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12 janvier 2011 3 12 /01 /janvier /2011 22:51

L'historien est un chercheur, c'est chose entendu, qui a des valeurs. Il travail sur des faits. Faits qu'il doit sélectionner en fonction de ses propres valeurs mais, surtout, en fonction de celles des individus étudiés. Cette sélection des faits doit être capable de déconcerter le sens commun de l'opinion. Certains faits – comme mai 68 ou la chute du mur de Berlin – sont célèbres.

 

Un historien qui défendrait la création du mur et qui démontrerait que sa « chute » n'est qu'un fait mineur déconcerterais le monde des historiens dans le mauvais sens (il se ferait copieusement allumer je pense). Max Weber, grand sociologue s'il en est, est nominaliste. Le chercheur choisi de définir un phénomène de telle ou telle manière. Le choix est rationnel et volontaire. Sa démarche met en avant l'idéal-type.

 

C'est une sorte de tableau dans lequel le but est de gommer les contradictions possibles. Ainsi, Weber distingue un avant-plan, un arrière-plan et enfin les éléments qui sont négligés, grossi ou même totalement occultés. Finalement, l'idéal-type est une sorte de construction de phénomènes diffus que l'on va lier entre eux. Il n'y aura jamais, dans la réalité, un cas idéal, mais il la majorité des cas seront plus ou moins proche de l'idéal-type. Il peut, bien sûr, y avoir des analogies entre deux idéal-types.

 

Un individu se fixe des buts et cherche à donner un sens à son action. Celle-ci peut être intérieure ou extérieure. En effet, elle n'est pas forcément un comportement actif. Il y a des omissions, des abstentions, une certaine tolérance à l'égard de ce que l'on dit ou ne dit pas, de ce que l'on fait ou ne fait pas. « Ne rien faire, c'est agir ». Il faut donc prendre en compte le sens  que l'individu donne à son action. L'action sociale, pour prendre un exemple, a un sens orienté par rapport à autrui. Ce mot « autrui » est très important.

 

Il peut s'adresser à un autrui singulier (un syndicaliste s'en prend à un policier : relation de face-à-face). Il peut aussi s'adresser à un autrui collectif (le groupe de manifestant par exemple). Enfin, il peut s'adresser à un autrui indistinct, c'est-à-dire que l'on méconnaît les membres (l'Élysée a fait un communiquer annonçant des heurts de la police avec les manifestants : l'Élysée n'est pas un membre, il cache un groupe, qui, lui, est composé de membres). S'orienter vers autrui, vers l'autre, ce n'est pas s'orienter vers un objet matériel. Il y a l'idée que le comportement de chacun n'est pas orienté, mais qu'il est involontaire et imprévisible.

 

La suite au prochain épisode...

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commentaires

S
<br /> <br /> C'est trop compliqué depuis dix ans, trop d'informations et de communications embrouille faits, intentions, manipulations, etc...  A la fin de votre article une image me vient pour illustrer<br /> le texte : le sourire de Daniel Cohn-Bendit face à un CRS à la Sorbonne en 68 !  bonne soirée, amitiés !<br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> En politique, à mon humble, la prise de tête n'est pas le meilleur allié... il faut tenter d'avoir une réaction aussi inconsciente que celle d'un enfant...<br /> En 2005, lors du référundum, mes parents hésitaient à voter "oui" ou "non"... Pour mes frères et moi, sans que l'on explique pourquoi, le choix était fait : c'était "non". L'Europe, je suis pour,<br /> celle dans laquelle on subit les mêmes désagréments que dans la vie de tout les jours, je suis contre. <br /> <br /> <br /> Les choix politiques ne sont pas que l'apanage des pro, mais c'est aussi le lot quotidien de chacun d'entre nous... Pour Weber, la politique c'est<br /> l'influence que l'on exerce dans la direction de l'État. Par notre vote on y prend une large part puisque le Président de la République, élu par les citoyens, est celui qui en a la<br /> gouvernance...<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
V
<br /> <br /> <br /> C'est sans doute très difficile d'être un sociologue sur des faits actuels, perçus avec les sensations du moment, ces faits seront perçus autrement dans un demi siècle et aussi dur que<br /> cela puisse paraître il me semble qu'il faut garder un certain "détachement" pour être crédible.<br /> Je te souhaite la meilleure fin de journée possible<br /> Je t'embrasse<br /> Viviane <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Weber admirait les politiques "consevatrices", mais ses vues, si elles sont un produit du XIXe siècle de l'après Révolution française, n'en reste pas moins<br /> universelles. Weber n'était pourtant pas de droite selon moins et ses écrits sur le capitalisme, sa défense de l'individu face au collectif de Durkheim en ferais certainement un anticommuniste et<br /> antifasciste... Un politique un peu désabusé, et en cela, pour moi, il peut permettre de comprendre le XXe siècle, même s'il ne l'a pas vraiment connu (il est mort à la fin de la première guerre<br /> mondiale)... Il a "fait" de la politique après guerre, mais semble ne pas s'en être accomodé, ses vues étant un peu trop "utopique" peut-être (et en cela très XXe siècle selon<br /> moi)... <br /> <br /> <br /> <br />

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  • : La Crise des Consciences
  • : Ce blog a été créé par un étudiant en histoire et sociologie de l'Université du Havre. Il propose des articles allant du travail universitaire (exposé, compte-rendu...) à l'analyse spontanée de l'actualité... Il est donc à la fois objectif et subjectif, partial et impartial, méritant la plus grande prudence concernant les analyses de l'actualité notamment car elles sont parfois politiquement orientées.
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