Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
26 avril 2011 2 26 /04 /avril /2011 10:00

Cette dernière partie a pour fonction de montrer comment le capitalisme a évolué et pourquoi Weber s’en inquiète. Il regrette la perte du caractère religieux du capitalisme. Un caractère que Tocqueville juge indispensable pour faire fonctionner la démocratie américaine. Et les Etats-Unis sont capitalistes. Weber, dans L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, parle de Benjamin Franklin (1706-1790, très connu dans la lutte pour l’indépendance des Etats-Unis) comme une figure annonciatrice du capitalisme.

 

Perte du caractère religieux

 

À la fin du XIXe siècle, en Allemagne, la vie religieuse n’est plus à la base de la vie quotidienne. Elle est passée au second plan. Même si, au départ, les Protestants se sont montrés peu favorables au progrès de la science et sont opposés à Copernic, ils l’ont bientôt mis au service de la technique et de l’économie. Weber affirme : « La racine religieuse de l’humanité économique moderne est mort. » Ce constat revient assez régulièrement chez Weber, qui observe que la religiosité ascétique se transforme en une sorte de pessimisme réaliste, c’est-à-dire que les vices privés peuvent présenter un intérêt pour la collectivité. Intérêt pervers, comme le souligne Weber. L’éthos économique, c’est-à-dire le caractère économique de la société moderne, était né sur le sol de l’idéal ascétique et était à présent privé de son sens religieux. Cela engendre des problèmes. La classe ouvrière, qui croyait au bonheur éternel, a perdu ses illusions. Alors, que se passe-t-il ? Des tensions apparaissent et elles n’ont pas cessé de croître jusqu’à aujourd’hui.

 

La soif d’argent

 

L’accumulation du capital était-il nécessaire pour parvenir au Salut, c’est-à-dire aller au Paradis ? Avec la perte de son caractère religieux, l’entrepreneur est désormais attiré par l’argent pour l’argent. Cette attitude est celle de nos actionnaires du XXIe siècle. Le résultat, c’est que les petits entrepreneurs, et les personnes qui n’ont pas su s’adapter sont éliminées. Une infime partie de riches s’approprient la plus grande partie des richesses. C’est un problème récurrent à l’échelle planétaire. Le sentiment de puissance et de richesse est désormais une notion prioritaire. Weber parle de décadence de l’esprit capitaliste. Certains bourgeois sont anoblis et ils bénéficient de certains privilèges dans les universités. Weber les appelle les parvenus. L’entrepreneur devient un profiteur et non plus un investisseur. Même si certains systèmes, comme le fordisme, ont essayé d’allier économique et social, ils ont en partie échoué. Weber parle d’auri sacra fames (=la soif d’argent).  

Partager cet article
Repost0

commentaires

N
<br /> <br /> Je te sais gré de cette suite que j'espérais ! Je vois que tu as tenu parole pour le plus grand plaisir de tes lecteurs ! Ton blog est intelligent, éclectique, informé et je tâcherai d'y venir le<br /> plus régulièrement possible, et d'apporter, quand j'en aurai le temps, ma contribution à cet aperçu wébérien.<br /> <br /> <br /> Vivaldi, c' est aussi une bonne idée ! ;-)<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> <br /> Merci... Weber est un sociologue pour lequel j'ai la<br /> plus grande admiration et mes positions vis à vis du capitalisme m'ont poussé à allez voir de plus près ses origines. <br /> <br /> <br /> <br />
V
<br /> <br />  La mondialisation tuera la mondialisation!<br /> Passe une bonne journée, ici ensoleillée "à moitié"<br /> Une bise<br /> Viviane<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> <br /> Là est tout le problème, la mondialisation est capable de s'adapter puisque, comme la démocratie, elle accepte sa propre négation, sa propre<br /> réfutation...<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> <br /> Le système français, pour ce que j'en ai subi pendant près de trente ans d'artisanat, est faussé depuis l'arrivée de Giscard en 1974; tout a été fait pour  étouffer les petites et toutes<br /> petites entreprises et céder leurs marchés aux grosses. Ici en Yvelines, dans les années '80, Bouygues, qui était peu développé, a pendant la construction de l'agglomération de St Quentin en<br /> Yvelines, sous-traité avec et mis en faillite tous les coprs d'artisans du bâtiment; il a construit ainsi son empire multidimensionnel; avec complicité des tribunaux de Commerce, bien sûr et des<br /> mandataires-liquidateurs, les rapaces officiels...<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> <br /> En effet, en travaillant un exposé d'histoire sur les<br /> transformations du monde agricole durant les Trente Glorieuses, je me suis apperçu de cela. J'avais toujours cru que les socialistes étaient responsable de l'entrée du libéralisme économique en<br /> France. Ce n'est pas le cas. La gestion économique par l'État est réelle pendant les Trente Glorieuses mais elle a été dans le sens des Accords du Gatt, se pliant au Marché commun de 57, très<br /> libéral. Les délocalisations de masse commencent vraiment avec les socialistes et c'est dans les années 80 que la politique économique se retourne contre les petits paysans et les petits<br /> commerçants, artisans... Aujourd'hui, la situation encore plus terrible. Le centre-ville de Fécamp est réellement « mort » après l'installation d'un nouveau Leclerc dans la zone<br /> industrielle et commerciale de Saint-Léonard...    <br /> <br /> <br /> <br />

Présentation

  • : La Crise des Consciences
  • : Ce blog a été créé par un étudiant en histoire et sociologie de l'Université du Havre. Il propose des articles allant du travail universitaire (exposé, compte-rendu...) à l'analyse spontanée de l'actualité... Il est donc à la fois objectif et subjectif, partial et impartial, méritant la plus grande prudence concernant les analyses de l'actualité notamment car elles sont parfois politiquement orientées.
  • Contact

Recherche

Archives