. Il devient un fait historique parce qu'il prend sens pour les hommes d'une époque. Tout les événements ne sont pas des faits historiques.

 

Les hommes ont commencé à recherché la vérité du passé à travers le récit. Michelet est un écrivain. Il raconte l'histoire pour en retransmettre l'humanité, l'âme du passé. Cette vision de l'histoire est mystique, surtout elle est spiritualiste.

 

Rechercher ce que l'histoire a été, au-delà du récit, c'est franchir un grand pas : passer de la littérature à la science. Tout le XIXe siècle européen est imprégné de cette recherche. L'histoire doit être objective, c'est-à-dire présenter la réalité des faits historiques, en donner un récit le plus réaliste possible. L'allemand Léopold Ranke souhaitait « montrer purement et simplement comment les choses se sont produites ».

 

Il a fallu du temps pour que les hommes prennent conscience du rationalisme des faits historiques. Il restait à élaborer le mécanisme de la preuve historique.

 

L'idée qui surgit est centrale : il faut prouver le fait historique. La preuve est un élément fondamentale de la science. Plusieurs moyens sont disponibles à l'historien pour cela : les documents (avec la critique interne (interprétation) et externe (authenticité)), les sciences auxiliaires (archéologie, héraldique, etc.)

 

Le « problème » de l'histoire est que son objet d'étude – le passé humain – est particulier et unique. Ce n'est pas mesurable comme le nombre des décès ou des naissances dans un groupe humain donné. De fait, le démographe est plus scientifique que l'historien, alors même que l'historien utilise ce que le démographe lui propose, voire même fait œuvre lui-même de démographe.

 

Dès lors, apparaît l'idée à laquelle tout historien est d'accord : ce qui est scientifique dans l'histoire ce sont ses méthodes, non ses résultats. Cela peut paraître paradoxe. Comment une discipline dont les méthodes sont scientifiques, ne serait pas elle-même une science ?

 

Chacun peut-il construire sa propre interprétation du passé simplement parce que l'on considère que seul les documents détiennent la vérité ? C'est ridicule, car un historien sait très bien qu'un document est parfois bourré d'erreurs.

 

Survient alors une question : peut-on connaître l'histoire ? Existe t-il une connaissance historique ? Marrou va révolutionner, tout en reprenant les pensées précédentes, la manière de voir l'histoire. L'histoire n'est plus science du passé, mais connaissance du passé. Elle n'est donc plus un récit, mais elle n'est pas non plus une science. Elle est entre les deux.

 

L'histoire n'est pas uniquement l'étude du passé, ou la recherche de ce qui s'est passé, mais c'est le résultat auquel elle aboutit. Le récit historique n'est pas un roman, c'est une connaissance du passé. Elle élabore la vérité.

 

L'histoire vise la vérité du passé par des moyens scientifique. Son objet n'est pas scientifique, mais ses méthodes le sont. L'historien doit expliquer ce qu'il voit, ce qu'il a sa disposition en terme de documents, de faits. Il doit trier et choisir, reconstruire ce qui s'est passé.

 

L'histoire, finalement, est une explication du passé. L'histoire est le Présent, plus le passé. Il n'y a pas d'histoire sans passé, et de présent sans histoire, c'est-à-dire sans passé. La connaissance de l'histoire est un lien entre le connu (le passé) et le connaisseur (l'historien).

 

L'historien regarde le passé en fonction du présent, en fonction des moyens techniques qu'il dispose et des informations nouvelles qu'apportent, par exemple, l'archéologie, assez régulièrement.

 

Certes, à partir de là, l'histoire est avant tout une interprétation d'un passé en fonction d'un présent. Pour certaine périodes reculé que la préhistoire ou la paléontologie étudie, peut-on dissocier le passé humain du passé biologique ? Si le comportement de l'homme est abstrait, dans le sens où il correspond à une intention de faire quelque chose, l'histoire ne peut être que abstraite. Or, l'homme à des intentions parce qu'ils est biologiquement constitué de telle ou telle manière, le tout conditionné par son environnement ?

 

L'historien est attaché au contexte, à l'environnement et à l'espace dans lequel évoluent les hommes. Or, certains biologistes, certains paléontologues, certes minoritaires, montrent que l'homme peut évoluer indépendamment de son environnement.

 

Dès lors, les techniques employés ou créées par les hommes sont le résultat des besoins des êtres humains à une certaine période de l'histoire de la vie biologique de l'espèce. Or, ces besoins dépendent du cadre de vie, de l'environnement. De fait, cela pourrait expliquer que des espèces se sont créées et d'autres éteintes.

 

L'adaptation d'une espèce à son milieu est une idée de la biologie avant d'être une idée de l'historien. Seulement, il est indiscutable qu'un être humain, s'il vit dans un certain milieu naturel ou humain, social, va devoir s'adapter ou partir s'il n'est pas capable de s'adapter.

 

Ce constat, chacun peut le faire aujourd'hui. Vivre dans un désert ou dans la banquise nécessite de s'adapter à un milieu aux conditions de vie extrême. L'historien ne peut pas être indifférent à l'homme d'autrefois car il sympathise souvent avec lui parce que cet « autre » du passé reste un être humain et donc proche de nous par certain côté.

 

Croire que l'histoire est une discipline strictement objective est donc un non-sens. L'histoire n'est pas comparé à une intrigue policière pour rien. C'est un nœuds de passions, de forces et d'actions individuelles.

 

La connaissance historique se propose la tâche de tisser des relations, de trouver dans le désordre des événements, des significations, des intentions, des valeurs pour l'ordonner dans un récit.

 

Il ne faut donc jamais perdre à l'esprit que le passé, avant d'être passé, était du présent, aussi mouvant et en train de devenir qu'aujourd'hui.

 

L'histoire est donc une élaboration de l'esprit toujours ré-interprétables. 

 

Source principale : http://sergecar.perso.neuf.fr/index.htm

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  • : Ce blog a été créé par un étudiant en histoire et sociologie de l'Université du Havre. Il propose des articles allant du travail universitaire (exposé, compte-rendu...) à l'analyse spontanée de l'actualité... Il est donc à la fois objectif et subjectif, partial et impartial, méritant la plus grande prudence concernant les analyses de l'actualité notamment car elles sont parfois politiquement orientées.
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